09 juillet 2008
Nuitamment
Je sais depuis longtemps que la musique me répare mais je me plais à me le répéter chaque fois que je reviens d’un concert marquant. En ce début juillet, je suis gâté.
En quelques jours, j’ai pu écouter des amis organistes, Véronique Rougier à Saint-Lupicin (Jura) révélant toute la délicatesse et les nuances de l’instrument de quatre jeux construit par Philippe Hartmann, puis Olivier Leguay hier soir à la co-cathédrale Notre-Dame de Bourg-en-Bresse dans sa superbe interprétation des Chorals du Dogme de J-S Bach. Savoir qu’il joue cette musique par cœur rend tout commentaire superflu. Risquons tout de même trois adjectifs : clair, recueilli, puissant. Des mots bien faibles pour exprimer l’art de ces deux musiciens. De retour avec eux dans la nuit par la route surplombant les méandres de la rivière d’Ain, j’ai vu un hibou frôler le pare-brise.
Ainsi que j’en ai l’habitude en rentrant de concert, j’ai croqué quelques sandwiches, trinqué à la santé du canari mécontent de mes médianoches à répétition et je suis sorti fumer un cigare sur le pas de la porte. Une brise de fin d’orage dispersait mes volutes tandis que perçaient quelques étoiles au-dessus des grands tilleuls odorants. La tête pleine de musique, je songeais aussi à un autre concert, celui de dimanche, en plein orage, où je me trouvais à l’abbatiale Saint-Michel de Nantua (Ain) pour profiter d’un programme Boëly interprété par Marie-Ange Leurent et Éric Lebrun qui ont enregistré l’intégrale des œuvres pour orgue de ce compositeur.
En me remémorant toute cette beauté, je me suis figé dans une telle immobilité qu’une fouine est venue allonger son pas de petite danseuse à quelques mètres de moi. La voir s’éloigner du halo des derniers lampadaires m’a rappelé qu’il était temps, à trois heures du matin, d’aller dormir après la rédaction de ces quelques lignes totalement inutiles...
03:39 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : concert, véronique rougier, olivier leguay, bach, ain, co-cathédrale de bourg, saint-lupicin
Commentaires
pas du tout inutiles car j'ai pris grand plaisir à les lire...
Écrit par : Pascale | 09 juillet 2008
L'inutile est le propre de l'art...
Je dis toujours aux personnes trop pragmatiques que si elles clouaient un manche à mes tableaux pour s'en servir de pelle à neige, les tableaux trouveraient ainsi leur utilité... mais ne seraient plus des tableaux !!!
Écrit par : jacki | 09 juillet 2008
* Merci Pascale et très bel été à toi.
* Jacki, tu me donnes une idée. Je te propose de peindre ma pelle à neige. Elle trouvera ainsi son utilité en ce moment puisqu'il n'y a pas de neige et, le moment venu, je n'aurai plus à déneiger puisqu'elle ne sera plus une pelle à neige !
Écrit par : Christian Cottet-Emard | 10 juillet 2008
Oui ! Christian ! Le contraire du contraire sera toujours exactement son contraire !!!...?
Aurais-tu parfois, comme moi, l'impression de vivre dans une société où les gens, parviennent assez aisément à joindre l'inutile au désagréable...!
Écrit par : jacki | 10 juillet 2008
Pour moi un cadeau doit toujours être inutile.
Merci pour ces lignes.
Écrit par : La Fanchon | 10 juillet 2008
Bach comme réparateur universel... de quoi faire baver Darty et les autres.
Dommage pour moi que Bourg-en-Bresse soit à la fois si près (100 km) et déjà trop loin pour un concert sur un coup de tête.
Écrit par : Don Lo | 11 juillet 2008
Merci Christian, de même!
@ Fanchon
Pas pour moi (toujours inutile), mais quand il l'est c'est très bien de savoir l'apprécier.
Écrit par : Pascale | 11 juillet 2008
* J'ai bien cette impression, Jacki, notamment lorsque je vois les images de tous ces « vacanciers » bloqués sur l'autoroute en attendant d'arriver en des lieux où le cours de la portion de frites aura atteint son maximum estival...
* Allez, je vais faire un petit tour chez la Fanchon que je salue au passage.
* Bonsoir Don Lo. Oui, cent kilomètres, ça fait beaucoup. Moi, je suis à une quarantaine de kilomètres de Bourg-en-Bresse et c'est en général la musique qui me fait sortir de mon terrier.
Écrit par : Christian Cottet-Emard | 11 juillet 2008
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