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06 novembre 2023

Concert / Quand Euterpe s'en fout...

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Au concert, les fausses notes ne viennent pas des musiciens mais du public. 

D’abord, cette manie des ovations debout qui devient systématique et qui prive les personnes forcées ou simplement désireuses de rester assises de toute vision sur le salut des artistes. Applaudir à la fin du concert suffit amplement à remercier les interprètes, on n’est pas au Proms que diable !

Pendant le concert, rien de pire que l’applaudisseur fou toujours prêt à faire claquer ses grosses paluches et à déclencher une réaction en chaîne dès qu’il n’entend plus de notes. Sans doute ignore-t-il que la musique est aussi faite de pauses et de silence. Toujours à propos des applaudissements, ils gênent les musiciens et les mélomanes s’ils crépitent entre les différents mouvements d’une sonate. Si l’on ne connaît pas l’œuvre, ce qui n’a rien de honteux, on applaudit à la fin, voire à la fin du concert, ce n’est pourtant pas compliqué. 

Autre calamité du concert, le bambin pleureur ou plutôt ses parents qui devraient pourtant savoir qu’il est stupide et cruel d’imposer deux heures de musique à un enfant en bas âge ou à un nourrisson qui n’a pas fait son rot et qui aura largement le temps de devenir un mélomane quelques années plus tard s’il n’en a pas été irrémédiablement dégoûté par ses géniteurs. 

Dernièrement, arrivé une heure à l’avance pour être bien placé, j’ai vécu le pire avec un papa poule flanqué de sa marmaille qui a installé un véritable campement scout juste devant moi pendant que le concert débutait : dépose du matériel Gogosports, goûter tiré des sacs, habillage et déshabillage produisant un concerto pour fermetures éclair et froissements caractéristiques des habits en bouteilles de plastique recyclé.

Vous allez me dire que j’ai oublié un autre fâcheux, le tousseur, frère de l’applaudisseur fou. Impossible de l’oublier. Il est venu spécialement au concert pour tousser. À l’entracte, il ne tousse plus, c’est magique ! Peut-être est-il allergique à la musique ? Sans doute pas autant que les deux mamies que le destin a choisi de me catapulter le même jour que celui du papa poule avec son campement. Avaient-elles toutes les deux la cataracte au point d’avoir confondu un concert classique avec un thé dansant ? En tous cas, pendant une de mes sonates préférées de Debussy, elles n’ont pas arrêté de faire des risettes et des goulis-goulis aux bambins qui croquaient leurs Pépitos. Elles ont alors sorti les petits beurres en sachets individuels (fruch,fruch,fruch) et ont fait elles aussi leur goûter avec un son d’écureuil qui aurait trouvé une pomme de pin géante.

Au passage, j’aurais volontiers offert du chewing-gum à une inconnue parfumée par ail et fines herbes de chez Popote qui s’est assise sur le même banc que moi. 

 

Il y a des jours où Euterpe s'en fout...

Extrait du premier tome de mes carnets, Prairie Journal, page 133. Pour les personnes d'Oyonnax et sa région, ce livre est en vente au kiosque de l'hôpital d'Oyonnax au prix de 12,50 €. Il est également disponible au prêt à la médiathèque municipale d'Oyonnax.

Commentaires

Voilà situation déjà vécue à plusieurs reprises, que ce soit pendant un concert au sein d'un lieu sacré ou consacré pour profiter pleinement de ce qui nous transporte avec allégresse....
La pire des situations a été de pouvoir assister il y a déjà quelques années au festival Inter Celtiques de Lorient, un moment grandiose tant par la variété des groupes représentatifs mondiaux qui ont pourtant les mêmes racines, après le grand défilé sur un parcours dédié dans la ville concernée, le clou de la soirée se passait dans un stade avec des milliers de téléspectateurs.
Je crois que cette soirée resta à jamais gravée dans ma mémoire et me décida à ne jamais renouveler l'expérience, en me contentant de profiter des variations des interprétations musicales uniquement sur mon écran de télévision !!
Ce jour là j'ai regretté de ne pas avoir une surdité brusque et temporaire bien évidemment.
Déjà il est difficile de pouvoir écouter tranquillement un concert dans un espace confiné, lorsque vous côtoyer à quelques encablures de « fesses » des gens qui papotent en permanence et qui gloussent durant tout le concert, à croire que ces personnes ont confondu le lieu avec une visite à la ferme écologique du coin lors d'une sortie scolaire !!
Impossible de pouvoir profiter ne serait-ce qu'un instant de la musique pendant ce festival dans la mesure où une grande majorité tapait des mains et des pieds (sur la dalle de béton) avec les conséquences au niveau du bruit assourdissant et capable de vous faire diminuer pour de vrai votre audition de façon irréversible.
Un cauchemar véritablement, et même si j'essayais de me concentrer sur les chorégraphies des groupes présents et de visualiser l'écran géant, rien ne me permettait d'échapper au tapages des mains, deux mains multipliées par le nombre de personnes réunies, souvent en décalage avec les rythmes musicaux, et tous les applaudissements intempestifs qui n'attendaient pas la fin du cycle musical.
Bref, cette torture était interminable et lorsque cela à enfin pris fin, j'étais complètement épuisé et abasourdi, il me fallut un certain temps pour arriver à me remettre de ce brouhaha engendré par cet auditoire digne des rencontres des spectateurs de ballons ronds, mais eux savent que ce n'est pas un spectacle musical et peuvent se déchaîner comme des diables.

Écrit par : un lecteur intéressé | 07 novembre 2023

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