13 juin 2014
Carnet / Hors cadre !
Rentré tard de Lyon jeudi soir, je trouve dans mes courriels une invitation (sans doute un envoi automatique) à une animation littéraire sur le thème Lectures cyclistes (tour de France oblige) dans mon ancienne ville de résidence. Il s’agit d’une rencontre avec Paul Fournel, écrivain passionné de cyclisme et oulipien.
Avec mon aversion pour le tour de France et pour la littérature à contrainte, je me dis que je n’ai vraiment pas de chance dans cette petite ville où j’ai si longtemps vécu en m’y sentant comme le plus étranger de tous ses étrangers alors que je suis né à moins d’une dizaine de kilomètres, dans ce coin du Haut-Bugey qui ne tolère la culture que si elle fait allégeance appuyée à la religion locale, le sport, les sports.
Cela ne devrait désormais plus me concerner puisque j’ai quitté cette bourgade pour vivre à la campagne. Après tout, je ne suis qu’à une heure d’autoroute de Lyon où j’ai la chance, le temps et les moyens d’aller trouver une offre culturelle plus en phase avec mes aspirations et mes goûts personnels.
Cependant, ce soir en retrouvant mes frênes au clair de lune, je ressens tout de même une oppressante tristesse en mesurant une fois de plus à quel point je me sens hors cadre, décalé et en rupture totale avec l’esprit (si l’on peut dire) de la région où j’ai passé cinquante ans de ma vie. Cela me donne le vertige.
Si je n’allais pas régulièrement respirer (oui, respirer !) à Lyon, surtout pour échapper à l’atmosphère confinée de mon ancienne bourgade de résidence où je suis parfois encore obligé de descendre, je crois que j’étoufferais.
03:28 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : vélo, paul fournel, tour de france, anquetil, oulipo, oulipien, cyclisme, lectures cyclistes, décalage, sport, aversion pour le sport, blog littéraire de christian cottet-emard, oyonnax, tour de france cycliste, rouler, guidon, nez dans le guidon, aller nulle part, haut bugey, jura, rhône-alpes, lyon, respirer, étouffer
Commentaires
Ha la province ! Rien ne remplacera jamais cet aigre parfum suranné et assujetti : Des regards qui se mordent la queue et tuent dans l’œuf naturellement tout se qui se met en travers des rails d'un TER poussif. Des wagons et des wagons de rancœurs racornies et de principes lourdauds appliqués à la lettre par quelques médiocres auxquels d'autres médiocres ont confié l'ordre de marche pour des règlements de compte dans l'ornière d'une profondeur abyssale de convictions imparables et bedonnantes... Mais où fuir ? A Paris c'est pareil mais en grand...
Le mieux est d'abandonner la lutte et c'est cet abandon qui fertilisera nos terres inventives... Allez, n'en parlons plus et laissons faire... Nos oasis ont des fontaines d'eau claire...
Écrit par : jacki maréchal | 13 juin 2014
Tu as évidemment raison, mais de temps en temps, il faut que ça sorte !
Écrit par : Christian Cottet-Emard | 13 juin 2014
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