31 mars 2014
Carnet / De l’heure (et de l'heur) d’été
Dans les années 80 du vingtième siècle lors d’un passage à l’heure d’été, j’avais écrit ce poème, L’heur d’été, que je n’aime plus aujourd’hui. Il est extrait de mon recueil L’Inventaire des fétiches que j’avais publié sans doute trop vite en 1988, une occasion favorable s’étant présentée. Détail amusant, quelques lecteurs de L’heur d’été avaient cru voir une coquille dans ce titre. Bien évidemment, j’écrirais ce poème d’une manière différente si je devais le faire aujourd’hui. Mais quand ce n’est plus l’heure, ce n’est plus l’heure... Et plus l’heur non plus.
L’heur d’été
Vers le cœur d’une grange
au sommet de l’été
une femme conduit
l’ombre de son désir
Elle a chevilles de gazelle
et mille caprices de chèvre
Son pas sécrète une alchimie
d’herbes en souvenance
mais le ciel des marelles
s’alourdit sur sa tempe
Il faudra tout l’orage
et son galop dans les avoines
pour alléger sa nuque
sous la poigne d’enfance
Aux mains dolentes des caresses
elle chaparde à la mémoire
ce moment dans la paille
pour le suspendre à la saison
Extrait de L'Inventaire des fétiches. © Éditions Orage-Lagune-Express, 1988.
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