18 février 2020
Sur les ondes
Le romancier Didier Daeninckx publie Municipales. Banlieue naufragée aux éditions Gallimard. Il raconte le clientélisme des municipalités et sa conséquence : le communautarisme qui s’est installé dans plusieurs villes de Seine-Saint-Denis, notamment à Aubervilliers, ville où il a longtemps habité.
« Dans certaines villes, le maire élu représente à peine 5% de la population » . À écouter sur France Inter.
00:21 Publié dans NOUVELLES DU FRONT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : romancier, radio, france inter, clientélisme électoral, banlieues, société, démocratie en danger, cri d'alarme, alerte, politique, municipales.banlieue nauagée, éditions gallimard, didier daeninckx
17 février 2020
Brefs délires
Participer à un salon du livre me donne envie de m’ennuyer à une fête où personne ne sait qui a invité qui et qui a payé le champagne.
Les chiffres et les statistiques sont les meilleurs outils de la raison au service de l’absurde.
N’importe quel bon notaire de province fait plus de social qu’un ministre de la République.
Il n’existe que deux préceptes pour garantir le vivre-ensemble entre les pays du monde. Un : ne me fais pas ce que tu ne voudrais pas que je te fasse, fait office de morale. Deux : le premier à tirer est le second à mourir, relève de la dissuasion.
Avec le travail, on est sûr de souffrir, soit parce qu’on n’en a pas, soit parce qu’on en a un.
Ce n’est pas parce qu'on a mal aux pieds qu'on peut marcher sur la tête.
Ce n'est pas la première fois qu'un poète me fait penser à une poule enfermée dans l'œuf qu'elle a pondu.
© Éditions Orage-Lagune-Express, 2019
02:08 Publié dans Court | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : brefs délires, blog littéraire de christian cottet-emard, aphorismes, salon du livre, champagne, fête, invitation, chiffres, statistiques, raison, absurde, outils, notaire, social, ministre, république, morale, dissuasion, vivre-ensemble, pays, monde, préceptes, travail, souffrance, pieds, tête, fou, poule, œuf, christian cottet-emard
14 février 2020
Le resto qu'il faut (cela vaut aussi pour la Saint-Valentin).
La matinée se terminait lorsque la porte de la chambre s’ouvrit brusquement. Un jeune gars au physique de taurillon traversa la pièce en boitillant et jeta son sac sur le lit le plus proche de la fenêtre. Il s’assit, inspecta nerveusement les lieux et demanda avec un fort accent méridional : « tu crois qu’on aura des frites à midi ? »
Louis répondit d’un haussement d’épaules. Dès lors, le type ne s’arrêta plus de parler, rendant toute lecture impossible. Il raconta qu’il était de Marseille, qu’il avait subi un claquage en crapahutant et qu’il allait être réformé lors de la commission suivant celle de vendredi. « Quand je serai sorti, j’emmènerai ma copine au resto. Et pour Noël aussi. » Pour ne pas avoir à répondre à son bavardage, Louis se laissa gagner par le sommeil. Lorsqu’il se réveilla, le gars le toisa avec perplexité.
« Toi, quand tu pionces, tu fais pas semblant. J’ai essayé de te réveiller pour la bouffe mais pas moyen. Alors tant pis, j’y suis allé car ici, vaut mieux pas être le dernier à se servir. En plus, on a eu des frites. Dis-donc, je voulais te demander, quel genre de resto tu conseilles pour sortir une nana ? »
Louis hésita à répondre. L’amateur de frites semblait sympathique mais il se méfiait de l’infirmier qui avait les yeux partout. Après l’allusion menaçante à la commission de réforme, il se tenait d’autant plus sur ses gardes mais il se décida.
« Ta copine, il faut lui payer un restaurant où tu puisses te sentir à l’aise. Pas un truc trop guindé où tu passerais plus de temps à surveiller tes couverts qu’à lui faire la conversation. » Le type hocha la tête. « Tu veux dire un resto pas trop snob ?
— Oui, c’est ça, pas trop guindé, mais pas un routier quand même. Pour une fois, tu te passeras de frites. »
Au lieu de réagir à la plaisanterie, l’autre sembla noter scrupuleusement le conseil. « Sûr, t’as raison, surtout pour Noël, ajouta-t-il sur un ton des plus sérieux. »
Extrait de Bien le bonjour de l'adjudant Kaiser, nouvelle tirée de mon recueil Mariage d'automne, © éditions Germes de barbarie.
La photo de la rose est un détail de la rose Sir Eward Elgar.
(Musique du lien, Salut d'amour de Sir Edward Elgar)
11:46 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blog littéraire de christian cottet-emard, saint-valentin, amoureux, fête des amoureux, mariage d'automne, christian cottet-emard, éditions germes de barbarie, le fleix, périgord, aquitaine, bien le bonjour de l'adjudant kaiser, fiction, restaurant, choix du restaurant, resto, patates, pommes de terre, frites, rose, rosier sir edward elgar