Carnet de l’espace et du temps

Espace / temps 1
« Halte à la France moche ! » lit-on en gros titre de Télérama cette semaine avec une couverture illustrant « comment les villes françaises sont devenues laides. » On devrait se réjouir de ce cri d’alarme et espérer des mesures pour réduire cette laideur évoquée par Milan Kundera dans son roman La Lenteur (Folio). Mais ce serait oublier que la même alerte avait été lancée à la télévision dans les années soixante-dix du vingtième siècle dans une émission hebdomadaire intitulée La France défigurée, animée par le journaliste Michel Péricard. Quarante ans après, nous en sommes toujours au stade du constat, avec ces zones industrielles et commerciales et cet habitat péri-urbain que Kundera qualifie d’« étendue de laideur » . Alors, rendez-vous dans un demi-siècle pour le même constat ? Au train où vont les sœurs jumelles politique et économie, j’en ai bien peur.

Espace / temps 2
Dans Télérama encore, ces quelques lignes d’un certain Stéphane Jarno qui, à l’occasion d’un reportage sur le tournage à Nantua du film Quartier lointain, décrit ainsi la petite cité haut-bugiste :

« À Nantua, le tournage de Quartier lointain, c’est l’événement des dix (quinze ?) dernières années. Dans cette petite ville de l’Ain, célèbre pour son lac et ses quenelles, le temps semble s’être arrêté, comme écrasé par les montagnes avoisinantes. N’étaient les nombreux poids lourds et les femmes voilées qui passent hors champ, on pourrait se croire dans la France de Catherine Langeais et du petit Nicolas... »

Quelle prose remarquablement typique de ce que peut sécréter le journaliste urbain aux champs ! Ah, ce « temps arrêté » , ce temps « écrasé » ! Et ces montagnes  : « avoisinantes » ! Oh, ce précieux « n’étaient » ! Et puis ce rapprochement hardi (je n’ose dire ce télescopage) entre ces femmes voilées et ces poids lourds puissamment qualifiés de « nombreux » !
Bien que je sois encore sous le charme de ce style somptueux, j’aurais tout de même une légère réserve  à exprimer à propos du temps qui serait censé s’arrêter dans les petites villes de province. Moi qui vis près d’un village, plus près encore de la forêt, je pense que dans les grandes villes, le temps aurait plutôt tendance à s’emballer... Comme cette machine à produire du cliché qu’est le journalisme.

Quand je pense que moi aussi, j’ai fait ce métier pendant dix ans, je n'en suis vraiment pas fier.

Photo: Nantua vue de la falaise (Photo MCC)

L'Avent et Noël à l'orgue de Nantua

Hier samedi 5 décembre après-midi, les élèves de la classe d’orgue du Conservatoire à Rayonnement Départemental d’Oyonnax, leur professeur, Véronique Rougier, professeur d’orgue au CRD d’Oyonnax,  titulaire de l’orgue de Nantua, et Olivier Leguay, organiste et claveciniste, professeur aux Conservatoires d’Oyonnax et Lons-le-Saunier, étaient réunis à la tribune de l’orgue Nicolas-Antoine Lété de l’abbatiale Saint-Michel de Nantua pour un concert sur les thèmes de l’Avent et de Noël.

Photo : de gauche à droite debout, Olivier Leguay, Véronique Rougier et Sophie Pesnel-Muller. Assises de gauche à droite, Dong-Xiang Nicolas et Clara Cottet-Emard.

Pour les mélomanes qui souhaitaient s’imprégner non seulement de la musique mais encore de l’esprit de Noël, les textes écrits et lus par le Père Le Bourgeois permettaient de réfléchir au sens de cette période de l’Avent qui vient de s’ouvrir.

Interprétés par Véronique Rougier, les trois chorals sur « Viens sauveur des païens » (à deux claviers et pédalier BWV 659, à deux basses et cantus firmus BWV 660, organo pleno et cantus firmus au pédalier BWV 661) de Johann-Sebastian Bach (1685-1750) étaient tout indiqués pour commencer cette méditation musicale.

Sophie Pesnel-Muller joua ensuite l’Andante con moto d’Alexandre Pierre François Boëly (1785-1858) offrant au public une transition entre l’inspiration religieuse de Bach et une musique bien différente, le genre des Noëls français très en vogue aux dix-septième et dix-huitième siècles. Dong-Xiang Nicolas donna ainsi une pièce de Jean-François Dandrieu (1682-1738), son Noël « Il n’est rien de plus tendre » , suivie par Clara Cottet-Emard qui interpréta le Noël « Joseph est bien marié » de Claude Benigne Balbastre (1727-1799) et par Olivier Leguay qui fit allègrement sonner les Noëls (sur les jeux d’anches sans tremblant et sur les jeux d’anche sans tremblant et en duo) de Louis-Claude Daquin (1694-1772).

Ce concert gratuit était proposé par l’association des Amis de l’orgue de Nantua, la Paroisse Saint-Michel de Nantua, le Marché du Père-Noël de Nantua et le Conservatoire à Rayonnement Départemental d’Oyonnax.

Prochain concert :
- Dimanche 14 mars 2010 à 17h, abbatiale de Nantua. Orgue et chant par La chanteuse Florence Grasset et l’organiste Olivier Leguay dans des œuvres de Couperin, Boyvin et Nivers. Entrée libre, abbatiale chauffée. Organisation : association des Amis de l’orgue de Nantua et Paroisse Saint-Michel de Nantua. Renseignements : Office de Tourisme du Pays de Nantua-Haut Bugey. Tél : [phone].

Photo : L'abbatiale Saint-Michel de Nantua.

Aujourd'hui, concert de l'Avent et de Noël à Nantua

Communiqué

Aujourd'hui samedi 5 décembre 2009 à 15h aura lieu en l’abbatiale St Michel un concert d’orgue (entrée libre) sur les thèmes de l’Avent et de Noël. Ce concert est organisé par l’Association des Amis de l’Orgue de Nantua en coproduction avec la Paroisse St Michel de Nantua, le Marché du Père Noël de Nantua et le Conservatoire à Rayonnement Départemental d’Oyonnax.

Les interprètes en seront Véronique Rougier, Olivier Leguay et les élèves de la classe d’orgue du CRD d’Oyonnax. Véronique Rougier est professeur d’orgue au CRD d’Oyonnax et titulaire de l’orgue de Nantua. Olivier Leguay organiste et claveciniste est professeur aux Conservatoires d’Oyonnax et Lons-le-Saunier.

Au programme des chorals de JS Bach, des Noëls de Daquin et Dandrieu, et une pièce de APF Boëly qui mettront en valeur les sonorités originales de l’orgue construit par Nicolas Antoine Lété en 1845 et classé monument historique. Le cadre prestigieux de l’abbatiale St Michel, site Clunisien, et les commentaires du Père Le Bourgeois ne manqueront pas de donner à ce concert une dimension spirituelle. L’abbatiale sera chauffée.

À l’issue du concert, les mélomanes pourront se procurer les CD enregistrés sur l’orgue de Nantua : les œuvres de Schumann par Philippe Lefebvre et des œuvres de Boëly par Marie-Ange Leurent et Éric Lebrun. Ces CD seront en vente au tarif promotionnel de 30€  les deux CD (un CD Boëly et un CD Schumann). Pensez à vos cadeaux de Noël !