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11 avril 2008

Le sport, cette horreur

« Le sport ne permet pas de contenir la violence ou de la canaliser, comme le croient certains intellectuels bien naïfs mais, tout au contraire, il la crée, la génère, l'entretient et la diffuse partout. »

- Marc Perelman -

(Le Sport barbare, éditions Michalon, 94 p. 12 €)

http://www.lemonde.fr/livres/article/2008/04/10/marc-pere...

Commentaires

Merci je vais me le procurer de suite.

Écrit par : Loïs de Murphy | 12 avril 2008

Oui, Christian, mais il parle d'un certain sport, de son lien avec la politique, l'argent, la violence, la bêtise, etc., bref l'usage qui en est fait plutôt que le sport lui-même, et à bien d'autres éléments qui ne datent pas d'hier, cirque à l'antique compris. Peut-être faudrait-il n'employer ce terme de "sport" que pour viser ce contexte, en excluant toute pratique physique qui ne serait pas atteinte par ces manifestations perverses, et il y en a. Et puis, est-ce un symptôme ou une source de la violence, là encore il y a cercle, apparemment, les deux aspects s'entretenant à bien des niveaux. En tout cas, tirer cette phrase de son contexte ne sert pas la réflexion qu'il faut mener sur ce thème, car la généralité floue "crée, génère, entretient et diffuse" l'amalgame que d'autres intellectuels peuvent exploiter, la confusion et, par là, la violence…

Écrit par : J.-J. M. | 14 avril 2008

JJM m'enlève les mots de la bouche, j'arrive trop tard, tant mieux, il cause mieux que moi le philosophe :-) (bise). Plus que ridicule dans sa radicalité et cette tendance à généraliser (en n’utilisant pas le mot dans toute sa signification à des vues polémiques), je trouve ce genre de croisade au ras des pâquerettes.

Écrit par : Pascale | 14 avril 2008

« Vive le sport, à bas le score ! » Albert Jacquard.

Écrit par : La Fanchon | 14 avril 2008

Le sport sans score, ça existe ? Oui, lorsqu'il s'agit de l'activité physique de ceux qui pratiquent tranquillement sans enquiquiner les autres, sans chercher à embrigader, à exercer un pouvoir. Personne ne songe à dénoncer ce sport-là.
Mais le fléau dont parle ce livre, je suis heureux de voir qu'un intellectuel courageux ose enfin s'y attaquer car il faut un certain courage pour s'en prendre à ce que l'auteur considère à juste titre comme un opium du peuple plus dangereux encore que ceux qu'on voit actuellement à l'oeuvre. Et le recours à la polémique me paraît tout à fait sain en l'occurence. C'est radical ? Bien moins que la violence verbale assortie de menaces qui s'est par exemple abattue, lors d'une émission de télé, sur l'auteur d'un livre qui osait critiquer le rugby. Je crois que c'était dans l'émission « Ce soir ou jamais », certes peu intéressante mais rare rescapée du débat d'idée sur le petit écran. Il est vrai qu'en fait d'idées, l'auteur du livre contre le rugby s'est entendu traiter de « type qui a un problème » et à qui ses interlocuteurs ardents défenseur des « valeurs » du sport ont conseillé de « se faire soigner », « d'aller voir un psychiatre ». Cela ne vous rappelle rien ? Moi si : un système totalitaire. Et M. Perelman a bien raison d'employer ce mot à propos de cette catégorie de sport qu'il vise dans son livre, n'en déplaise à qui trouve cette polémique au ras du gazon. Moi je la trouve salutaire et j'espère que ce livre se vendra comme des petits pains ! J'espère aussi que l'auteur ne sera pas obligé d'engager un garde du corps car de la part des fanatiques des « valeurs du sport » , valeurs qui ne sont rien d'autre à mon sens que celles de l'embrigadement, du combat, et du décervelage, je m'attends à tout.

Écrit par : Christian Cottet-Emard | 14 avril 2008

"Le sport sans score, ça existe ? Oui, lorsqu'il s'agit de l'activité physique de ceux qui pratiquent tranquillement sans enquiquiner les autres, sans chercher à embrigader, à exercer un pouvoir. Personne ne songe à dénoncer ce sport-là."
Mais c'est LA définition même du sport, le reste n'est que politique, guerre de pouvoir etc. Donc oui, je trouve cette position radicale si on ne s'arrête qu'à tout ce qui n'a rien à voir avec le sport pour en parler. Un autre opium du peuple dans ce cas-là, la religion.

