17 mai 2015
Revue Patchwork 4/5 (printemps/été 2015) : un numéro double consacré à Pirotte et Autin-Grenier auquel je participe
10 euros le numéro. Règlement par chèque à l'ordre d'Anthony Dufraisse,
13 rue de la République,
95100 Argenteuil.
revuepatchwork@free.fr
00:29 Publié dans Mes collaborations presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean-claude pirotte, pierre autin-grenier, revue patchwork 45, anthony dufraisse, littérature, poésie, chroniques, articles, presse, blog littéraire de christian cottet-emard, mes collaborations presse, jean-jacques nuel, thomas vinau, yves leclair, gérard bocholler, martin page, aymen hacen, jérome duwa, gil jouanard, david collin, denis grozdanovitch, serge safran, lionnel bourg, jean-pierre georges, john cowper powys, christian cottet-emard, lina lachgar, signé pag
14 mai 2015
Carnet / Visite nocturne de l’enseigne de vaisseau Mhorn
Le grand vent chaud et sec qui favorise les échanges vitaux entre les arbres est tombé ce soir après toute une journée à ébouriffer les feuillages. La nuit désormais sans contrainte d’éclairage public dans ma campagne déploie un immense ciel étoilé.
Je fume un havane au milieu des effluves de lilas et je repense à cette coupure accidentelle de courant qui avait plongé la moitié de mon quartier dans le noir lorsque j’habitais encore en ville.
C’est cet incident qui avait déclenché l’écriture des premières pages de mon livre Le Grand Variable * à la fin des années 90. Je suis encore étonné aujourd’hui d’avoir pu aussi facilement publier ce texte à l’époque alors qu’il est maintenant si difficile d’imposer une écriture non calibrée.
Au lieu de me dissuader de continuer dans cette voie, ces triomphes du nouveau conformisme et de la pensée unique m’inciteraient plutôt à me remettre dans la peau de mon double inversé, de mon contraire, l’improbable et opportuniste enseigne de vaisseau Mhorn qui ne prend pas le temps d’avoir peur du monde parce qu’il a appris à ne rien espérer ni désirer et à se foutre d’à peu près tout, du moment qu’il sent près de sa main son vieux Luger au fond d'une poche de son caban, en cas de mauvaise rencontre.
C’est ainsi que pendant la dégustation nocturne d’un Por Larrañaga au milieu de mes massifs de lilas par une belle nuit de mai, certains de mes personnages romanesques viennent me visiter comme s’ils ne m’avaient pas encore tout dit.
* Éditions Editinter, épuisé mais disponible dans certaines bibliothèques, à Oyonnax par exemple.
00:24 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, note, journal, écriture de soi, autobiographie, prairie journal, éditions éditinter, le grand variable, preben mhorn, enseigne de vaisseau mhorn, christian cottet-emard, roman, por larrañaga, cigare, havane, cigare cubain, luger, personnage de roman, fiction, double, littérature, double inversé, vent sec, arbre, campagne, feuillage, nuit, éclairage public, pollution lumineuse, blog littéraire de christian cottet-emard, lunette astronomique, étoile, voûte céleste, voie lactée, soir, médiathèque municipale d'oyonnax, ciel, crépuscule, prêt de livre, lecture publique, réserve, bibliothèque nationale de france, dépôt légal, bnf, isbn, ean, copyright, ©, christian claude louis cottet-emard
10 mai 2015
Dans la nature indifférente
Pendant que l’agriculteur sillonne les champs au loin avec son tracteur tu tonds tes trois mille mètres carrés autour de la maison et tu te demandes si cela peut bien avoir un sens pour la nature
Lui et toi rudoyez un peu la nature quoique les fleurs et le foin repoussent mieux s’ils sont fauchés
Ni lui ni toi n’êtes à genoux devant la nature même si vous aimez la contempler de temps en temps pour vous raconter des histoires (surtout toi)
D’ailleurs la nature n’a pas plus d’affection particulière pour vous que pour qui que ce soit et elle ne se raconte jamais d’histoires
Elle est comme une femme qui n’aime pas être aimée de manière trop sentimentale et puis comment pourrait-elle être aimée par cette partie d’elle-même que vous êtes l’agriculteur et toi ?
Pousser la tondeuse pendant des heures ne t’amuse pas mais cela te permet de penser à tes livres en cours d’écriture et à leurs improbables ou mystérieux destinataires
À cette vie plus écrite que vécue depuis la prairie et les vallons où tu essayes de te tenir le plus possible à distance du monde illisible et de ses principaux chagrins
Rien que de très artificiel et d’assez peu écologique en somme te dis-tu en versant de l’essence dans ta tondeuse et en gardant toujours un œil sur ce qui pourrait surgir d’un buisson d’une haie des confins du cosmos ou d’une simple flaque d’eau
© Ed. Orage-Lagune-Express, 2015
00:28 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : estime-toi heureux, poésie, poèmes narratifs, chronique, récit, littérature, blog littéraire de christian cottet-emard, éditions orage-lagune-express, droits réservés, ©, copyright, tondeuse, nature, herbe, cosmos, tonte, livre, flaque d'eau, haie, buisson, tracteur, agriculteur, fleur, écologie, essence, carburant, christian cottet-emard