25 octobre 2010
Radio : Tu écris toujours ? sur Mots migrateurs
Une émission animée par Philippe Raimbault et Marie-Laure Bigand qui ont eu la gentillesse de consacrer une partie du programme à mon feuilleton publié aux éditions Le Pont du Change et dans le Magazine des Livres.
http://www.motsmigrateurs.fr/fichiers/EmissionMM61.mp3
L’émission Mots Migrateurs, c’est tous les 1er mardi de chaque mois de 22 h à 23 h 30.
Une émission littéraire à consommer sans modération.
Philippe Raimbault et Marie-Laure Bigand vous proposent... de voyager ensemble avec les mots !
Textes de chanson, nouvelles, pièces de thèâtre, conférences, articles de presse, essais, romans, bandes dessinées, poésies, airs d'opéra, correspondances, interviews, histoires drôles, contes, mots d’arts, et autres écrits...
Il y en a pour tous les genres littéraires et pour toutes les oreilles…
Accompagnés d’ingrédients musicaux choisis, que ce soit du texte à lire ou à rêver, à vivre ou à chanter, à réfléchir ou à s'évader, d’auteurs connus ou moins connus, laissez-vous transporter par les Mots Migrateurs.
Réalisation : V. Gabralga
Animateurs : Philippe Raimbault et Marie-Laure Bigand
Technique : Jérôme l’Hôtelier
Contact : mots.migrateurs@club-internet.fr
www.radiorgb.net
02:04 Publié dans FEUILLETON : tu écris toujours ? | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : radio rgb, cergy-pontoise, philippe raimbault, marie-laure bigand, christian cottet-emard, jean-jacques nuel, éditions le pont du change, magazine des livres, bibliothèque part-dieu, scène poétique, patrick dubost, lyon, paris, mots migrateurs
19 octobre 2010
Tu écris toujours ? (critique récente)
Un article dans la revue Inter CDI
Dans la revue Inter CDI n° 227, un article d’Odile Bonneel sur "Tu écris toujours ?", de Christian Cottet-Emard :
« Tu écris toujours ?
Telle est la question récurrente que pose au narrateur un ancien camarade de classe, sous-entendu : tu n’as pas de rutilant 4x4, ni tes livres en librairie ! Mais « n’importe quel tapeur de ballon médiatisé se vautre dans les vitrines des librairies. Ecrit-il pour autant, même si son nom et sa photo s’impriment sur la couverture… Eh oui, un livre peut ne pas être un livre. » Vous rirez au parallèle humoristique entre le comportement de l’écrivain et celui du cochon d’Inde (p. 20) ! Beaucoup de conseils désopilants à un écrivain qui cherche un métier alimentaire (surtout ne pas dire qu’on est écrivain !). Conseils aux écrivains allergiques à la rentrée littéraire, aux écrivains qui ne savent rien faire d’autre, à ceux qui se font interviewer (comment répondre aux questions embarrassantes). Et les conseils aux écrivains qui ont encore des amis non-écrivains : « Montrez que vous êtes capables de vous intéresser à autre chose qu’à la littérature, même si ce n’est pas vrai… Ne parlez de vos travaux en cours que si l’on vous encourage à le faire (et soyez brefs), sauf s’il s’agit de la rénovation de votre cuisine. »
Un récit un peu désabusé, mais le plaisir du lecteur est bien là, dans ce trésor de drôlerie ma foi très vrai ! »
14:16 Publié dans FEUILLETON : tu écris toujours ? | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : feuilleton, tu écris toujours ?, christian cottet-emard, éditions le pont du change, lyon, rhône-alpes, magazine des livres, paris, blog littéraire de christian cottet-emard, presse, édition, inter-cdi, odile bonneel
10 octobre 2010
Tu écris toujours ? (58)
Conseils aux écrivains qui ont la migraine
Cet épisode de TU ÉCRIS TOUJOURS ? illustré par le dessinateur Miege est paru dans le Magazine des Livres n°25 (juillet-août 2010)
La migraine n’est pas seulement une maladie d’écrivain, elle touche aussi les journalistes et probablement d’autres créatures. Parfois, j’ai l’impression qu’elle tourmente même Sir Alfred, le chat de mon voisin, lorsqu’il multiplie les aventures. Et les céphalopodes ? Souffrent-ils de la migraine ? On peut se poser la question et toute une série du même genre mais à quoi bon se casser la tête ?