Écrit par : Pascale | 14 avril 2008

Mais le sport EST une religion, le foot au Brésil par exemple.
Je nai pas dû être assez clair, mais je précise que je suis complètement d'accord avec ce que tu dis, Christian, sur le fléau visé. Mais même au niveau du rugby, il y a à nuancer, comme au niveau de tout autre sport. Quant à la polémique, salutaire, évidemment. Mais comme dit Pascale, on parle DU sport, et en réalité on parle de tout ce qui lui est lié et le pervertit. Il y a une indécence (le salaire des joueurs de foot, par ex.) qui se pare d'un discours sur les "valeurs" en effet, alors qu'on sait bien que l'opium circule. Bon. En parler ne fait pas de mal. Allez, ciao… Tiens, je parle italien… Je pense aux élections et là, question opium, ils sont servis…

Écrit par : J.-J. M. | 14 avril 2008

Dans leurs vastes dérives respectives, je trouve que sport et religion ont beaucoup de points communs. Je serais tenté de dire moi aussi que le sport est une religion, mais alors dans le sens le plus archaïque du mot, car selon mon point de vue d’occidental — agnostique malheureusement pour moi — de culture chrétienne, je ne peux me résoudre à peser sur une même balance ce qui puise dans nos mauvais instincts et ce qui cherche à les dépasser (avec souvent, c’est évident, notamment dans les intégrismes de tous bords, des résultats opposés au but recherché).
Mais au fait, qu'est-ce donc, « ce qui n'a rien à voir avec le sport » ?
La folie furieuse des stades, ces nouveaux temples : rien à voir avec le sport ?
La référence obsessionnelle au lexique sportif dans le champ de toutes les disciplines : rien à voir avec le sport ? (Un exemple, ces questions posées cette année aux candidats au concours d’orthophonie : « combien de joueurs dans une équipe de rugby ? » et « entre un terrain de basket et de volley, lequel a la plus petite surface ? » Détail édifiant, ces questions s’inscrivaient à la rubrique Culture générale !
L’allégeance de tout dirigeant politique au ballon : rien à voir avec le sport ?
À mon niveau très local, un ami cadre supérieur dans une entreprise m’a confié, un peu embarrassé, qu’il lui était fortement conseillé pour son avancement de se montrer de temps en temps dans les tribunes du stade : rien à voir avec le sport ?
Autre exemple (je peux en fournir des pages et des pages, tous tirés de mon quotidien le plus banal) datant de l’époque où ma fille était lycéenne ; je me suis bagarré sans succès avec l’administration du lycée pour la faire changer de classe afin qu’elle puisse trouver un horaire adapté à sa pratique musicale. Refus catégorique du proviseur adjoint qui m’a quand même avoué avec un sourire gêné que les demandes du même ordre émanant de parents d’enfants inscrits à des clubs sportifs avaient quant à elles été acceptées : rien à voir avec le sport ? allons donc ! Le sport est tout cela et depuis toujours, à quelque niveau qu’il se pratique.
Allez, un dernier pour la route : Madame, vous êtes mutée dans une bourgade où l’équipe de ballon est soumise à l’obligation de résultat ? Logement garanti et boulot assuré pour Monsieur si les week-ends passés à courir après la baballe dans la boue ne le rebutent pas: rien à voir avec le sport ?
Allez, la der des ders : j’ai dans mes campagnes un homonyme tapeur de ballon que je n’ai jamais rencontré (normal, on ne vit pas sur la même planète !). Il fut un temps où, quand la maréchaussée me contrôlait sur la route, j’avais droit à une question attendrie : vous êtes parent avec le joueur ? Moi : pour sûr, c’est mon cousin germain !
Mais cette anecdote n’a bien sûr rien à voir avec le sport...

Écrit par : Christian Cottet-Emard | 14 avril 2008

Oui, c'est juste. Christian, c'est bien pour cela que j'ai distingué le sport de l'usage qu'on en fait, sur les plans financier, politiqque, économique, moral, etc. Quant à la planète, hélas, c'est bien la même… Tu connais l'histoire de quelqu'un qui demande à un autre : — Vous vous appelez Proust ? — Oui, répond l'autre. — Pas de chance, à une lettre près, c'était comme le joueur de foot ! (piquée à Ray, je crois).

Écrit par : J.-J. M. | 15 avril 2008

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