29 janvier 2008
Crépuscule décisif dans l’année 75
Tu étais sorti sous d’épais nuages mauves et gris un merle avait traversé devant toi sans juger utile de s’envoler
Ces nuages sentaient la forêt et ce merle comme il était réel !
Tu avais entendu de la mauvaise musique dans une salle enfumée où l’on jouait du théâtre amateur et où les collégiens avaient gym dans la poussière
En mémoire de Jules Laforgue « Je fume au nez des dieux de fines cigarettes » tu en avais grillé une sous un réverbère du très désert parc Nicod (à une lettre près cela ne s’invente pas) il avait commencé à pleuvoir
Tu étais rentré tard après avoir marché d’un invincible pas dans les rues trempées et après Brahms pour te laver la tête tu avais dormi du majestueux sommeil de l’adolescence parfaitement
Parfaitement indifférent aux ondes du choc pétrolier et au prix du baril comblé de cette pluie et de cette nuit qui t’aimaient et qui sentaient bon comme des copines
© Éditions Orage-Lagune-Express 2008.
18:08 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, Jules Laforgue, blog Christian Cottet-Emard, souvenirs, nostalgie, journal intime
Commentaires
Beau texte.
Écrit par : Alain Bagnoud | 01 février 2008
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