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13 juin 2009

Du plaisir de bidouiller

9782020263733.jpgUne proposition de publication m’ayant été faite par une personne de confiance, j’établis l’inventaire des textes de fiction qui pourraient peut-être convenir à cette maison d’édition afin de les réviser. Aujourd’hui, pour me distraire de cette tâche, j’ouvre un recueil composé de récits, d’essais et de poèmes de Raymond Carver, N’en faites pas une histoire, collection Points, dans lequel je lis : « J’aime bien bricoler mes nouvelles à n’en plus finir. Une fois qu’une nouvelle est écrite, je repasse dessus un nombre incalculable de fois, en changeant un mot par-ci, une phrase par-là. Ça me plaît mieux que l’écriture elle-même. Je considère un peu l’écriture proprement dite comme une corvée que je suis bien obligé de m’infliger avant d’en arriver au point où je commence à m’amuser. Pour moi, la révision n’a rien d’une corvée, c’est un plaisir. »

Commentaires

Lu au hasard d'un magazine et je serais incapable de donner le nom de l'auteur, mais le contenu oui, qui rejoint cet extrait de Carver : "Ce qui me plait, ce n'est pas tant écrire qu'avoir écrit."

Écrit par : Frédérique M | 14 juin 2009

Il est vrai qu'on se sent mieux quand c'est fini, mais après, on recommence !

Écrit par : Christian Cottet-Emard | 15 juin 2009

Ca me rassure tiens tout ça, je fais pareil, mes nouvelles je n'arrête pas de les retoucher, l'infini est partout !

Écrit par : Ray | 15 juin 2009

Le plus délicat est de déterminer le moment où tout risque de s'effondrer à la énième modification. En plus, si l'on perd le rythme de départ, toujours rapide dans la nouvelle, on se retrouve avec une structure flasque. Beurk !

Écrit par : Christian Cottet-Emard | 15 juin 2009

Exact ! La publication a le mérite de stopper les hostilités, encore faut-il qu'elle arrive !

Écrit par : Ray | 15 juin 2009

À l’exception de la période de l’adolescence où, comme tout le monde, je fantasmais sur l’édition, j’ai toujours considéré la publication comme une péripétie. Bien sûr, c’est agréable de retrouver son texte fixé dans cet objet que nous aimons tous, le livre. Mais si j’emploie le terme de péripétie, c’est parce que les circonstances qui conduisent à la publication relèvent souvent du hasard voire du malentendu. Après, ce livre que nous avons dans les mains lorsque nous recevons nos exemplaires d’auteur, il nous procure un instant de joie qu’il vaut mieux ne pas faire suivre d’une visite à la librairie où nous savons qu’il ne vivra pas longtemps — et encore, s’il est sorti des cartons ou de l’arrière-boutique !

Écrit par : Christian Cottet-Emard | 15 juin 2009

J'avais lu quelque part : "Un artiste, c'est un gars qui est capable de finir quelque chose, pour commencer autre chose."

Mais en fait non, pas toujours.

Écrit par : Don Lo | 15 juin 2009

Ou alors qui est capable de ne pas finir quelque chose, pour ne pas commencer autre chose !

Écrit par : Ray | 16 juin 2009

Je connais cette citation de Carver et elle m'a toujours étonnée : pour lui, l'écriture (au sens de premier jet) était souffrance et corvée, et le travail infini de réécriture et de correction un pur plaisir. Pour la plupart des auteurs il me semble que c'est un peu l'inverse : un premier jet dans une sorte d'exaltation, et une révision du texte plus laborieuse et difficile. Mais bon, seul le résultat compte...

Écrit par : Nuel | 17 juin 2009

En ce qui me concerne, je ne dirais pas que la première ébauche du texte est une corvée, cependant, j'ai plus de plaisir dans les retouches. L'ébauche s'accompagne chez moi de l'inquiétude de perdre l'idée et le rythme. En revanche, une fois cette ébauche fixée comme elle s'imposait à l'esprit, j'aime beaucoup agir sur un mot, une ponctuation, des détails même infimes qui installent solidement le texte dans la durée ou le font brutalement basculer dans une différence radicale. C'est là que l'aventure commence.

Écrit par : Christian Cottet-Emard | 18 juin 2009

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