Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27 août 2021

Épuisé peu de temps après sa publication en 2002, mon GRAND VARIABLE sort dans une nouvelle édition illustrée, revue et commentée.

le grand variable, christian cottet-emard, éditions orage lagune express, aventures contemporaines, récit, littérature, fiction, prose, édition, publication, blog littéraire de christian cottet-emardCurieux destin que celui des livres. Je me suis attelé à mon Grand variable en novembre 1996, en même temps qu’à un autre livre, et j’ai terminé la version manuscrite en octobre 1997, l’année du passage près de la Terre de la comète Hale Bopp. J’utilisais des cahiers en papier recyclé offerts par ma fille alors écolière. J’écrivais avec des stylos à plume jetables à l’encre de couleur, souvent dans le jardin, au soleil. J’avançais assez vite malgré le contexte défavorable de cette année. J’avais presque renoncé à publier ce texte lorsque deux événements se produisirent. 

En visite à Oyonnax lors de Pâques très neigeuses, mon ami et éditeur Bernard Deson pianota sur mon Macintosh Performa 6300 pour disposer dans un ordre que je trouvai judicieux les cent séquences du récit. Il m’avait préalablement révélé que les deux livres auxquels je croyais travailler n’en formaient en réalité qu’un seul, ce que je n’avais pas réalisé, le nez dans mes cahiers et sur mon écran depuis trop longtemps. Quelques semaines ou quelques mois après cette intervention, il établit une première édition hors commerce du Grand variable. On en trouve un exemplaire relié à la bibliothèque municipale d’Oyonnax. Bernard composa aussi spécialement pour Le Grand variable un collage que j’ai partiellement reproduit sur mon blog, en illustration de la séquence 72, mais qui ne put malheureusement pas être retenu pour la couverture. 

Entre temps, j’avais aussi porté le manuscrit à mes nouveaux amis, Emmanuelle et Roland Fuentès, qui le publièrent en 1999 sous forme de feuilleton en trois épisodes dans leur revue Salmigondis, le tout rehaussé de superbes dessins de Frédéric Guénot. 

L’idée me vint ensuite d’envoyer le manuscrit aux éditions Editinter qui l’acceptèrent. Le Grand variable est le seul texte abouti que j’ai proposé à l’édition par envoi postal spontané. Les autres ont été publiés à la suite de commandes et de rencontres avec les éditeurs intéressés par mon travail. Robert Dadillon, le patron d’Editinter, que je regrette de n’avoir jamais rencontré, en fit en 2002 une édition très soignée, ornée d’une encre du peintre Gabriel Guy. Dans un courrier, Robert Dadillon m’apprit qu’il avait lu certains de mes textes dans des revues. J’ignore s’il parlait des épisodes du Grand variable parus dans Salmigondis et je n’en sais pas plus aujourd’hui puisque nous n’avons pas eu l’occasion de discuter, même par téléphone. Je téléphone peu et je me déplace rarement, excepté lors de courtes vacances. Par un hasard assez incroyable, Le Grand variable, aujourd’hui épuisé dans l’édition d’Editinter, parut en même temps et dans la même maison que Portraits d’écrivains, le beau livre de mon ami et éditeur Jean-Jacques Nuel. 

Le Grand variable est le dernier livre que j’ai directement écrit au stylo-plume. Le premier jet du manuscrit est un grand cahier aux pages très raturées que je perds et que je retrouve régulièrement dans mon désordre. Mes pattes de mouche ont absorbé toute l’encre d’un gros étui de stylos jetables de différentes couleurs et quand ils furent tous secs, le livre était terminé. 

Je me souviens d’une coupure accidentelle de courant qui avait plongé la moitié de mon quartier dans le noir lorsque j’habitais encore en ville. Il en résulta une ambiance étrange, comme si toutes les étoiles du ciel s’allumaient en même temps, telles d’innombrables veilleuses. C’est cet incident qui a déclenché l’écriture des premières pages du Grand Variable

Je suis encore étonné aujourd’hui d’avoir réussi à publier ce texte alors qu’il était déjà si difficile, à l’époque, d’imposer une écriture non calibrée, c’est-à-dire s’aventurant aux limites de plusieurs genres littéraires. C’est en ce sens que j’avais sous-titré l’ouvrage Aventures contemporaines

