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29 janvier 2014

Dedans, dehors

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La fenêtre de mon bureau le jour...

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Et la nuit.

 

Commentaires

Et à part la photo, tu écrits toujours ?

Écrit par : jacki maréchal | 29 janvier 2014

Oui, un gros chantier en cours, des nouvelles pleines de pathos, comme tu aimes !

Écrit par : Christian Cottet-Emard | 29 janvier 2014

Ha oui les pothos électriques ! hum.... hum...

Écrit par : jacki maréchal | 29 janvier 2014

"L'amour c'est l'infini à la portée des caniches" LF Céline.

Écrit par : jacki maréchal | 29 janvier 2014

Même un grand écrivain a le droit d'écrire des bêtises. Si Céline s'était contenté de celle-là, il aurait eu moins d'ennuis.

Écrit par : Christian Cottet-Emard | 30 janvier 2014

Regarde s'il te plaît cette émission pour te faire une idée plus étoffée de Céline... : http://www.dailymotion.com/video/xhd71x_la-grande-librairie-speciale-louis-ferdinand-celine-1-5_creation

Bien sûr je ne partage pas ses pamphlets, mais regarde cette émission (en 5 partie sur You tube) et tu penseras forcément à ce que nous échangions l'autre jour à propos de la commémo du défilé.

Écrit par : jacki maréchal | 30 janvier 2014

Cher Jacki, si ce n'était pas toi qui me conseillais de « me faire une idée plus étoffée » de Céline, je dirais à qui se hasarderait fort imprudemment à me donner ce conseil que je n'ai pas attendu d'avoir passé le demi-siècle pour le lire et pour être conscient de son génie littéraire, notamment avec son grand livre, le Voyage au bout de la nuit, jamais dépassé par les suivants, à mon avis.

Écrit par : Christian Cottet-Emard | 30 janvier 2014

Mais justement... Tu sais bien que dans le "Voyage au bout de la nuit" il dénonce foncièrement et sans mâcher ses mots le racisme ordinaire, celui qui à l'époque consistait à déclarer qu'il y a une "race Française", il le dénonce on ne peut plus clairement ! Et il dénonce aussi l'ineptie des personnes qui vivent la guerre par procuration et jugent les autres, ceux qui y sont réellement et qui témoignent de l'horrible bêtise de ce qui s'y passe. Ceux qui sont sur le front sont jugés sur le mode binaire du héros ou du trouillard par des groupes de personnes en pantoufle dans leur salle à manger (les choses n'ont pas évoluées, on le sait...). Il dénonce avec courage les dégueulasseries de ces faibles pantouflards qui se rangent dans le rang de l’héroïsme par procuration et de l'opinion fondée sur le blablabla au lieu d'avoir le courage de penser par eux-même. Pierre Dumayet (qui vraiment parait très ordinaire en présence ce Céline) lui fait d'ailleurs le coup dans son interview pour l'émission "Lecture pour tous" en lui demandant si il était peureux... Céline est admirable de courage d'être ce qu'il est, avec des capacité intellectives bien au dessus du nid de coucou des personnes très ordinaires qui le jugent. Il défend des vérités à contre courant (je ne les ai pas lu mais je ne parle pas de ses évidemment surement catastrophiques pamphlets racistes, inutile de préciser...) à une époque où la morale était une manne permanente pour la bêtise des cons ! Cette norme qui tire tout par le bas et qui ment effrontément au nom de l'ordre et de la morale est évidemment toujours présente et nous la subissons derrière les opinions des groupes de pantouflards qui ne font qu'organiser des kermesses et répéter les leçons entendues par des personnalités qui leurs semblent importantes plutôt que d'avoir une façon de vivre et de penser courageuses et personnelles. Enfin bref, je suis un peu excité là !!!! Je sais que tu comprendras entre les lignes... Je vais boire une tisane !

Écrit par : jacki maréchal | 30 janvier 2014

C'est drôle, cette discussion qui part d'une petite provocation ordinaire de Céline.

Ce qui m'a irrité, c'est que tu aies pu penser que je je réduise mon appréciation de Céline à ce genre d'aigreur qu'il aimait afficher pour agacer le bourgeois. Je l'ai suffisamment lu (et j'ai commencé il y a bien longtemps) pour me faire une idée assez précise de l'homme (quelqu'un qui s'est gravement fourvoyé et compromis politiquement en se rabaissant plus bas encore que les médiocres qu'il dénonçait dans le Voyage) et de ses écrits (où se côtoient fulgurances et abjections).

