17 septembre 2024
Dédicace
Le peintre Pierre Béjoint dédicacera son livre Tronches de vies que j'ai eu le plaisir de préfacer samedi 21 septembre de 14h à 16h à la galerie En dehors du cadre à Oyonnax.
22:54 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, art, pierre béjoint, galerie en dehors du cadre, oyonnax, ain, rhône alpes, france, europe, haut bugey, préface, christian cottet-emard, dédicace, signature
01 août 2024
Encore quelques mots sur Charles Juliet
Charles Juliet à Meillonnas dans l’Ain, au seuil de la maison où vécut Roger Vailland. (Photo © Christian Cottet-Emard.)
Ainsi qu’il le disait et l’écrivait parfois, Charles Juliet n’aimait guère l’été, c’est en cette saison qu’il a quitté ce monde.
Paradoxalement, il est l’écrivain connu que j’ai le plus fréquemment rencontré, exclusivement à titre professionnel lorsque j’étais journaliste car il n’y avait pas spécialement d’atomes crochus entre nous, bien évidemment pas d’hostilité non plus.
J’ai pourtant lu avec attention et intérêt presque tous ses livres, y compris les plaquettes et autres opuscules à tirage confidentiel de ses débuts. À l’époque de mes propres débuts dans l’écriture (je considère tout ce que j’ai écrit et publié jusqu’à quarante ans comme des tentatives, des exercices et des ébauches), la lecture des livres de Charles Juliet, notamment les tomes de son journal, m’a apporté de nombreux enseignements, le principal étant de rechercher toujours plus de clarté et de précision dans l’écriture, d’éviter autant que possible les artifices et les effets inutiles, même dans la littérature romanesque et de divertissement que contrairement à lui, j’aime pratiquer.
En revanche, je me suis toujours senti très éloigné de la solennité de son rapport à l’écriture, un point sur lequel il était quasiment impossible de plaisanter avec lui ainsi que je me suis naturellement empressé de le faire lors de notre première rencontre à la toute fin des années 70 et parfois un peu plus tard. Malgré ces divergences d’ordre intellectuel et humain qui n’ont pas permis de véritable échange (autre que professionnel) entre nous, j’ai toujours pensé qu’il y avait beaucoup à gagner à entrer dans l’œuvre de Charles Juliet, ce qui m’a conduit, lorsque je travaillais dans la presse, à en parler alors même qu’il n’était pas encore connu puis bien sûr à continuer de le faire lorsque vint la renommée. Ce fut souvent difficile.
Au Progrès, ce quotidien qui eut par le passé ses heures honorables mais qui était déjà en pleine déliquescence au milieu des années 80, il devenait compliqué d’imposer des sujets relatifs à la culture, notamment à la littérature. Je me souviens d’un vieux secrétaire de rédaction plutôt sympathique mais un peu borné qui m’avait sermonné au téléphone : « On n’est pas les Nouvelles littéraires ! » Celui-là avait l’excuse de son âge et de sa routine mais je me souviens aussi d’un autre, guère plus âgé que moi (j’avais vingt-huit ans à l’époque) qui m’avait demandé en maugréant « où j’étais allé chercher Charles Juliet » qu’il qualifiait de « poète obscur » !
La hiérarchie de la presse étant ce qu’elle est, je dépendais de ce genre d'« obscur » petit chef pour placer un papier sur un écrivain certes moins connu à l’époque mais qui eut l’avenir qu’on sait aujourd’hui.
J’eus les mêmes problèmes avec le même type de personnes pour faire accepter des articles sur Jean Pérol au moment de son Prix Mallarmé, Jean Tardieu, un des plus importants poètes français, et bien d’autres qui avaient tous des relations étroites avec le département de l’Ain voire avec Oyonnax, la ville où j’exerçais, ce qui justifiait pleinement mes articles, mes portraits et mes reportages pourtant considérés comme quasiment hors-sujets par certains de ces journaleux.
C’est une des raisons qui me conduisirent à accepter la proposition de Michel Cornaton d’entrer au comité de rédaction de sa revue, Le Croquant, au sein de laquelle il me promit de me donner carte blanche et qui tint sa promesse.
Au siège bressan de cette revue, à Meillonnas, dans la maison qui fut celle de Roger Vailland, j’eus l’occasion, sur une requête du directeur du Croquant qui cherchait un écrivain à qui décerner le prix Anthelme Brillat-Savarin doté de 10 000 francs par le Conseil général de l’Ain, de proposer le nom de Charles Juliet, proposition qui fut acceptée. Je mentionne cet épisode dans le seul but de montrer qu’un écrivain ne doit pas être jugé (ou plutôt jaugé, comme je préfère le dire) en considération de sa personnalité mais de son œuvre.
16:13 Publié dans carnet, Hommages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, hommage, charles juliet, blog littéraire de christian cottet-emard, prix anthelme brillat-savarin, conseil général de l'ain, revue le croquant, michel cornaton, meillonnas, maison roger vailland, ain, oyonnax, littérature, le progrès, presse
19 juillet 2024
Exposition / Jean-Noël Grivat à la Grande Vapeur (Oyonnax, Ain)
Les sculptures de Jean-Noël Grivat semblent en germination continuelle, comme si la forme cherchait dans l’inquiétude et la force à s’extraire de la pierre et du bois. Parfois, il ajoute à l’impulsion naturelle qui fait l’aspect d’une racine ou d’une écorce sa propre intervention, non moins riche et tourmentée. Il lui arrive également de concentrer toute cette énergie qui cherche frénétiquement son cours dans la silhouette trapue d’un être qui paraît se préparer à bondir brusquement pour se dévoiler alors dans une sérénité que l’artiste donne l’impression de poursuivre sans parvenir à l’atteindre.
Mais dans son mystère, la pratique d'un art ne saurait se limiter à la quête d'une improbable sérénité. Ce qui conduit le geste d'un sculpteur tel que Jean-Noël Grivat consisterait peut-être à devenir non pas le créateur mais l'instrument de son œuvre, ce qu’à mes yeux il a réussi en un lent processus d’alliance avec les rythmes de la nature, notamment ceux des arbres, frênes, tilleuls, poiriers, épicéas, d'où surgissent les figures humaines dans toute leur animalité et les silhouettes rêvées de demi-dieux dans leur sauvage élan entre terre et ciel, en cet espace intermédiaire, celui de toute vie, d'où nous parlent ces créatures en mouvement entre le rêve de la réalité et la réalité du rêve.
Christian Cottet-Emard
Exposition à la Grande Vapeur, 62 rue Anatole France, Oyonnax (Ain).
Du mardi au samedi de 15 h à 19 h jusqu’au 31 août.
Entrée gratuite.
15:33 Publié dans art, Arts plastiques | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : grande vapeur oyonnax, exposition, art, sculpture, bois, frêne, poirier, tilleul, nature, forêt, campagne, ain, oyonnax, haut bugey, jean-noël grivat, blog littéraire de christian cottet-emard, rhône alpes, france, europe, grivat sculpteur