26 avril 2019
Carnet / Édition : des sujets qui fâchent
J’ai lu récemment sur internet la réaction offusquée du directeur de la librairie Ombres blanches à Toulouse à propos de la présence de plus en plus marquée du stand Amazon au salon du livre de Paris. Il reproche notamment à Amazon d’être une entité qui compromet les relations entre auteurs et éditeurs en faisant la promotion de l’auto-édition, reléguant ainsi l’action des éditeurs à l’exercice d’une autorité financière et intellectuelle dépassée.
Si je peux facilement comprendre les griefs des libraires à l’encontre d’Amazon, j’ai un peu plus de mal avec l’hostilité affichée des éditeurs envers ce spécialiste de l’auto-édition.
J’entends toujours les éditeurs (petits et grands) se plaindre d’être ensevelis sous des piles de manuscrits non sollicités qu’ils reçoivent par la poste.
Ne devraient-ils pas plutôt se réjouir d’être progressivement délestés de tous ces textes indésirables dont une grande part peut désormais converger vers les plateformes d’auto-édition telles qu’Amazon ?
En outre, je me demande bien en quoi les relations entre écrivains et éditeurs travaillant dans le circuit classique de l’édition peuvent être compromises par la possibilité offerte à des auteurs qu’ils ne publieront jamais de s’éditer eux-mêmes.
Le patron de la librairie Ombre blanches emploie le mot autorité, certes plus noble, mais c’est en réalité de pouvoir qu’il s’agit. Ce que je lis dans cette hostilité générale envers l’auto-édition relève à mon avis de l’angoisse de la perte d’un pouvoir demeuré longtemps sans partage.
Pour qui s’intéresse à ces questions, je renvoie à un article que j’ai publié dans le troisième numéro de la revue Instinct nomade consacré à l’écrivain Joseph Delteil et sur ce blog ici et là.
03:01 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, note, journal, édition, parution, publication, auto-édition, presse, le figaro, rentrée littéraire, michel houellebecq, blog littéraire de christian cottet-emard, roman, premier roman, primo-romancier, librairies, surproduction éditoriale, trésorerie, christian cottet-emard, franchir le rubicon, réseaux sociaux, amazon, raymond carver, facebook, internet, toile, web, librairie ombres blanches, toulouse, salon du livre
21 avril 2019
Joyeuses Pâques !
Mon poème de Pâques
Qui sort de l’enfance et se découvre mortel adoucit sa tristesse dans les Pâques
Même l’Office des Ténèbres est doux à l’écolier qui n’a pas peur de son église parce qu’il sent qu’elle est une maison et un vaisseau à sa mesure comme à celle du monde
Maison où l’on est libre d’entrer ou de sortir
Vaisseau du port ou du grand large ou voile blanche à l’horizon
Quel voile noir a pu peser si lourd sur la Terre ce vendredi? se demande l’enfant inquiet en entrant dans la nuit épaisse
Et quelle est cette attente en ce samedi perplexe jour silencieux sans cloches ?
Les voici revenues ce dimanche dans les flocons dans les pétales ou dans la folle joie du fœhn
L’enfant anxieux s'éveille alors le cœur délivré parce qu’il entend parler autour de lui en leur concert d’une étrange et prodigieuse victoire sur la mort dont il a vu passer s’étendre et fuir l’ombre provisoire
© Éd. Orage-Lagune-Express 2016 pour cette version
Photo : carillon à Porto (photo CC-E)
Et en musique, dans la joie de Pâques : Johann Sebastian Bach, l'Oratorio de Pâques.
01:23 Publié dans Occident | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blog littéraire de christian cottet-emard, fête chrétienne, pâques, poème de pâques, culture chrétienne, occident, christian cottet-emard, poésie, hymne, éloge, office des ténèbres, église, vaisseau, maison, joie, fœhn, pétale, flocon, victoire, lumière, renouveau de l'occident, renaissance, espoir, attente, éditions orage lagune express, droits réservés, johann sebastian bach, oratorio de pâques
18 avril 2019
Carnet / De la rigolade sans risque
Bien que je sois agnostique, je suis très attaché à ma culture chrétienne et à tous ses symboles. Je peux même dire que dans le contexte actuel, je ne me suis jamais senti si proche de l’église catholique qu’aujourd’hui.
De ce fait, on me demande parfois comment je peux rester de marbre voire sourire lorsque certains de mes amis enchaînent de bonnes grosses blagues pas vraiment drôles à ce sujet, comme c’est souvent le cas ces jours à l’occasion du malheur qui frappe Notre-Dame de Paris.
La réponse est simple. Aucune de ces plaisanteries voire de ces moqueries n’est en capacité d’affecter ne serait-ce qu’une seconde une pensée et une culture de deux millénaires.
Et puis, surtout, je suis réellement rassuré que mes amis athées ou laïcards à l’extrême ne s’en prennent qu’aux cathos, comme ils disent, plutôt qu’aux pratiquants d’un autre culte car je sais qu’alors, il ne courent aucun danger !
02:10 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : culture chrétienne, blog littéraire de christian cottet-emard, humour sans risque, notre-dame de paris, ange de la cathédrale de reims, blague, agnostique, athée, laïcard, carnet, note, journal, christian cottet-emard