On ne va pas refaire le énième débat sur Céline salaud et (ou) écrivain considérable. Il était les deux, encore que trop souvent surestimé. Oui, il a introduit le langage parlé dans la langue littéraire : la belle affaire ! Quant à l’émission que tu me conseilles de regarder, je l’avais déjà vue et elle ne m’avait rien appris que je ne savais déjà.

Le vrai débat que suscite Céline, ce n’est pas vraiment Céline, c’est de savoir si l’art, le génie, le talent ou tout ce qu’on englobe dans ces termes donnent le droit, dans certains contextes sociaux et politiques extrêmes, dangereux, d’exprimer sans retenue des affects déguisés en opinions sans se soucier des conséquences quand on a une forte notoriété. Chacun peut avoir son idée là-dessus.

En ce qui me concerne, je dois dire que je n’éprouve aucune compassion pour les artistes et écrivains célèbres qui, dans leurs œuvres, dans cette période durant laquelle la civilisation occidentale s’effondrait pour la deuxième fois en un siècle, ont choisi le mauvais camp et l’ont payé de douze balles dans la peau, même s’il s’agissait de personnes talentueuses.

Si Céline avait été un obscur plumitif isolé aux écrits confidentiels, personne ne se serait soucié de ses délires antisémites (encore qu’il s’en soit plutôt bien tiré) à l’instar d’un Ezra Pound qui a séjourné un certain temps dans une cage en métal pour avoir mis son éloquence radiophonique au service de la propagande fasciste mais qui, par la suite, a tranquillement fini ses jours à Venise.

Ces esprits supérieurs (le le dis sans ironie car Céline et Pound étaient vraiment des esprits supérieurs) ont perdu au pire moment le contact avec une réalité qu’ils avaient pourtant sous les yeux. À quoi leur ont servi cette intelligence hors norme, cette finesse d’esprit, cette aptitude à dénoncer la médiocrité, au moment où l’Occident sombrait dans la barbarie ? Ils ne pouvaient certes pas enrayer l’incendie mais ils pouvaient au moins éviter d’y jeter des brindilles.

Écrit par : Christian Cottet-Emard | 30 janvier 2014

Ton argumentation est érudite, pertinente, solide et authentique, et si quelqu'un l'attaquait je te soutiendrais bec et ongles car elle n'est pas l'ânonnement d'un bien pensant mais l'avis d'un homme en qui j'ai confiance et d'un ami dont j'admire l'indépendance. Et le talent. Mais envers et contre tout tant pis (je sais que tu me comprendras) Céline me plaît et Artaud aussi et Nietzsche, ces deux derniers sont parait-il devenu fous... Comme Céline je pense, ou Rimbaud le vendeur d'armes ou Baudelaire et son absinthe ... J'aime ces gens parce que ce ne sont pas des roseaux, ce sont des chênes qu'on abat, ou qui s'abattent eux-même, avec leur propre hache, ou plutôt la francisque commune, d'un côté de la francisque la vérité dénudée de ces génies, instinctive très aiguisée car ils la ressentent depuis tout gosse et qu'ils la contraignaient avec les bandages serrés de la bienséance, des cérémonies, des conventions, de la décence, de l'usage, de l'obéissance à la bêtise des moniteurs de colonie de vacance ! Elle a explosée cette vérité, les bandages ont craqué ! Elle a explosé face à l'autre côté de la francisque, encore plus aiguisé celui-là, aiguisé avec malice, par ceux qui attendent au coin de la rue le faux pas du marginal, celui qui ose écrire ou peindre à l'instinct - lorsqu'on marche à l'instinct on fait forcément des faux pas... Quand on laisse sortir ce qui doit sortir on en dit forcément des conneries !!! Mais avant ça, avant les gardiens de la frontière à ne pas franchir, face aux explosifs de la vindicte populaire, il y a l'être, une pauvre arme à la main, son arme c'est sa merde qu'il consent à regarder, à prendre dans ses mains pendant que les autres fuient parce que ça pue :

Là ou ça sent la merde
ça sent l’être.
L’homme aurait très bien pu ne pas chier,
ne pas ouvrir la poche anale,
mais il a choisi de chier
comme il aurait choisi de vivre
au lieu de consentir à vivre mort.

C’est que pour ne pas faire caca,
il lui aurait fallu consentir
à ne pas être,
mais il n’a pas pu se résoudre à perdre
l’être,
c’est-à-dire à mourir vivant.

Il y a dans l’être
quelque chose de particulièrement tentant pour l’homme
et ce quelque chose est justement
LE CACA.
.../...

