Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28 septembre 2006

Poésie rétive

Je ne sais plus qui a dit : "la seule volonté d'écrire un poème tue le poème". C'est pour cela que je reviens toujours à la poésie. La poésie est rétive. Vous ne la conduisez pas, elle vous conduit. Elle résiste à toute volonté, à tout projet, à toute stratégie, à tout commerce, à tout succès, à tout échec. Avoir écrit un poème (non pas parce que vous en avez décidé ainsi mais parce qu'il en a été ainsi) avec le sentiment de s'être approché de ce que vous vouliez dire, est une merveilleuse aventure, une des dernières possibles. Peu importe qu'il ne soit pas reconnu comme poésie par quelqu'un d'autre. Que le poème soit estimé, méprisé ou dédaigné, que quelqu'un aime ou n'aime pas votre poème n'a aucune importance. Une époque le jugera mauvais, une autre bon. Qu'importe, vous ne serez plus là pour vous préoccuper de ce qu'est devenu votre poème, de sa fortune ou de son infortune. Il aura roulé comme un caillou dans la rivière et fera de toute façon désormais partie de ce que l'absurde et grand mécano de l'univers aura construit.

Commentaires

« Ces jeunes se plaignent de la difficulté de vivre matériellement pour un écrivain. Je leur dis qu’il en fut toujours ainsi ; les beaux-arts sont l’apanage des sociétés cruelles qui se moquent de la justice et font de la culture en serre. Un écrivain est un homme qui a de la chance ; le talent, c’est une chance. […] Je vais te livrer un des secrets de la création littéraire… Au commencement, il y a une émotion légère, à peine formée, un sentiment presque indistinct qui s’éveille, encore intact ; il voudrait éclore, et il choisit la voie détournée des mots, à la place de la vie mortelle… »
Jacques Chardonne, en 1953...

Écrit par : Pascale | 29 septembre 2006

Les commentaires sont fermés.