20 août 2007
Milena Agus, comme une funambule
À la librairie Zadig de Saint-Claude (Jura), j’ai trouvé ce court texte de Milena Agus, COMME UNE FUNAMBULE, édité en opuscule gratuit dans le cadre des opérations de promotion de l’éditrice Liana Levi. L’auteur de MAL DE PIERRES y décrit en toute simplicité son rapport à l’écriture.
J’ai lu Mal de pierres au printemps et, comme ce fut le cas pour une foule de lecteurs, la petite musique de ce livre s’est imposée doucement mais sûrement à mon esprit. La Sardaigne, qui me concerne pour des raisons d’ordre familial, a été le déclencheur de ma curiosité pour Mal de pierres. Mais les thèmes de ce livre sont universels. Comme souvent en littérature, j’ai une lecture distraite de l’histoire et de la psychologie. Ce qui me retient toujours, dans un livre qui me plaît, n’est autre que l’angle choisi par l’auteur, sa vision unique et irremplaçable s’il s’agit d’un écrivain au plein sens du terme.
Dans Comme une funambule, Milena Agus dit refuser, pour elle, le terme d’écrivain mais elle précise « pour le moment ». Ce « pour le moment » me fait sourire et, de toute façon, qu’on se considère ou non comme un écrivain, lorsqu’on écrit des livres, n’a aucune importance puisque, en définitive, ce sont toujours les autres, les lecteurs et eux seuls, qui décident qu’un auteur est un écrivain. À mon avis, ce n’est vraiment pas le problème de l’auteur de savoir s’il est ou non un écrivain. Le problème de l’auteur, Milena Agus le décrit très bien : « communiquer exactement ce que je sens, me comble ». C’est aussi simple et compliqué que cela.
En quatrième de couverture de Comme une funambule, on apprend que l’éditrice italienne de Milena Agus l’a présentée à son éditrice française, Liana Levi, comme « un auteur hors-normes ». Je pense que tout auteur capable de « communiquer exactement ce qu’il sent », comme Milena Agus, est hors-normes. D’ailleurs, je ne connais que des auteurs hors-normes. Les autres, s’ils existent, je ne suis pas sûr d’avoir envie de les lire.
Enfin, on trouve dans le plaisir qu’on prend à lire Milena Agus ce qu’on pourrait appeler un supplément d’âme, un indice de confiance (même impression dans les livres d’Antonio Tabucchi) et je la crois sincère lorsqu’elle écrit dans Comme une funambule : « Le succès m’est indifférent. Et l’argent aussi. Pour moi, voyager est une souffrance, j’angoisse et j’ai la nostalgie de chez moi. Je trouve cocasses les vêtements chers. Je trouve que les voitures, les yachts, vu l’état de notre planète, sont criminels. L’excès d’objets me donne une impression de pacotille. »
01:43 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Milena Agus, Comme une funambule, Mal de pierres, Liana Levi, littérature, Sardaigne