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09 octobre 2006

Grande fête sous la lune

Ce soir après le concert d’orgue de vingt heures en l’abbatiale Saint-Michel tu rentreras avec dans la tête la musique et l’idée des sandwiches en remplacement du repas de vingt heures

“Parce qu’on ne sait jamais la nuit” tu choisiras la route nationale et non la petite route de montagne celle qui monte et descend sous les nuages ou les étoiles et qui passe non loin du lac au milieu des sapins et des épicéas

À l’âge de vingt ans au retour d’un concert d’orgue en l’abbatiale Saint-Michel tu serais rentré avec dans la tête la musique et l’idée des sandwiches mais la route nationale ne te serait même pas venue à l’esprit pas plus que “parce qu’on ne sait jamais la nuit”

Tu n’aurais eu dans la tête que la musique, le lac, la forêt et les sandwiches et tu serais donc rentré du concert d’orgue en l’abbatiale Saint-Michel par la petite route sans hésiter malgré ton auto beaucoup moins fiable que celle d’aujourd’hui

Bien qu’impatient de manger des sandwiches tu aurais arrêté la vieille auto pour écouter le lac la nuit et seule la faim t’aurait décidé à repartir pour rentrer chez toi comme après une grande fête sous la lune

Ce soir tu rentreras du concert d’orgue en l’abbatiale Saint-Michel par la route nationale “parce qu’on ne sait jamais la nuit”

Tu dénoueras ta cravate tu enfileras ton vieux pull en coton tu mangeras des sandwiches tu boiras du vin ou de la bière une fine du Jura tu fumeras un cigare tu auras dans l’idée d’écrire un poème sur ton retour du concert d’orgue en l’abbatiale Saint-Michel avec renoncement à la petite route de montagne sous la lune “parce qu’on ne sait jamais la nuit”

Copyright : Orage-Lagune-Express 2006

Commentaires

Peut-être que notre instinct de conservation (ou de survie) s'accroit avec les années, inversement proportionnel à notre énergie restante.

Écrit par : Nuel fatigué | 09 octobre 2006

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