Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30 mai 2023

Carnet / Moment « Paradiso »

cigare,dégustation,paradiso,nicaragua,christian cottet-emard,blog littéraire de christian cottet-emard,club littéraire des amateurs de cigares,club éditions,joaquim vaz de andrade

Une brève mélancolie suit toujours la dernière bouffée d’un cigare parce que le temps de le fumer lentement, on s’est élevé avec ses volutes, on a regardé le monde de plus loin, on a laissé au vestiaire le pardessus élimé des vieux soucis  qu’on veut tarder à récupérer lorsque la cendre est froide. 

Samedi et dimanche quand les orages jurassiens ont hésité puis renoncé comme des fauves perplexes, pas un souffle n’agitait l’air humide et saturé d’effluves d’arbres en fleur.

cigare,dégustation,paradiso,nicaragua,christian cottet-emard,blog littéraire de christian cottet-emard,club littéraire des amateurs de cigares,club éditions,joaquim vaz de andrade

Moments parfaits pour le cigare, mon dernier Paradiso Révélation Leviathan (cape, sous-cape et tripe Nicaragua). Ses dimensions imposantes et l’aspect maduro de sa cape n’en font pas pour autant un cigare corsé et complexe puisqu’il se caractérise au contraire par une douceur et des arômes presque floraux après une attaque un peu rustique. Si l’on veut rester dans cette subtilité après le deuxième tiers pour gagner un peu d’onctuosité, il peut être utile de le purger un peu des gaz de combustion en les soufflant sur la flamme d’un briquet (attention, évidemment jamais de contact direct de la flamme sur la cape). Les dégustateurs lui trouvent parfois une légère astringence au final, ce que je n’ai quant à moi pas constaté. 

29 mai 2023

Amis de la poésie, bonjour !


20 janvier 2022

Carnet / Au bord du monde

carnet,note,journal,prairie journal,la vie au bord,poèmes du bois de chauffage,christian cottet-emard,blog littéraire de christian cottet-emard,nature,prairie,neige,arbre,campagne,lièvre,sanglier,chat,renard,fantôme,nuit,clair de lune,nuit claire,champ de neige,forêt,animaux sauvages,cigare,littérature,autobiographie,empreintes d'animaux,humidor

Dimanche dans la nuit, dehors au seuil de la maison, au moment d’allumer le dernier cigare de la journée (ou le premier puisqu’il était deux heures et demie), j’entends des crissements légers et saccadés sur les nappes de neige gelée. Je distingue à peine une silhouette si rapide et apparemment si légère que j’ai à peine le temps de la voir traverser en trois bonds d’au moins cinquante centimètres de haut à quelques mètres de moi avant de disparaître dans la haie. Dans le silence nocturne de la campagne, un froissement, une ombre, et l’esprit a vite fait de gamberger en un réflexe d’alerte assez naturel. Finalement, je rentre au chaud et le cigare rejoint l’humidor.
 
Je suis habitué à voir des yeux briller dans les buissons (parfois ceux de ma Linette ou d’autres félins en patrouille), il m’arrive aussi d’entendre grogner des sangliers, à quelques pas derrière le petit bosquet où j’aime parfois de manière puérile marquer mon territoire, ce qui me fait assez vite remballer le matériel car ces animaux n’ont pas forcément envie d’être dérangés et s’ils le sont, ils peuvent en concevoir une certaine nervosité. Pour en revenir à mon visiteur furtif et bondissant, je pense à un gros lièvre. Le lendemain matin, l’inspection des traces sur la neige le confirme. Les empreintes du lièvre sont parmi les plus faciles à identifier, même pour un amateur comme moi.
 
Mardi, j’ai réussi à fumer mon cigare de la nuit en toute quiétude car le clair de lune sur les plaques de neige révélait les moindres détails du ciel, des arbres, des bosquets et des buissons jusqu’aux lisières de la forêt au loin des prairies d’une blancheur phosphorescente. Aucune chance pour une créature de la nuit, à part un fantôme, de se soustraire à ma vue immédiate. Et que pourrais-je craindre d’un fantôme s’il errait en ces lieux dont mes chers défunts ont fait un petit paradis pour moi si précieux en cette époque où les villes deviennent des pièges du fait d’un roitelet blafard et de sa domesticité scélérate ?
 
De retour dans mon bureau baigné par la clarté de la lune, je vois l’éclairage automatique se déclencher dehors et la chatte Linette qui dresse les oreilles alors qu’elle dormait sur le canapé. Sans allumer, j’approche discrètement de la fenêtre. Le renard flaire du côté de la chatière et baguenaude bien tranquille le long de la haie, nullement inquiet de se retrouver sous les feux de la rampe. Bien que je sois si proche de lui derrière cette fenêtre au bord de son monde, pour lui, je n’existe pas, du moins tant qu’une vitre nous sépare et qu’il ne me sent pas. Je vais bientôt publier le deuxième tome de mes carnets (après Prairie Journal) et je pense l’intituler La vie au bord. J’avais donné le même titre à un de mes recueils de poèmes repris dans mes Poèmes du bois de chauffage mais ce n’est pas grave car qui peut s’en souvenir ?

carnet,note,journal,prairie journal,la vie au bord,poèmes du bois de chauffage,christian cottet-emard,blog littéraire de christian cottet-emard,nature,prairie,neige,arbre,campagne,lièvre,sanglier,chat,renard,fantôme,nuit,clair de lune,nuit claire,champ de neige,forêt,animaux sauvages,cigare,littérature,autobiographie,empreintes d'animaux,humidor

carnet,note,journal,prairie journal,la vie au bord,poèmes du bois de chauffage,christian cottet-emard,blog littéraire de christian cottet-emard,nature,prairie,neige,arbre,campagne,lièvre,sanglier,chat,renard,fantôme,nuit,clair de lune,nuit claire,champ de neige,forêt,animaux sauvages,cigare,littérature,autobiographie,empreintes d'animaux,humidor

Photos : vu de chez moi, le même paysage à différents moments (avec mon petit appareil Lumix)