29 septembre 2011
Les beaux jours de septembre
C’est trop bête les beaux jours de septembre sans vous toutes et tous absents pour toujours
Partout des prodiges sur Terre elle-même prodige vue depuis la Mer de la Tranquillité
Chaque seconde des miracles la lune dans les frênes la campanule à fleur de roche le mauve de la colchique le marron d’Inde la joie d’un café à dix heures en terrasse jusqu’à preuve du contraire rien de tout cela n’existe ailleurs dans l’univers pourtant si extravagant jusque dans ses plus profonds enfers de ténèbres alors pourquoi
Pourquoi pas juste une fois encore même une seule ce si petit miracle en regard des autres si prodigieusement absurdes si majestueusement et sidéralement stupides pourquoi pas ce minuscule miracle un peu de temps encore avec vous toutes et tous dans les beaux jours de septembre car en comparaison de vous toutes et tous qui êtes tout et qui avez existé la Science la Foi le Destin pèsent moins qu’un caillou de la Mer de la Tranquillité
© Éditions Orage-Lagune-Express 2011. Droits réservés.
Photo de clair de Terre prise ici
15:28 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : beaux jours, septembre, mer de la tranquillité, lune, campanule, colchique, marron d'inde, café, terrasse, blog littéraire de christian cottet-emard, poésie, récit, récit des lisières, science, foi, destin
21 décembre 2008
L’énigme de l’arrivée
Si tu devais partir je ne sais où sans tes livres dans un endroit absurde de la Terre ou du Ciel où plus rien ne serait habituel et familier
Si tu ne pouvais rien emporter de ce qui te donne un peu de poids en ce monde
S’il te fallait choisir vite et à jamais
Tu pourrais prendre le galet de rivière peint pour toi par ta fille à l’école maternelle
Le nœud d’épicéa jeté sur le talus par le bûcheron
La petite pomme de pin et celle du mélèze
Le marron d’Inde tout fripé mais qui luisait tant quand tu l’as ramassé
Le fruit fermé à double tour d’un arbre inconnu
Le bouton de pivoine séché
Ainsi à l'arrivée te resterait-il cela à contempler et qui te parlerait encore de l’étonnement d’avoir vécu
© Éditions Orage-Lagune-Express, 2008.
Note : le titre de ce texte est emprunté au peintre Giorgio de Chirico en référence à son tableau L'Énigme de l'arrivée et de l'après-midi. 1912.
15:38 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, galet, pin, mélèze, épicéa, marron d'inde, pivoine