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18 février 2019

Seizième poème du bois de chauffage

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Aujourd’hui mon regard ne peut s’élever de la terre quitter le ras des pâquerettes mais je ne vois pas de pâquerettes juste un crocus au milieu d’une vieille plaque de neige

 

J’ai lu que les crocus et les perce-neige avaient un petit système de chauffage qui leur permettait de faire fondre la neige autour d’eux afin de pouvoir pousser comme il faut

 

Quand je pense à tout le bois dont j’ai besoin pour me chauffer et à tous les efforts que je dois déployer jusqu’à ce qu’il arrive dans la cheminée je me sens complexé vis-à-vis des crocus et des perce-neige avec leurs minuscules chauffages individuels

 

Du coup je pense à la fin du monde à cause de tout ce bois coupé alors que les crocus et les perce-neige n’ont probablement que faire d’une telle idée

 

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Photo crocus : CC-E 

Plus d'informations sur le livre :

Éditions Germes de barbarie

Pour Oyonnax et sa région : en vente à la librairie Mille Feuilles, rue Anatole France, Oyonnax (Ain)

 

10 juillet 2014

Comme les types en imperméables dans les films des années 70

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Mon chagrin est monté dans la voiture comme un auto-stoppeur d’habitude je ne prends jamais d’auto-stoppeur mais celui-ci avait l’air inoffensif et dans les ennuis

Il s’est d’abord assis sur la banquette arrière mais je sens bien qu’il préférerait  s’installer à l’avant «laisse-moi donc le volant» me dit-il

Je le vois m’observer dans le rétroviseur et attendre que je lui donne du « Mon chagrin » comme on donne du « Monsieur ou Madame »

Il n’est pourtant pas mon chagrin car en réalité je lui appartiens et c’est pour cela qu’il veut conduire la voiture

Je ne comprends pas grand-chose au fonctionnement de la voiture cela ne m’empêche pas de la piloter mais lui mon chagrin a vite compris comment je fonctionnais pour me conduire

Il pue je me méfie de lui il ruse un jour il s’est transformé en fauteuil soi-disant pour m’être agréable

Certes un fauteuil bancal mais on finit toujours par réussir à s’asseoir à peu près confortablement dans un fauteuil bancal

Je ne suis pas dupe des tours de mon chagrin qui est tenace et malin comme le diable

Je continue de conduire la voiture et je repère des petites routes puis des chemins dans la forêt « où on va ? » s’inquiète-t-il « quelle idée de quitter la nationale ? »

L’idée c’est de rouler vers une clairière noyée de pluie d’immobiliser la voiture de lui dire de descendre se dégourdir un peu les jambes d’arriver derrière lui et de lui flanquer une balle dans la nuque comme le font les types en imperméables dans les films policiers des années 70

 

(Extrait de mon recueil Poèmes de Preben Mhorn) © Éditions Orage-Lagune-Express

07 juillet 2014

Par pluie comme par beau temps

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Un scientifique et un agriculteur me disent chacun dans leur langue et sans jamais s’être rencontrés que je suis un irresponsable de ne pas aimer les étés pourris 

« Le beau temps est une anomalie climatique » m’explique le premier

« Tu préfères peut-être sucer des cailloux comme au désert » m’engueule le second sans prendre la peine d’arrêter le moteur de son tracteur assourdissant et puant

Le pire c’est qu’ils ont tous les deux raisons ils savent de quoi ils parlent

Mais ce qu’ils ne savent pas ou qu’ils ont relégué sur une voie de garage de leur cerveau c’est qu’être irresponsable est l’un des plus rares et des plus brefs plaisirs de la vie

Je pense à la réplique de Pialat en les regardant «Vous ne m’aimez pas je ne vous aime pas non plus»

Pas grave

Nous savons tous que nous ne sommes pas sur la planète Terre pour nous aimer les uns les autres mais juste pour

Nous maintenir en vie le plus longtemps possible et

Par pluie comme par beau temps éviter la dépression

 

Photo : l'été jurassien dans toute sa splendeur vu de chez moi en ce mois de juillet

(Extrait de Poèmes de Preben Mhorn) © Éditions Orage-Lagune-Express