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20 décembre 2005

Dernières courses avant le réveillon

Verrouillée au cœur d’un piège étrange, la beauté ne consentit à libérer sa messagère qu’au milieu d’un terrain vague, de préférence situé dans une petite ville de province en proie à ses premières friches industrielles.
Lui-même ouvert par la démolition d’une ancienne usine au cœur d’un quartier d’habitations, le terrain vague ne pouvait recevoir sa visiteuse qu’à la deuxième floraison des arbustes à papillons.
Cela garantissait la messagère contre le risque d’une reconstruction murant à nouveau les rares espaces encore dignes de sa réapparition.
En attendant ce jour, on était en hiver et, ce vingt-quatre décembre au ciel constellé de roses de Noël, je me souviens que les automobilistes se haïssaient de plus belle en précipitant leurs dernières courses avant le réveillon.

- Le Grand variable (extrait), éditions Editinter -

Commentaires

Sur le soir, quand la nappe aux papillons s'engraisse après la digestion, dans les déserts du somnifuge écran cathodique, derrière la prise péritel, une petite souris tombe en pâmoison : "c'est le jour du matin, le soir des commencements, c'est Noël et la belette en même temps. Au temps des madrépores et des soucis de glace, quand les cadeaux s'entassent, la Beauté s'asseoit sur un banc, et elle répète inlassablement : C'est moi la beauté, on me maltraite, on fait de moi une gigolette, la Beauté de la grâce, c'est la beauté émondée de la syntaxe contournée, ave !" Sur ces mots, la souris lui dit : "mais l'azur ! qui se tortille devant son propre aboutissement, ses lézardes et ses lueurs de boues dans la crasse ?" Et là une voix lui répond : "oui ! T'as raison !".

Écrit par : charles ritus | 22 décembre 2005

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