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20 mai 2007

L'aile d'un oiseau sombre

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Tu écoutais Rachmaninov tu traversais le parc public à un endroit précis des arbres et de la rivière

Tu trouvais un parfum à l’eau à la neige un goût à l’air

Maintenant aucun cigare n’est assez complexe et ton corps est épais comme le temps

On te dit Monsieur et tu dis Vous aux jeunes filles

La jeune traductrice te regarde avec curiosité boire tes vieux alcools à sa santé

Elle te trouve mystérieux de lui dire Vous

Elle voit une photo de toi à son âge sur l’étagère de la bibliothèque et l’ombre du temps passe dans ses yeux comme l’aile d’un oiseau sombre

© Orage-Lagune-Express 2007.

Commentaires

Un ciel couvert de mai est plus lourd que celui d’aucun autre mois. Il a fourni à Claudel un des plus beaux titres de poésie que je connaisse : "Le Sombre Mai". Sous le ciel d’ardoise, l’harmonie fondamentale de mai est celle du jardin au temps des lilas, violet et vert foncé, une harmonie oppressante où triomphe la couleur du demi-deuil.

Écrit par : Pascale | 22 mai 2007

Je ne sais pas pour Claudel, mais cet oiseau sombre m'a touché.
C'est de la poésie, hein ? J'ai bon ? Et pourtant ça m'a plu...

Écrit par : Don Lo | 26 mai 2007

Cher Christian,

A propos de

L'aile d'un oiseau sombre

C'est très beau et très vrai, la forme est sobre et pointue comme souvent chez toi, et le sujet est tout à fait émouvant, je me suis senti très concerné par ta nostalgie.
C'est un hasard, je viens à l'instant de dire "vous" à une amie de ma fille qui venait voir mes toiles (une jeune très sensible à la peinture d'ailleur, qui rentrait de Lyon avec des images de Dubuffet, Tapies, Survage dans la tête, ça fait plaisir. C'est peut-être cela qui a provoqué le vouvoiement...) On ne m'y reprendra plus, demain je tutoie ma peinture !

Jacki

Écrit par : jacki marechal | 08 juin 2007

Très content de te lire ce soir, Jacki.
J'en profite pour te dire que j'ai plus que jamais à l'esprit le projet de texte concernant ta peinture. J'espère passer te voir le plus tôt possible à ce sujet et te porter par la même occasion le Grand variable désormais officiellement épuisé. Heureusement, il me reste quelques exemplaires personnels.
À part ça, effectivement, méfions-nous de la nostalgie qui n'est que « retour vers la souffrance » !

Écrit par : Christian Cottet-Emard | 08 juin 2007

Comme le dit si joliment Stig Dagerman : "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier"

Pour la peinture, je t'attends dès que tu veux, avec plaisir, je suis assez content de ce qui se manifeste en ce moment, "ça" peint en quasi bichromie noir et blanc avec parfois une sobriété qui m'étonne et quelques hasards bien émouvants...

Je dis cela comme ça - sans fausse modestie de bon aloi - au risque de choquer. En tant qu'artiste on sait bien que nos réussites nous échappent (sinon on pourrait les reproduire sous différentes formes) et on peut donc être touché par "ce" qui s'est produit exactement comme si c'était quelqu'un d'autre qui l'ai fait - l'identification de l'oeuvre ne sert que son rapport social, pas son rapport intime. Et cette intimité se discerne quand elle n'augmente pas l'isolement mais nourrit la belle solitude.

A très bientôt j'espère
J.

Écrit par : jacki marechal | 09 juin 2007

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