29 février 2008
La campanule des talus et le fantôme du chevalier
Elle te dira encore la campanule des talus en défroissant sa petite robe au soleil :
Cette lourde canne en buis qui fut dans ton enfance ton épée de chevalier ne te quitte jamais aux lisières même si tu la laisses dans la voiture avant d’entrer dans l’abbatiale Saint-Michel
De la pénombre où pétille le buisson de veilleuses tu fais surgir une de ces flammes fragile comme la corolle de la campanule
Ainsi attends-tu un signe en ces futaies de pierre mais sans doute en vain si tu ne peux te résoudre à lâcher l’autre canne l’invisible plus résistante que le buis
Que crains-tu ? demande la campanule des talus qui se contente même d’une fissure dans la paroi rocheuse le long du chemin de montagne
Et tu lui répondras : heureuse tu vis de si peu que tu es la plus forte alors en souvenir du « chevalier des jours à venir »* veilleras-tu de ta douce flamme l’ombre inquiète qui se promène auprès de toi avec sa canne en buis ?
* « chevalier des jours à venir » : citation extraite du poème de Pierre Seghers intitulé Paysage pour un enfant à venir dans Poèmes choisis, 1952. (NDA)
© Éditions Orage-lagune-Express, 2008.
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17 novembre 2006
Ne te casse pas la tête
Encore une promenade aujourd’hui
Aujourd’hui ton rêve aime ondoyer comme regain blé ou roseaux
Tu marches dans la merveille régulière de cet automne sous le feu hurlant des origines dont on ne sait qui l’alluma
Que sa lumière traverse une feuille de hêtre ou une corolle de campanule suffit à nimber le monde entier c’est-à-dire le chemin forestier des couleurs du hêtre et de la campanule
Tes récentes journées de vie par opposition à celles où tu ne vis pas enfin pas tout à fait
Ces journées de gloire secrète lorsque plus rien n’est à déchiffrer puisque tu sais le principal à savoir :
Tu es invité au spectacle du hêtre et de la campanule des talus et tu n’es sur Terre pour rien d’autre alors ne te casse pas la tête
Vis ces journées de vie et de gloire secrète dans la lumière du hêtre et de la campanule et sois absent absente-toi de toutes les autres
Et ces journées de triomphe peut-être que la troisième symphonie d’Aaron Copland pourrait en donner une idée à qui voudrait savoir ce qu’est vivre si tant est que cela puisse encore intéresser quelqu’un dans la ville où chacun croit qu’il a quelque chose d’important à faire loin bien loin du chemin forestier
Copyright : Orage-Lagune-Express, 2006.
00:33 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, chemin forestier, hêtre, campanule, Aaron Copland, symphonie