Est-ce que Artaud est fou de dire cela ? C'est pourtant ce qu'on a prétendu... et qu'on prétendrait encore si on l'écoutait aujourd'hui :
http://www.youtube.com/watch?v=C3lMGhWFo-A

Écrit par : jacki maréchal | 31 janvier 2014

Quelques notes en vrac pour te répondre :
Céline, Artaud, Nietzsche (Stirner aussi !) : mes lectures de jeunesse que je suis heureux d'évoquer en ta compagnie mais dont je me suis assez vite éloigné. Céline pour les raisons évoquées précédemment, Artaud parce que, du point de vue du surréalisme, je lui ai toujours préféré André Breton, et Nietzsche parce que je n'ai guère la fibre philosophique.

La philosophie, à l'inverse de la poésie et de la littérature, ne m'a jamais nourri. Pour moi, la philosophie est comme le champagne, on ne se souvient que des bulles et on reste sur notre soif !

Je ne dirais pas que Nietzsche et Artaud étaient fous mais qu'ils se sont consumés dans leurs systèmes de pensée respectifs. La référence voire la révérence à Nietzsche apparaissent souvent chez les poètes et les artistes emportés dans une dynamique prométhéenne avec le risque de s'embourber dans des ornières dont la profondeur est à la mesure de la route escarpée qu'ils veulent tracer.

En ce qui concerne la médiocrité et l'indigence des enseignements et des conditionnements que toi et moi et bien d'autres avons connus dans nos écoles dites libres et dans nos colos à curés, je ne peux qu'être d'accord avec toi mais attention, l'ennemi est rusé ! Juste une anecdote à ce sujet : j'ai rencontré l'autre jour quelqu'un qui a participé à un débat où il semble qu'il ait été question des récentes évolutions concernant la famille, le mariage pour tous et les notions de masculin et de féminin. Cette personne est ressortie très énervée de ce débat dans lequel dominait selon elle le « politiquement correct » . Ce qu'elle qualifiait de politiquement correct était tout simplement l'aspiration légitime à des progrès dans les rapports familiaux et sociaux. Pour défendre un vieil ordre rance, elle prenait une posture contestataire ! Ce renversement est courant de nos jours et ses effets très pernicieux. Pour un peu, elle se serait presque réclamée de Nietzsche (cf sa vision — oserais-je dire « orientale » — de la sexualité et des rapports entre les hommes et les femmes...)

Écrit par : Christian Cottet-Emard | 01 février 2014

- Vous m’avez dit tout à l’heure, mes dernières paroles si j’en avais ce serait ?
- C'est-à-dire que je vois dans ces flots d’invectives, je vois surtout des gens qui boivent, qui mangent, qui dorment, qui s’occupent de fonctions humaines qui sont toutes assez vulgaires et je dirais qu’ils sont lourds, leur esprit est lourd, c’est ça qu’il me semble surtout, il n’a jamais cessé d’être lourd, j’ai remarqué, j’ai lu tellement de vers et particulièrement des vers du XVIIeme soit disant galants, j’en ai trouvé trois quatre de bons sur des milliers n’est-ce pas, il y a très peu de légèreté chez l’homme, il est lourd n’est ce pas, et alors maintenant il est extraordinaire de lourdeur, depuis l’auto, l’alcool, l’ambition, la politique, le rendent lourd, encore plus lourd, nous verrons peut-être un jour une révolte de l’esprit contre le poids, mais c’est pas pour demain, pour le moment on est lourd, je veux dire en effet si j’avais à mourir je dirai ils étaient lourds, hooo ils étaient méchants parce qu’ils étaient lourds, ils étaient lourds, jaloux d’une certaine légèreté, ils sont jaloux d’une femme qui porte un coutil contre celle vêtue de dentelles, comme celui qui a un percheron contre un pur sang, jaloux d’être lourds, un point c’est tout, infirmes, ils pèsent, ils sont infirmes, la lourdeur les rends infirmes par conséquent on peut se méfier d’eux, la lourdeur les rend prêt à tout, ils sont prêt à tuer, et pour activer encore la lourdeur ils boivent, alors quand ils boivent, c’est des marteaux pilon (rire) c’est effrayant n’est ce pas, et des marteaux pilon sans contrôle, oui c’est surtout ça qu’ils ont, ils activent, ils augmentent leur poids, au lieu de se rendre léger, ils ne sont pas du côté d’Ariel, ils sont de plus en plus Caliban, de plus en plus…

Écrit par : jacki maréchal | 02 février 2014

Là encore, je trouverais Céline encore plus crédible qu'il ne l'est certes déjà s'il employait le « nous » au lieu du « ils » !

