02 juin 2008
Le vol nuptial de la pipistrelle
Quel dommage de n’avoir pas consacré ta vie à l’étude du vol nuptial de la pipistrelle
Mais comme te l’a souvent fait remarquer ton père tu n’as aucune patience il aurait fallu suivre en sciences naturelles et même en arithmétique seulement voilà
Tu tournais la tête vers la fenêtre avec vue sur le clocher même le glas une bonne partie de la matinée te semblait aimable comparé aux heures d’école
Ce soir de feuillage tendre les pipistrelles volent par deux parfois une troisième les poursuit
D’habitude la pipistrelle sort seule vole mange et se fiche pas mal du reste
Tu aurais pu décréter rien d’autre ne compte que le vol nuptial de la pipistrelle et je me fiche du reste tu serais devenu un spécialiste tes parents seraient fiers de toi tu ne serais pas un songe-creux
Comme tout est compréhensible ce soir
Si proche le monde des toits
Si nettes les vaguelettes des tuiles les cheminées sur fond de ciel mauve où gribouille comme sur une ardoise magique l’amoureuse pipistrelle
L’amoureuse pipistrelle bouche d’ombre de la non moins amoureuse phalène
© Éditions Orage-Lagune-Express 2008.
12:39 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pipistrelle, crépuscule, soir, ciel, phalène, poésie, blog littéraire
Commentaires
La pipistrelle vole sur un texte sans ponctuation. Bel exercice de liberté... et j'aime!
Salut Christian!
Écrit par : Bona | 04 juin 2008
Bonsoir Bona
Le plus drôle, c'est que je suis souvent rebuté par l'absence de ponctuation. Or, toute cette série s'est imposée ainsi. Écrire est vraiment une étrange activité...
Écrit par : Christian Cottet-Emard | 07 juin 2008
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