22 novembre 2019
Alliés substantiels
Le vieux Leos Janacek fait ses yeux d’enfant.
Sir Edward Elgar n’a fermé que le premier bouton de sa veste pour éviter les faux plis.
André Breton a su s’attirer les bonnes grâces des ombres.
Nicolaï Rimski-Korsakov se barbe devant l’objectif.
Aaron Copland esquisse un sourire penché.
Igor Stravinsky et Benny Goodman éclatent de rire.
Heitor Villa-Lobos fume comme « le petit train du paysan brésilien ».
Michel Simon avec la perruche Lolita sur son épaule se fait remonter les bretelles par « la très jalouse Léontine » (mainate).
Federico Fellini crie « moteur ! » sous son chapeau de paille.
Le vieux treillis de René Char fait de la résistance.
Gustav Mahler a un pétard dans le cheveux.
18:31 Publié dans Alliés substantiels | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : leos janacek, edward elgar, andré breton, nicolaï rimski-korsakov, aaron copland, igor stravinsky, benny goodman, heitor villa-lobos, federico fellini, rené char, gustav mahler, alliés substantiels, portraits, poésie, littérature, musique, cinéma, blog littéraire de christian cottet-emard, michel simon
23 mai 2011
Carnet des carnets
Les carnets en ligne ne m’ont pas détourné des carnets de papier, sans doute parce que je ne peux renoncer à cette puérile habitude de coller au milieu de mes notes mes bagues de cigares et toutes sortes d’images et documents qu’il me plaît de retrouver des années après, comme cette belle photo de couverture du livre d’Antonio Tabucchi Il se fait tard, de plus en plus en plus tard (éditions 10/18).
Griffonner des carnets détourne dangereusement du conseil d’Épictète : « aie soin en premier lieu qu’on ne sache pas qui tu es » . Quitte à persister dans cette imprudence, je constate que le carnet accueille plus volontiers qu’un auditoire navré d'amis ou d'anciens collègues mon bilan de la cinquantaine : je n’ai trouvé aucun sens aux différents métiers que le hasard et surtout la nécessité m’ont contraint d’exercer. Le temps considérable que j’ai dilapidé dans ces activités ne représente rien. La poésie (au sens large) ne m’a rien apporté sur le plan social et économique, je n’ai pu lui consacrer qu’un peu de temps volé aux obligations professionnelles et au quotidien mais elle représente tout pour moi.
J'en dis autant de la musique, celle de Mahler par exemple. J’ai regardé l’autre soir sur la chaîne Arte la « thema » Gustav Mahler. Un interprète a déclaré : « un musicien ou un auditeur qui vit avec cette musique devient un autre homme » , ce que je trouve parfaitement exact.
01:30 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christian cottet-emard, carnet, antonio tabucchi, gustav mahler, poésie, musique, travail, profession