09 avril 2017
Première esquisse pour mon poème des Rameaux
L’hiver où nous logions comme des spectres dans la nuée
Seul le halo de la bougie tremblant au coin de la chapelle nous donnait corps
Maintenant que s’étend l’aube et que se multiplie cette humble flamme
Nous trouvons dans les haies cette ramure pour faire signe à celui que nous ne connaissons pas encore
Pour qu’il ouvre enfin la lourde porte et nous redonne la clef que nous croyons perdue
Derrière elle en attente sourient nos dormants qu’éveillera un jour de liesse cet invincible jour
© Éditions Orage-Lagune-Express 2017
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25 décembre 2016
Mon poème de Noël
Le fœhn a soufflé depuis longtemps le dernier pétale de cerisier comme une bougie d’anniversaire
La bise a volé l’ultime feuille d’érable
Tu vois une étoile en cette feuille un signe et peut-être un message
Car ton étonnement grandit avec les années
C’est un soir obscur empli de silencieuse joie
Et plus ton pas bat le trottoir luisant de lune plus te revient cette histoire de toujours à laquelle tu voudrais croire même une seule nuit
Soulagé d’un ténébreux sommeil tu t’es levé par un petit matin
Le monde était si vieux si jeune a-t-il recommencé dans une lente et douce flamme au fond d’une chapelle
Et à minuit fut un réveil glorieux de roses de Noël
© Éditions Orage-Lagune-Express 2007. Droits réservés.
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01 novembre 2016
Mon poème de la Toussaint et du Jour des Défunts
I
Toussaint
À la veillée des anciens mondes les feux d’humbles talus parfument les champs d’astres
La rivière est souvent déjà sombre et rapide mais la lumière en ses méandres y trouve un chemin dans les saules
Dans le courant chaque seconde et chaque vague reçoivent nos séjours
L’herbe chante à la flamme veilleuse des rivages des refrains de vergers loin derrière les fumées de berges incertaines
La voile accueille un vent fossile et conduit des paroles en forme de légendes et de mystères enchantés
II
Défunts
Les arbres bruissent du fond des terres où vous vous effacez
Défunts désormais loin des berges de l’aube et du soir où l’on allume des feux d’herbe pour croire encore en un retour en gloire
Qu’importe au fleuve ténébreux l’esquif de braconniers en loques tous ils retournent sur le flot
Toutes saisons ne furent qu’escales où l’on offrit et déroba le pain farci de clefs des champs la gourmandise du veilleur la provision du matinal
III
Élégie des beaux jours d’automne
C’est trop bête les beaux jours d’automne sans vous toutes et tous absents pour toujours
Partout des prodiges sur Terre elle-même prodige vue depuis la Mer de la Tranquillité
Chaque seconde des miracles la lune dans les frênes la campanule à fleur de roche le mauve de la colchique le marron d’Inde qui brille sur la petite route forestière
On n’a rien vu de tel ailleurs dans l’univers pourtant si extravagant jusque dans ses plus profonds enfers alors pourquoi
Pourquoi pas juste une fois encore même une seule ce si petit miracle comparé aux autres si prodigieusement absurdes si majestueusement et sidéralement stupides
Pourquoi pas ce minuscule miracle un peu de temps encore avec vous toutes et tous dans les beaux jours d’automne
Car en comparaison de vous toutes et tous qui êtes tout et qui avez existé Science Foi Philosophie et Destin pèsent moins qu’un caillou de la Mer de la Tranquillité
IV
Deuil
L’heure vient à l’hiver en son office de ténèbres pour naviguer sur l’estuaire inconnu
La prière se mesure à l’absence à l’énigme éternelle au récit d’un été
Les voûtes n’ont pu tenir le retour d’une joie ancienne
La nuit alourdit de pétales et d’encens la veillée des faux morts ceux dont l’oubli ne veut
© Éditions Orage-Lagune-Express 1992 et 2016 pour la version modifiée et augmentée
Photo © Christian Cottet-Emard
01:05 Publié dans Occident | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, toussaint, jour des morts, défunts, fidèles défunts, occident, christian cottet-emard, fête chrétienne, blog littéraire de christian cottet-emard, commémoration des fidèles défunts, élégie, jours d'automne, hiver, heure, heure d'hiver, deuil, mémoire