Écrit par : Christian Cottet-Emard | 02 février 2014

C'est la guerre des tranchées !!!

Écrit par : jacki maréchal | 03 février 2014

Bon, je reprends du service, mais évidemment ce n'est pas directement à toi que je m'adresse, je sais bien qu'on est du même côté de la ligne, d'ailleurs à qui je m'adresse ? A personne, à moi-même, je me plante des banderilles pour piaffer de mes exigences, de mes désespérances et de mes exaltations, bref, de toutes ces choses irraisonnables, mais tellement humaines à mon goût. Je ne me ferais pas le thuriféraire de LF Céline, il est assez grand pour se défendre tout seul. Et évidemment même si par principe, car ce sont des endroits où les cons ne se risquent surtout pas, j'adore les champs de mines (surtout quand Boris Vian y ajoute quelques fourmis) le champs de mines "Céline" est exaltant mais piégeux, c'est évident. Tellement évident qu'en même temps j'ai bien envie d'en extirper ma révolte de ce terreau douteux. Il suffit d'admettre que l'humus est toujours douteux, c'est une pourriture après tout, et pourtant il nourrit toutes les renaissances et les belles fleurs qui enchantent nos temps des cerises...
Le père Céline n'a pas toutes les vertus, évidemment, c'est un homme, mais lorsqu'il dit "ils" et pas "nous" je lui emboîte le pas allègrement... Lorsque j'évoque l'expérience décisive et traumatisante de mes enclumes de profs de l'école libre, je ne vais sûrement pas dire nous, je ne me sens pas inclus dans cette engeance de petits chefs au cerveau ramolli d’aliénation et d'étiolement pusillanime d'un cerveau de poulet de Bresse... Lorsque je parle de ces moniteurs "bons enfants chrétiens et main au cul" des colonies de vacance, je ne dis pas nous... Moi je n'ai jamais mis la main au cul d'un gosse... ! Céline lorsqu'il dit "ils" évoque des abrutis couillons gradés de la guerre de 14, il parle aussi des abrutis restés loin du front et juges lyriques des atrocités qu'il ne vivent pas et qu'ils sont incapables d'imaginer même si on leur met un miroir à trois faces devant le pif ! Il parle aussi plus largement de cette zone grise au faisceau pas étroit du tout, qui inclus la plupart des hommes pépères et citoyens, ceux qui nous donnent des leçons sous forme d'opinions politiques bien coincées, quelque soit leur bord, et de kermess manipulatrices et débiles de leur idées écourtées par la propagande dont ils n'ont même pas la liberté d'être conscient (pour ça il faudrait avoir le courage de marcher sur des champs de mines !). En bas en dehors de la zone grise il y a les pauvres gens qui n'ont rien demandé à personne et qu'on envoie au casse pipe alors que pour eux, que la France soir allemande ou pas n'aurait rien, mais rien changé à leur vie. Et en haut en dehors de la zone grise, il y a les Céline et autres visionnaires que l'on attache au poteau des condamnés parce qu'ils se révoltent contre le petit mouchoir parfumé que mon père me donnait pour aller à la messe. Moi c'était la messe... Eux, Céline compris, c'était le front de 14... terrible, dramatique, révoltant et impardonnable bain de sang, symbole éternel de la zone grise merdique, dans celle là tu peux marcher tranquille, il n'y a aucune danger de se tromper, y a pas de précipice, tu peux pas tomber !!!. Certes Céline a fait une erreur, il l'admet d'ailleurs :
"C’est évidemment une erreur profonde, alors que je n’avais qu’à rester ce que je suis et tout simplement me taire n’est ce pas, et là j’ai péché par orgueil, je l’avoue, par vanité, par bêtise, je n’avais qu’à me taire… Et ce sont des problèmes qui me dépassaient de beaucoup, je suis né à l’époque où on parlait encore de l’affaire Dreyfus n’est-ce pas, donc c’est une vraie bêtise dont je fais les frais. "
Mais je le répète, et à travers ça je ne soutiens pas Céline, mais tous les indépendants qui ont le courage de ne pas vivre dans la zone grise, lorsqu'on sort de la zone grise, on prend des risques et généralement on en prend plein la gueule des obus des biens pensants... Et ça, ça me met hors de moi... ! Pour moi je m'en fou, j'ai la chance de pouvoir exalter tout ça dans mes toiles et d'avoir un public qui "indirectement" me comprend... Mais je ne peux pas m'empêcher de sortir la grosse Bertha quand on attaque des hommes qui ont fait bouger les choses avec courage... Camus par exemple !

Écrit par : jacki maréchal | 03 février 2014

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