23 janvier 2006
Sommeils
Les saisons engendrent ce dont elles se nourrissent.
Pollens du printemps, miel de l’été et baies de l’automne s’acheminent vers la principale naissance de l’hiver, celle du sommeil.
De tous les êtres qu’il arrondit en sa lenteur, comme ce lézard dans le soleil, nous seuls restons dehors à nous user dans l’attente et la veille, sous le tranchant du givre.
Dans nos villes, nous avons perdu le sommeil en aveuglant de néon ses hiboux et ses noctuelles affolées auxquelles nous finissons par ressembler.
Dormir n’est pas mourir.
Ceux qui le croient n’existent plus qu’extrêmement.
Hors ce repos, n’est qu’une errance le long de routes où l’on voit clair comme en plein jour.
Ne cherchons là rien de vivant, pas même ce lézard aujourd’hui enroulé au creux du ventre de l’hiver.
10:45 Publié dans L'INVENTAIRE des fétiches | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Mourir n'est pas non plus, hélas, dormir. Quant au lézard, enfance, pour moi, soleil, champs, silence et d'un coup, trait d'esprit.
Écrit par : J.-J. M. | 15 septembre 2006
"Dormir n’est pas mourir" et "Mûrir n'est pas mourir" lu dans le "Manifeste pour une vieillesse ardente" de Roger Dadoun. Un essai militant en faveur des agonistes; c'est très drôle, érudit, bien écrit et... utopique, mais quel enthousiasme !
Écrit par : Pascale | 15 septembre 2006
Mourir, la belle à faire…
Écrit par : J.-J. M. | 15 septembre 2006
Les commentaires sont fermés.