27 juin 2010
Concert de fin d'année du Conservatoire d'Oyonnax : reprise à Gigny (Jura) le 2 juillet 2010
01:55 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : conservatoire d'oyonnax, ain, oyonnax, église saint léger, florence grasset, céline robert, soprano, photo antoine grasset, rhône-alpes, musique, vivaldi, desenclos, villa
12 juin 2010
Carnet des notes
Bien que peu enclin aux déplacements, j’ai plutôt sillonné les routes ces temps-ci. Le 31 mai dernier, ce fut d’abord en réponse à une invitation de Christian Lux qui anime sur Radio Tropiques son « Bazar culturel » où il m’a très gentiment reçu en compagnie de Marie-Ella Stellfeld pour présenter mon petit dernier, Tu écris toujours ? paru aux éditions Le Pont du Change.
Juin étant souvent un mois assez chargé dans les affaires familiales, je n’ai guère la concentration nécessaire à la lecture, c’est donc la musique qui m’aide à ne pas trop me disperser, notamment celle d’Aaron Copland (1900-1990) de qui j’écoute en ce moment la deuxième symphonie (Short Symphony) dans un enregistrement Naxos avec Marin Alsop à la direction du Bournemouth Symphony Orchestra. Cela me change radicalement de sa monumentale troisième, découverte il y a plusieurs années. Mais je ne me contente pas seulement de musique en conserve.
En effet, mercredi 9 juin en accompagnant ma fille à sa classe de maître d’orgue avec Benjamin Alard à Orgelet où se trouve en l’église Notre-Dame un étonnant petit orgue du dix-septième, j’ai pu bénéficier de beaux moments musicaux, suivis le lendemain 10 juin par un superbe concert à Longchaumois par cet organiste titulaire de l’orgue de l’église de Saint-Louis-en-l’Ile qui jouait ce soir-là à deux clavecins en compagnie d’Elisabeth Joyé à l’église Saint-Jean-Baptiste. Il y a quelques années, j’avais assisté à un concert inoubliable en cette même église de Longchaumois, ce fameux soir où la claveciniste Blandine Rannou avait joué aux chandelles après avoir donné elle aussi une classe de maître à laquelle ma fille avait participé, grâce à l’enseignement de premier ordre que reçoivent les élèves au Conservatoire d’Oyonnax. Ce samedi matin, dans quelques heures, j'aurai mon petit concert personnel à l'abbatiale Saint Michel de Nantua où ma fille répétera à la tribune de l'orgue Nicolas-Antoine Lété en vue de sa prochaine prestation à la fête de la musique *. Ce soir, j’irai écouter les Sacqueboutiers de Toulouse et l’ensemble Ludus Modalis qui donneront Les Vêpres de la Vierge de Claudio Monterverdi à la cathédrale de Saint-Claude. Tous les concerts dont je parle ici, excepté celui de Nantua, sont ceux du Festival de Musique du Haut-Jura qui fête cette année son vingt-cinquième anniversaire. Un bel âge et une longévité à la mesure de la richesse de ce festival.
À part ça, en jetant un coup d'œil par la fenêtre en cette nuit orageuse, j'aurais pu dire qu'il fait un temps de chien mais j'ai tendance à ne plus trouver de sens à cette expression puisque depuis quelques années, je me surprends à aimer tous les temps, même ce qu'on appelle à tort le « mauvais temps » , cette pluie joyeuse au parfum d'herbe et de feuillage qui est aussi un bonheur de la vie.
* Prochain concert organisé par les Amis de l’orgue de Nantua : dimanche 20 juin 2010 à 17h, fête de la musique, orgue et bande de hautbois par Véronique Rougier, Olivier Leguay, Laurent Boutaine et les élèves du Conservatoire à Rayonnement Départemental d’Oyonnax. Visite de l’orgue historique à 18h. Entrée libre.
Photo : Aaron Copland (veste à rayures) et Leonard Bernstein
00:52 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, journal, musique, bazar culturel, radio tropiques, christian lux, aaron copland, benjamin alard, élisabeth joyé, festival haut-jura, blandine rannou, ludus modalis, sacqueboutiers de toulouse
04 mai 2010
Carnet des frênes frileux
Le printemps n'en finit pas d'hésiter. Autour de la maison, les frênes semblent décidés à retenir le plus longtemps possible leurs feuilles. Les lilas vont bientôt s'épanouir mais si la goutte froide persiste au-dessus de nos têtes, on ne pourra pas profiter longtemps de leur parfum. Heureusement, d'autres arbres moins frileux ont déjà verdi et les haies d'épines embaument même sous la pluie. Depuis deux jours, je jette des bûches dans la cheminée et quelques vieux flacons que je réserve plutôt à l'automne et à l'hiver ont tendance à me tenter.
Ainsi que j'en ai l'habitude après une nouvelle publication, j’écoute ces temps-ci encore plus de musique, notamment Sergueï Prokofiev (1891-1953) compositeur qui me passionne depuis mon adolescence. Des années plus tard, j’animais une émission de poésie sur une radio locale et le générique que j’avais choisi était le début du premier mouvement de son troisième concerto pour piano. En plus de sa musique, la personnalité de Prokofiev me fascine. On peut dire que malgré son intelligence supérieure, sa virtuosité de pianiste, sa modernité, il a été parfois injustement malmené par la critique, sans doute en raison de certains traits de caractère qui pouvaient être confondus avec un peu de froideur ou de distance.
À différentes périodes de sa vie marquée par l’exil, il tient un journal qu’il rédige en écriture abrégée (technique de prise de notes consistant à supprimer les voyelles des mots). Dans ces pages qu’il a fallu retranscrire avant leur tardive publication, on découvre un Prokofiev moins intimidant, conscient de son génie mais en proie au doute et au mal du pays. Un jour de dèche, il avoue errer dans New York avec treize cents en poche. Il a du mal à trouver sa place en Amérique où Rachmaninov lui fait de l’ombre. Même si l’Europe lui réussit un peu mieux, il peine à s’intégrer à un milieu musical qui lui est étranger. Par exemple il qualifie la musique de Debussy de gélatine ! Finalement, peu doté de sens politique, il cède à la tentation de rentrer dans son pays natal où on lui fait miroiter une reconnaissance officielle qui sera troublée par de nombreuses et graves tracasseries émanant du régime soviétique. Par une ironie du sort, Prokofiev décède le 5 mars 1953 qui est aussi la date à laquelle Staline est officiellement déclaré mort.
Finalement, c’est un piège qui s’est refermé sur Prokofiev lorsqu’il est rentré en URSS. Lorsque je pense au destin de ce compositeur génial, une phrase que j’entendais souvent dans les années 70 du siècle dernier et qui m’a toujours déplu au plus haut point me revient aux oreilles : si tu ne t’occupes pas de politique, la politique s’occupe de toi.
02:02 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : prokofiev, musique, piano, troisième concerto pour piano, exil, russie, urss, staline, politique, frêne