24 décembre 2013
Cher Pépère-Noël
Tu as beau avoir une tête de nain de jardin et bosser pour Coca Cola, je t’aime bien quand même et j’ai quelques petites choses à te demander.
Protège-nous des petits chefs
Protège-nous des DRH
Protège-nous des supérieurs hiérarchiques
Protège-nous des entrepreneurs
Protège-nous des bénévoles
Protège-nous des retraités dynamiques bénévoles
Protège-nous de ceux qui exaltent l’esprit de compétition
Protège-nous des compétiteurs
Protège-nous des élus qui aiment le sport
Protège-nous des épouses de patrons esclavagistes et licencieurs qui font la quêtent à l’entrée des hypermarchés pour collecter des fonds au profit des indigents et des bonnes œuvres
Protège-nous de ceux qui s’engagent
Protège-nous de ceux qui s’indignent
Protège-nous de ceux qui se stéphanehesselent
Protège-nous de ceux qui débordent d’amour pour l’humanité souffrante mais qui sont durs pour leurs proches
Protège-nous de ceux qui aiment tout le monde en général mais personne en particulier
Protège-nous de ceux qui n’ont pas lu Le Discours de la servitude volontaire d’Étienne de la Boétie
Protège-nous des performants
Protège-nous de ceux qui ne travaillent pas que pour l’argent
Protège-nous de ceux qui nous demandent d’aimer nos ennemis
Protège-nous de ceux qui ont l’esprit d’équipe
Protège-nous de ceux qui veulent nous pousser à nous dépasser
Protège-nous de ceux qui veulent dépasser les limites
Protège-nous de ceux qui pensent que tout est question de volonté
Protège-nous de ces fâcheux
17:23 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : père noël, noël, vœux, protéger, fâcheux, politiquement correct, morale, consensus, conformisme, nouveau conformisme, bonne conscience, ligues de vertu, valeurs, bénévolat, pochette-surprise, blog littéraire de christian cottet-emard, entreprise, entrepreneur, esprit d'équipe, sport, compétition, arnaque, bourrage de crâne, pépère noël, nain de jardin
14 décembre 2013
De la prostitution et d’un de ses avatars
Beaucoup de bruit en ce moment dans la presse à propos de la prostitution et comme d’habitude dans la presse, presque rien d’autre que du discours calibré sur ce sujet comme sur les autres, tout cela parce que les détenteurs de la carte professionnelle des journalistes exercent un métier qui n’existe plus (mais ceci est un autre sujet).
Il faut donc aller chercher un peu de pensée et de nuance concernant un problème aussi complexe, non pas dans le courrier des lecteurs, mais parfois dans les « pages débats » des journaux nationaux. Ainsi ai-je déniché dans Le Monde (8 novembre 2013) la contribution très pertinente de la sociologue Nathalie Heinich à propos de la pénalisation des clients (tes) :
« Les défenseurs de ce projet arguent que les personnes qui se prostituent ne le font de leur plein gré qu’apparemment, y étant le plus souvent poussées par la nécessité économique ou par des traumatismes psychiques. Mais l’argument de la nécessité économique ne tient pas, ou alors il faudrait interdire toute activité rémunérée pour des raisons strictement alimentaires. » (C’est moi qui souligne).
Dans le concert des pour et des contre, des hypocrites et des cyniques, des pères et mères la morale et des noceurs, voilà bien la seule réflexion qui m’a touché parce qu’elle concerne le travail. Que fait une personne qui se prostitue ? Elle est là où elle n’a pas forcément envie d’être, elle est en compagnie de personnes avec qui elle n’a pas choisi de passer du temps et elle a une activité qu’elle n’exerce que parce qu’elle est rémunérée.
Eh bien moi, cela me rappelle mes années de travail parce que personnellement, je n’ai jamais éprouvé le moindre intérêt ni le moindre plaisir dans les différentes activités professionnelles auxquelles j’ai dû consentir pour des raisons exclusivement économiques. Et je ne pense pas être le seul dans ce cas même s’il n’y a plus grand-monde aujourd’hui pour oser affirmer au milieu des collègues et en présence de la hiérarchie n’être au travail que pour l’argent !
00:51 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : travail, peine, boulot, labeur, prostitution, turbin, pénalisation des clients et clientes, client, cliente, plus vieux métier du monde, blog littéraire de christian cottet-emard, ligue de vertu, prohibition, politiquement correct, bonne conscience, conformisme, néo-conformisme, argent, morale