Lorsque Le Grand variable était candidat à l’édition, avant la signature du contrat chez Editinter, Maurice Nadeau avait lu le manuscrit et m’avait écrit que les personnages manquaient d’épaisseur, remarque tout à fait pertinente puisque l’écriture de ce livre était focalisée sur les paysages et non sur les personnages. Je n’ai lu qu’une phrase de l’écrivain américain Thomas Savage mais elle me frappe : « J’ai toujours cru que le paysage formait les gens. » Depuis la publication du Grand variable, j’ai exploré pas mal de pistes qui se présentaient à moi. Mais j’aime revenir aux rapports entre personnages et paysages, quand bien même cela ne soit pas propice au roman et à la nouvelle. Pour aggraver mon cas, j’aime écrire et lire des romans courts et des longues nouvelles. Daniel Delort, de la revue Brèves (Atelier du Gué éditeur), m’a écrit un jour que j’étais plutôt un romancier (sous-entendu, plus qu’un nouvelliste). Lorsque les éditions Nykta ont publié mon bref roman Le Club des pantouflards, certains m’ont étiqueté nouvelliste... Ma réticence à maintenir mes textes de fiction dans le cadre étroit des genres littéraires a probablement pesé dans le refus du Grand variable par l’éditeur Cheyne dont la collection Grands fonds me semblait pourtant adaptée à sa publication. Son directeur littéraire du moment (dont j’ai oublié le nom malgré sa longue carrière dans l’usine à gaz du Printemps des poètes) avait pris la peine de m’écrire pour me notifier son rejet en me précisant qu’il avait hésité. Voilà qui me fit une belle jambe !   

Au lieu de me dissuader de continuer dans cette manie de m’asseoir entre deux chaises, les triomphes du nouveau conformisme et de la pensée unique m’inciteraient plutôt à me remettre dans la peau de mon double inversé, de mon contraire, l’improbable et opportuniste enseigne de vaisseau Mhorn qui ne prend pas le temps d’avoir peur du monde parce qu’il a appris à ne rien espérer ni désirer et à se tenir à distance d’à peu près tout, du moment qu’il sent près de sa main son vieux Makarov au fond d'une poche de son caban, en cas de mauvaise rencontre.

C’est ainsi que pendant la dégustation nocturne d’un Por Larrañaga au milieu de mes massifs de lilas par les belles nuits de mai, certains de mes personnages romanesques viennent me visiter comme s’ils ne m’avaient pas encore tout dit. Telle est sans doute la raison de cette réédition.

 

  • Broché ‏ : ‎ 168 pages
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 979-8452583851
  • Poids de l'article ‏ : ‎ 245 g
  • Dimensions ‏ : ‎ 12.7 x 1.07 x 20.32 cm

Informations :

Éditions Orage-Lagune-Express

Commandes :

Amazon

 

22 août 2021

Vient de paraître :

Nouvelle édition illustrée, revue et commentée

le grand variable,christian cottet-emard,éditions orage lagune express,aventures contemporaines,récit,littérature,fiction,prose,édition,publication,blog littéraire de christian cottet-emard

4ème de couverture :

Dans sa solitude, le narrateur a braqué la lunette astronomique de l’enseigne de vaisseau Mhorn sur le monde terrestre, beaucoup plus énigmatique que les plus lointaines planètes.
Que voit-il ? Des personnages pétris de matière solaire ou encore une jeune fille qui pourrait bien être une comète. C’est que la perspective a changé et les priorités aussi. On rêve de manquer des trains, de poser des lapins, d’organiser un trafic de billets d’absence et de descendre au jardin.
Dans ce livre qui mêle fiction romanesque et narration onirique, la vie se conjugue au conditionnel des enfants et se construit entre l’art de la fugue et le voyage immobile.

  • Broché ‏ : ‎ 168 pages
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 979-8452583851
  • Poids de l'article ‏ : ‎ 245 g
  • Dimensions ‏ : ‎ 12.7 x 1.07 x 20.32 cm

Informations :

Éditions Orage-Lagune-Express

Commandes :

Amazon

 

 

23 avril 2014

Jim Harrison et la nature humaine

jim harrison,en route vers l'ouest,la bête que dieu oublia d'inventer,nouvelle,littérature américaine,auteur américain,amérique,usa,états unis,prose,blog littéraire de christian cottet-emard,alliés substantiels,citation,homme,femme,nature humaine,anatomie,anthropologue,anthropologie,élégance,inélégance« C'est amusant, et je suis certain qu'un anthropologue pourrait l'expliquer, cette manie qu'ont les hommes de jauger et de commenter l'anatomie féminine, sans s'inquiéter une seconde de leur propre aspect négligé ou de leur inélégance foncière. J'ai vu le salopard le plus ignoble du monde noter une pauvre femme selon une échelle allant de un à dix, mais je ne doute pas une seconde que les femmes ont des comportements à peu près similaires, qu'elles ne dévoilent pas aux membres du sexe opposé. »

(Extrait de La Bête que Dieu oublia d'inventer de Jim Harrison, dans le recueil En route vers l'Ouest, éditions 10/18.)