14 mars 2013
Ballet de la fée Clochette et autres tourments juvéniles
Le glas aigrelet de Saint Léger qui égrène le temps compté pour la résolution des problèmes
Les bords maculés de l’encrier qui ressemble à un seau d’aisance miniature
La plume qui ripe sur le mauvais papier le buvard qui étend la tache la gomme (côté encre) qui troue la page le maître qui entoure le trou d’un cercle rouge et qui écrit « Imbécile »
Fée Clochette fais sonner la cloche pries-tu mais à part une sensation bizarre et vaguement agréable au bas ventre elle ne peut rien d’autre pour toi la petite fée bien roulée
Elle bat des ailes en tenue aussi légère que les grandes femmes mystérieuses lorgnées à travers l’œilleton d’un porte-clefs en plastique en forme de télévision tiré à une machine à sous de la fête foraine
Elle papillonne en pantoufles à pompons au-dessus de la ronde sempiternelle des chiffres et des nombres déjà occupés à ta ruine
Pendant ce temps le Maître dessine au tableau des patates de toutes les couleurs en expliquant que l’année prochaine au collège les mathématiques s’étudieront à l’aide de ces patates alors il demande que préférez-vous les patates ou les problèmes et tout le monde répond les patates m’sieur et un sourire goguenard qui dit jeunes gens je vous souhaite bien du plaisir lui donne la même tête et les mêmes yeux que le capitaine Crochet
Alors la fée Clochette disparaît jusqu’à l’ouverture de la haute porte libérant au son de l’allegro du troisième brandebourgeois tes cavalcades entre les murs du passage Étienne Dolet où elle t’attend déguisée en campanule
On peut dire qu’elle te fait déjà tourner la tête avec ses petites robes sous lesquelles regarde le soleil
Mais quand s’approche la nuit comme une locomotive à vapeur entrant en gare tu sais bien la fée Clochette qu’elle éclaire ce qu’elle peut
© Éditions Orage-Lagune-Express, 2013. Droits réservés pour le texte.
Image de Fée Clochette empruntée ici
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23 juin 2012
Tu aimerais bien une âme
Qu’il ait une âme le piaf à gorge rouge qui vient souvent dans la haie peut-être n’est-il pas un rouge-gorge peu importe tu aimerais bien
Une âme aussi tu aimerais dans la cafetière italienne qui te réconforte au lever
Et chez toi des lares pour t’aider car « beaucoup de difficultés dans le concret » ainsi que le notait déjà le professeur d’histoire/géographie sur ton bulletin
Plein de petites âmes secourables dedans dehors dans la rose et la pivoine sur le buffet sous les jupes bleues des campanules des talus
Et surtout ça oui une immense une infinie dans le jour spécial ciel bleu pour jeunes amoureux et dans la nuit spéciale voie lactée pour jeunes amoureux aussi et pour les vieux et pour tout le monde tant qu’on y est une âme
Une âme qui adore nager pourquoi pas
Une âme tu aimerais bien
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00:47 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : âme, piaf, passereau, rouge gorge, haie, cafetière italienne, dieux lares, histoire, géographie, pivoine, rose, campanule, talus, amoureux, vieux, jeunes, poésie, littérature, blog littéraire de christian cottet-emard
29 septembre 2011
Les beaux jours de septembre
C’est trop bête les beaux jours de septembre sans vous toutes et tous absents pour toujours
Partout des prodiges sur Terre elle-même prodige vue depuis la Mer de la Tranquillité
Chaque seconde des miracles la lune dans les frênes la campanule à fleur de roche le mauve de la colchique le marron d’Inde la joie d’un café à dix heures en terrasse jusqu’à preuve du contraire rien de tout cela n’existe ailleurs dans l’univers pourtant si extravagant jusque dans ses plus profonds enfers de ténèbres alors pourquoi
Pourquoi pas juste une fois encore même une seule ce si petit miracle en regard des autres si prodigieusement absurdes si majestueusement et sidéralement stupides pourquoi pas ce minuscule miracle un peu de temps encore avec vous toutes et tous dans les beaux jours de septembre car en comparaison de vous toutes et tous qui êtes tout et qui avez existé la Science la Foi le Destin pèsent moins qu’un caillou de la Mer de la Tranquillité
© Éditions Orage-Lagune-Express 2011. Droits réservés.
Photo de clair de Terre prise ici
15:28 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : beaux jours, septembre, mer de la tranquillité, lune, campanule, colchique, marron d'inde, café, terrasse, blog littéraire de christian cottet-emard, poésie, récit, récit des lisières, science, foi, destin