03 janvier 2008
Petite scène
L’insomniaque horloge bâilla péniblement, rêvant un jour de s’arrêter. Effleurée par la fuite de l’ombre, elle fit tressaillir un noctambule que le silence empêchait de dormir. Pressé d’être au diapason, le noctambule bouscula un hibou renfrogné auquel on sabotait quotidiennement le coucher. Son aile muette dispersa les dernières voiles du vaisseau nocturne et la lune, dépouillée du scapulaire moucheté qu’elle affectionnait, en voulut au soleil qui la rendit scarieuse comme une corolle de Perce-neige éblouie.
Saisissant l’opportunité d’un tel spectacle, le noctambule qui se trouvait être un poète trempa cérémonieusement le croissant de la lune dans son café au lait, l’aube naissante.
© L’auteur, 1979.
(Ce texte, datant de 1977 ou 1978, a été publié dans mon premier recueil de poèmes sorti en 1979. Le fond est aussi léger que la forme alourdie d’adverbes mais j’avais envie de commencer l’année avec lui, tel qu’il fut écrit voici trois décennies. Après tout, on fait ce qu’on veut sur un blog !)
Bonne année 2008 !
14:05 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie, nuit, lune, croissant, café, aube, Perce-neige
Commentaires
C'est bien joli ! Il n'y a que trois adverbes, certes des longs, en ment... En vieillissant on trompe son vice en employant des adverbes plus courts, voilà tout ! Bonne année !
Écrit par : Ray | 03 janvier 2008
En effet, c'est un peu lourd, tu as progressé Christian, même si comme tu l'analyses très bien le fond est léger et l'ensemble laissait augurer de très belles choses à venir...pour notre plaisir. Ton style est déjà très fort, un jour je te ferai lire mes premiers poêmes.
Bonne année
Écrit par : marie-ella | 05 janvier 2008
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