20 août 2006
Poésie suspecte
Impression désagréable, ces derniers temps. Toute poésie me semble suspecte, en particulier la mienne. Je suis d’autant plus heureux d’avoir principalement publié de la prose depuis quelques mois.
Dans mes plus récentes tentatives “poétiques”, j’essaie de trouver un compromis entre vers et prose. Le vers me paraît vide de sens. Le résultat est plutôt bizarre, brouillon, du point de vue de la forme mais j’ai au moins la satisfaction d’avoir écrit au plus près de ce que je voulais dire.
Ces textes qui me viennent juste avant le sommeil, dans un état d’alanguissement, je les qualifierais de “coffrages”, comme les coffrages en planches de la maçonnerie. Je me demande ce qui va bien pouvoir en sortir. Peut-être devrais-je relire les écrivains-maçons (Thierry Metz, Erri de Luca ?...)
01:29 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
.Je suis d'accord. Le vers ne m'intéresse pas en tant que tel, quand je semble l'utiliser c'est pour mieux guider la lecture. Voilà peut être son usage moderne. Il fausse le texte dans les autres cas, pour moi en tout cas..
Écrit par : Den | 20 août 2006
Même sentiment, mutatis mutandis. Poétiquement, me vient toujours de la prose, épiphanies que le vers disloque et vide, en tant qu'élément formel, si j'en tente l'usage, ou alors il s'agit d'un simple découpage, d'une mise en espace, une sorte de dessin de texte, de texte dessiné. Est-ce encore vers ? Jamais le vers en tant que tel, véritablement. Peut-être mon incapacité à passer de ce qui ne me paraît être qu'artifice à l'art poétique authentique. Je ne suis pas poète. Ne peux toutefois me passer d'une dimension (teinte, nuance, concrétion, densité, allure rythmique, prosodie, vitalité) que je dirai poétique, dans tout texte, comme pulsation, vision, musique. Alors oui, Erri de Luca à portée de main, dans "Trois chevaux" en particulier.
Écrit par : J.-J. M. | 24 août 2006
Les commentaires sont fermés.