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17 août 2020

Interlude musical

Camille Saint-Saëns (1835-1921) :

concerto pour piano n°2.

 

26 juin 2013

Carnet du début d’été

Après un intolérable suspens, les pivoines en boutons depuis fin avril ont déployé leurs pétales et leur parfum de variété ancienne en cette fin du mois de juin ! Plus d’un mois de retard... Ce sont les pivoines de mon enfance. Cette année sans printemps, leurs boutons ont pris les dernières neiges et c’est en les couvrant in extremis avec une table de camping que j’ai pu leur éviter la décapitation. Maintenant elles sont là, dans l’apparente sérénité de leur blancheur nacrée où tente de se dissimuler leur cœur vrillé d’un liséré rouge sang.

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Mercredi 19 juin, descendant de ma petite montagne, j’ai exceptionnellement assisté à la présentation de la nouvelle saison de spectacles du centre culturel Louis Aragon d’Oyonnax. En remontant, ainsi que les jours suivants, j’ai écouté quasiment en boucle la Johannesburg Festival Overture et le Concerto pour alto de Sir William Walton (1902 - 1983), deux œuvres d’ambiances aussi contrastées que mon état d’esprit actuel.
Samedi 22 juin, journée lyonnaise pour être certain d’arriver tranquille au concert donné dans le cadre de l’intégrale Rachmaninov. Je vois pour la première fois Leonard Slatkin en chair et en os au pupitre à la tête de l’Orchestre national de Lyon et je découvre la belle interprétation des premier et deuxième concertos pour piano et orchestre de Rachmaninov par ce grand chef et par la soliste, la magnifique pianiste Olga Kern. Les femmes sont décidément de grandes interprètes de Rachmaninov. Là où certains pianistes masculins ont parfois du mal à trouver un équilibre entre une lecture trop solennelle ou percussive et un excès de kitsch ou de pathos, des femmes telles que Olga Kern et Hélène Grimaud restituent la profondeur virile de Rachmaninov, homme réservé dont le lyrisme s’exprime par conséquent dans des tonalités graves et sombres, en particulier dans ses quatre grands concertos.
Après le concert, dîner japonais sur une très gentille invitation de mon ami et éditeur J-J N et de sa charmante compagne. Quelques pas dans les rues de Lyon dans une vraie bonne chaleur estivale, un dernier verre chez les amis et retour dans la montagne qui ressemble à un voyage dans le temps à cause des dix degrés d’écart en température entre Lyon et ma campagne ce soir-là !
Dimanche 23, lundi 24 et mardi 25 juin, écoute comparée des quatre concertos de Rachmaninov, successivement par le pianiste Earl Wild avec Jascha Horenstein à la tête du Royal Philharmonic Orchestra puis par le pianiste Vladimir Ashkenazy avec André Prévin à la direction du London Symphony Orchestra. Pour cette dernière version, c’est à mon goût dans dans le troisième concerto que le duo Prévin / Ashkenazy donne le meilleur.

Conduite à tenir les prochains jours, me faire couper les cheveux pour essayer d’avoir les idées plus claires... 

14 janvier 2013

Carnet de notes

Je commence l’année en écoutant des concertos pour piano du vingtième siècle, les deux du britannique Alan Rawsthorne (1905-1971) et les deux de l’argentin Alberto Ginastera (1916-1983), deux compositeurs que j’ai très peu écoutés jusqu’à maintenant en raison du faible nombre d’enregistrements disponibles sur le marché français. Heureusement, grâce aux facilités d’achats de disques par internet, il devient depuis quelques années beaucoup plus simple d’accéder à des œuvres dont la simple mention faisait ouvrir des yeux ronds aux disquaires à l’époque où il en existait encore. Le label Naxos constitue une vraie mine d’or pour qui veut partir à la découverte de ces musiques.
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Pour qui sait que j’écoute la musique de toutes les époques, cette passion pour Rachmaninov peut paraître bizarre. Un chef d’orchestre célèbre avait même déclaré qu’il refuserait de diriger « cette musique de drugstore » ainsi qu’il qualifiait la musique de Rachmaninov !
Qu’importe le goût des puristes ! Les quatre concertos de Serguei Vasilievich Rachmaninov tiennent une grande place dans ma vie. Celui que je préfère est le quatrième sur lequel s’acharna la critique. Si je devais décrire à quelqu’un ce que j’ai le plus souvent dans la tête — appelons ça ma perception du monde — je dirais à cette personne d’écouter le quatrième concerto pour piano de Rachmaninov J’aime aussi beaucoup l’Andante du premier. Le deuxième correspond à une période de mon adolescence pendant laquelle j’essayais d’apprendre à écrire un roman dans un gros cahier d’écolier, à l’encre violette bien sûr ! À cette époque, le seul concerto pour piano que je connaissais était le n°1 de Tchaïkovsky (1840-1893), le plus célèbre. Le deuxième concerto de Rachmaninov en plus des séductions de son ample lyrisme, de sa mélancolie mais aussi de son fulgurant dynamisme avait tout pour emporter l’adhésion du jeune homme que j’étais, élevé à l’abri du rock, cette musique militaire qui ne dit pas son nom. Cette œuvre très populaire au succès permanent fut aussi pour moi, paradoxalement, la clef d’accès à l’univers des concertos pour piano du vingtième siècle. Paradoxalement, car Rachmaninov est souvent — un peu moins aujourd’hui — considéré comme un compositeur de second ordre sous prétexte qu’il s’est tenu à distance des explorations musicales de son temps. À mon simple avis de mélomane, ce reproche est un peu daté, caractéristique de la critique de la période des années 1960 et 1970. La note qui lui est réservée dans le Dictionnaire des musiciens de Roland de Candé (éditions du Seuil, collections Microcosmes) est à cet égard significative. Je crois que Rachmaninov a choisi le langage musical qui lui convenait en tant qu’individu et en tant que compositeur pour dire ce qu’il avait à dire. Je pense qu’un compositeur, comme un écrivain, peut choisir de s’exprimer en recherchant des formes nouvelles ou en utilisant celles qui existent. Il n’existe pas d’obligation d’avant-garde. Cela me fait penser à une note de Charles Juliet (1934-) avec laquelle je suis en accord dans mes propres travaux : « Il m’est interdit de violenter la langue. Comment pourrais-je fissurer ou mettre en morceaux les pierres à l’aide desquelles j’édifie ma maison. »