13 janvier 2011
L’arbre à parole.
Après Noël, les sapins gisant dans leurs aiguilles bordent les trottoirs. Adossés le long des murs, leurs ombres frôlent la pierre où s’aventurent nos silhouettes.
Ces sapins de la dernière fête qui jonchent encore quelques jours la chaussée sont des arbres à parole. Nous leur avons donné le pouvoir de dire notre soif de féerie et surtout nos espoirs ou nos souvenirs suspendus à leurs branches parmi les guirlandes.
Le sapin de Noël ne vivra jamais aussi longtemps que son grand frère des montagnes, tout auréolé d’orages et de nuits, de givres et de jours, de brumes et de brises.
Dès le retour des beaux jours, les voleurs de sapins, braconniers d’une nuit, retourneront écouter dans l’ombre velue des forêts la respiration des sapinières, sans le moindre remords malgré la souche contre laquelle butera leur pas.
(Extrait de L’Inventaire des fétiches, éditions Orage-lagune-Express, 1988.)
01:40 Publié dans L'INVENTAIRE des fétiches | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : noël, sapin, forêt, sapinière, futaie, littérature, poésie, l'inventaire des fétiches, christian cottet-emard, jura, franche-comté, ain, rhône-alpes
05 janvier 2011
Escape-landscape
Dans une petite ville de province sans autre intérêt que celui qu’on veut bien lui prêter, on détruisit un jour un square minuscule pour construire une gare routière. Des arbres maigrichons mais gracieux furent empilés avec de vieux bancs publics dans la benne d’un camion.
Je relate ceci, croyez-moi, sans la nostalgie poisseuse en vogue ces derniers temps. Non. C’est juste une histoire de lumières pâles dans le soir bleu et de quelques piétons un peu plus attentifs que d’autres aux paysages qu’ils frôlent de leur pas le plus banal. Juste une histoire de paysage remplacé par un autre paysage où se croisent sans se voir des passants, un poète-photographe et encore d’autres passants.
Adulte, je traverse parfois l’étendue de la gare routière. Enfant, adolescent, je coupais souvent par le petit square et, entre ces deux époques (ou entre ces deux lieux), il y a quelque chose que je ne peux pas décrire mais qui existe pourtant avec force. Quelque chose qui pourrait peut-être se nommer en langue étrangère dans mon esprit lorsque je tourne les pages de l’album photographique. Quelque chose qui pourrait se traduire par « escape-landscape » et qui chante en moi.
(Extrait de : Le Grand variable, éditions Editinter, 2002, épuisé.)
Photo : Oyonnax, le petit square disparu, place de la gare, 1973.
01:28 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : photographie, square, oyonnax, ain, rhône-alpes, le grand variable, éditinter, christian cottet-emard, littérature, place de la gare, escape, landscape
06 décembre 2010
Recueillement de l'Avent et joie de Noël à l'orgue de Nantua
Cette année, lors du traditionnel concert de l’Avent offert samedi 4 décembre après-midi en l’abbatiale Saint Michel de Nantua par Les Amis de l’orgue, la Paroisse Saint Michel, le Marché de Noël de Nantua et le CRD d’Oyonnax, la classe d’orgue du Conservatoire à Rayonnement Départemental d’Oyonnax réunissait élèves et professeurs à la tribune de l’orgue construit en 1845 par Nicolas-Antoine Lété.
Sophie Pesnel-Muller joua la Fantaisie sur le choral « Viens sauveur des païens » de Nicolaus Bruhns (1665-1697), Marie Dumas un Noël provençal de Michel Corrette (1707-1795), et Charlotte Dumas une pièce de Jean-François Dandrieu (1682-1738), Noël cette journée.
Véronique Rougier, professeur d’orgue au CRD d’Oyonnax et titulaire de l’orgue de Nantua, interpréta les Variations sur « Laissez paître vos bestes » de Michel Corrette et une pièce d’Alexandre Pierre François Boëly (1785-1858), Allegro Pastorale, presto, tempo primo sur « Laissez paître vos bêtes » .
Olivier Leguay, organiste et claveciniste, professeur aux Conservatoires d’Oyonnax et Lons-le-Saunier, interpréta le Choral en trio BWV 664 sur le choral « Gloire à Dieu au plus haut des cieux » et les Variations canoniques BWV 769 sur le choral « Du haut du ciel je viens ici » de Jean-Sébastien Bach (1685-1750).
Le concert, ponctué par les textes de commentaire sur l’Avent et Noël écrits et lus par le Père Le Bourgeois, se termina avec un Noël Suisse de Louis-Claude Daquin (1694-1772) interprété par Anne-Noëlle Perret.
Photo : les organistes quelques instants avant le début du concert.
01:19 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : noël, avent, véronique rougier, olivier leguay, bruhns, corrette, dandrieu, boëly, bach, daquin, nantua, ain, rhône-alpes, orgue, saint michel, lété