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01 janvier 2006

Bazar des Hirondelles, la nuit

Rien d’autre que mon jeune âge ne m’attache au Bazar des Hirondelles si ce n’est le carillon chinois qui tinte à chaque mouvement de la porte d’entrée. Dois-je entre parenthèses préciser que je considère à priori toute porte d’entrée comme une porte de sortie ?
Je revois encore cette ville brumeuse de province dotée d’un vieux quartier aux pavés luisants. Rien n’y est vraiment typique. Un fleuve la traverse sans doute. Peut-être même deux.
En cette nuit de la Saint-Sylvestre, j’ai décidé d’aller assister à un opéra de poche. Sur le chemin, s’ouvre à moi le Bazar des Hirondelles où, la veille, j’ai acheté un orgue à bouche. Fier de ma trouvaille, je l’emporte avec moi au seuil du théâtre aux portes fermées. Il est trop tard et je ne peux pas rentrer. Je longe la rue aux pavés moites et je marche encore et encore, bien au chaud dans mon manteau.
En finirons-nous donc un jour avec ces villes sans âme où meurent les théâtres derrière les portes closes ? J’entre dans un bar-restaurant surchauffé où les seaux à champagne s’emplissent de langues de belles-mères.
Ah oui, c’est la nuit de la Saint-Sylvestre...

- Le Grand variable (extrait). Éditions Editinter -

Commentaires

Merci pour tous ces mots et bonne année, d'écriture et tout le reste !

Écrit par : Ray | 01 janvier 2006

Très bel extrait. On se laisse porté par les déambulations du personnage, imaginant un orgue à bouche, rêvant d'un opéra de poche.

Tous mes voeux pour 2006.

Cdlt,

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Écrit par : Blogodir | 03 janvier 2006

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