À propos de tête, je me demandais, attablé à une terrasse de café en cette fin de matinée, à quoi pouvait bien ressembler celle de la journaliste avec qui j’avais rendez-vous pour lui parler d’une chose aussi importante pour l’humanité souffrante qu’un pet de souris mais à laquelle j’accorde tout de même un peu d’intérêt : la parution de mon dernier livre. Lors du contact téléphonique, j’avais proposé à la rédactrice de l’attendre en ce lieu si propice à l’échange culturel qu’est le bistrot en arborant un signe de reconnaissance, le Républicain Populaire Libéré du Centre ouvert à la page culturelle. Cette idée pourtant originale faillit échouer. En effet, on était lundi et la page culturelle avait disparu au profit de la publication des résultats d’un tournoi interdépartemental de pétanque particulièrement endiablé. Cet inconvénient eût été négligeable si la moitié des clients du bar n’avaient pas tous décidé le même jour de déplier le Républicain Populaire Libéré du Centre en s’hydratant le gosier. La localière finit tout de même par me reconnaître au milieu de tous ces passionnés de pétanque. Sans doute ne ressemblais-je point à un lecteur régulier de son journal. J’en conclus que mon idée de signe de reconnaissance avait finalement fonctionné mais à l’envers. Qu’importe ? La vie n’est pas un exercice de mathématiques dont le résultat pourtant juste est considéré comme faux s’il n’est pas établi au moyen du bon raisonnement.
Je vis donc se plier sur la chaise en face de moi une grande jeune femme au style neurasthénique. Elle s’excusa de garder au visage ses larges lunettes noires en raison d’une migraine qui avait dû lui déclencher pour quelques temps des humeurs aussi chagrines que celles d’une araignée veuve noire privée de son amant qui est aussi, ne l’oublions pas, son déjeuner. À certains moments, la vie nous dépossède de tout. « Bienvenue au club des migraineux ! » lançai-je pour dédramatiser. Les lunettes descendirent d’un cran et deux yeux sombres noyés de douleur coulèrent en direction de mon insignifiante personne, fait remarquable quand on sait que le vrai migraineux en crise n’est plus en mesure de s’intéresser aux affaires du monde puisque pour lui, plus rien n’existe, pas même le monde, rien que la migraine. Un pâle sourire s’évada sous les verres fumés : « alors vous aussi ? » Connexion en cours ! « Hélas... » répondis-je d’un air contrit. Il faut toujours se mettre à la portée de son interlocuteur. Jai lu cette recommandation dans un manuel intitulé « Bien communiquer avec les autres » écrit par un ancien directeur des ressources humaines devenu moine trappiste puis ermite des montagnes quelque part dans l’Himalaya où il a auto-édité tous ses autres livres à tirage limité sur feuilles de papier de riz humectées à la bave de lama et reliées avec des poils tressés du même animal. Pourquoi du papier humecté à la bave de lama ? Je préfère ne pas m’étendre sur un sujet aussi dégoûtant juste avant le repas. « Que prenez-vous pour soulager votre migraine ? » s’enquit la journaliste. Nous nous livrâmes alors à un échange d’une rare intensité sur le thème des différents mérites et inconvénients de l’effervescence et des anti-inflammatoires combinés aux trucs et astuces permettant de tenir le fléau à distance au moins quelques minutes.
« Dans nos activités littéraires, c’est embêtant la migraine » assénai-je au bout d’une heure de considérations pharmaceutiques, dans l’espoir de rappeler à la journaliste que nous n’étions pas là pour préparer l’assemblée générale des meurtris de la casquette mais pour présenter mon livre aux lecteurs avides. La jeune femme opina du chef qu’elle avait semble-t-il encore plus douloureux qu’à son arrivée et me demanda pardon de devoir prendre congé car elle risquait de s’évanouir. Elle oublia sur la table l’exemplaire dédicacé de mon ouvrage qu’elle avait reçu en service de presse et m’abandonna au moment où je sentis naître au fond de mes yeux un mal pesant. Contagieuse, avec ça ! Quelques jours plus tard, je lui téléphonai pour solliciter un autre rendez-vous mais elle m’expliqua qu’elle avait finalement trouvé ma prose « un peu trop prise de tête » (selon son expression) pour les lecteurs d’une rubrique locale.
Si j’avais su, j’aurais écrit un livre moins brillant, baissé un peu le niveau, mais que voulez-vous, je doute fort d’en être capable.
Extrait de TU ÉCRIS TOUJOURS ? inédit. Précédents épisodes parus en volume aux éditions Le Pont du Change, Lyon.