20 décembre 2022
Cher Pépère Noël :
Tu as beau avoir une tête de nain de jardin et être retraité de chez Coca Cola, je t’aime bien quand même et j’ai quelques petites choses à te demander.
Protège-nous des petits chefs
Protège-nous des DRH
Protège-nous des supérieurs hiérarchiques qui n'ont pas de vie privée
Protège-nous des bénévoles qui mènent tout le monde à la baguette
Protège-nous de ceux qui considèrent le sucre comme l'Ennemi Absolu
Protège-nous de ceux qui exaltent l’esprit de compétition bien calés dans leur fauteuil
Protège-nous des compétiteurs
Protège-nous des élus qui aiment sincèrement le sport
Protège-nous des supporters
Protège-nous des présidents supporters
Protège-nous du ballon
Protège-nous de ceux qui s’engagent et qui veulent dégager ceux qui ne s'engagent pas
Protège-nous des otages qu'on a délivrés et qui décrivent leur captivité comme une retraite spirituelle
Protège-nous du syndrome de Stockholm
Protège-nous de ceux qui débordent d’amour pour l’humanité souffrante mais qui sont durs pour leurs proches
Protège-nous de ceux qui aiment tout le monde en général mais personne en particulier
Protège-nous de ceux qui ne travaillent pas que pour l’argent
Protège-nous de ceux qui nous demandent d’aimer nos ennemis
Protège-nous de ceux qui veulent que tout le monde ait l’esprit d’équipe
Protège-nous de ceux qui veulent nous pousser à nous dépasser
Protège-nous de ceux qui veulent dépasser les limites
Protège-nous de ceux qui pensent que tout est question de volonté
Protège-nous des bonnes intentions qui pavent l'enfer
Protège-nous de ceux qui ne voient pas le diable dans les détails
Protège-nous du détail qui tue
Protège-nous de ceux qui ne s'aiment pas eux-mêmes
Protège-nous des révolutionnaires qui veulent rétablir le service militaire obligatoire
Protège-nous de ceux qui veulent faire le bonheur des gens malgré eux
Protège-nous des généreux amoureux de l'humanité qui vénèrent Robespierre et Ernesto Guevara
Protège-nous de ceux qui détestent la soutane mais qui n'ont rien contre le voile
Protège-nous des rebelles subventionnés
Protège-nous de ceux qui confondent sauver la planète et sauver l'humanité
Protège-nous de ceux qui veulent que nous cultivions tous un potager
Protège-nous de ceux qui embrassent les arbres et se demandent pourquoi nous ne faisons pas pareil
Protège-nous de ceux qui veulent nous priver de crèches et de sapins de Noël
Protège-nous des Khmers verts
Protège-nous des « enfermistes »
Protège-nous des poètes qui écrivent tous le même livre
Protège-nous du poète qui se déclare lui-même poète
Protège-nous de ... Etc… Etc…
Protège-nous de tous ces fâcheux.
01:14 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : père noël, noël, vœux, protéger, fâcheux, politiquement correct, morale, consensus, conformisme, nouveau conformisme, bonne conscience, ligues de vertu, valeurs, bénévolat, pochette-surprise, blog littéraire de christian cottet-emard, esprit d'équipe, sport, compétition, arnaque, bourrage de crâne, pépère noël, nain de jardin
07 mars 2022
Carnet / Ni oubli, ni pardon.
C’était prévisible. La gestion de la deuxième phase de la crise sanitaire (l’instauration des obligations vaccinales déguisées) a aggravé la défiance et la colère envers le personnel politique.
Le piège du front républicain appelé aussi vote castor, cette nasse électorale savamment tressée par Mitterrand dans laquelle beaucoup se sont sentis enfermés, s’est encore resserré sous le mandat de Macron. Ce président sait bien qu’il ne suffit plus d’appeler à faire barrage à une extrême-droite diabolisée donc fantasmée qu’il est difficile d’accuser d’être liberticide alors que c’est son gouvernement soi-disant modéré et centriste qui a porté atteinte comme jamais aux libertés individuelles les plus élémentaires. Macron doit donc essayer de créer un nouveau front républicain pour acculer les électeurs mécontents tentés de lui infliger des représailles à voter quand même pour lui. Il s’agit cette fois pour Macron d’ajouter un deuxième barrage à celui construit par Mitterrand, non plus en se contentant d’agiter l’épouvantail commode de l’extrême-droite habillé de son uniforme habituel mais en lui substituant les oripeaux du populisme, du complotisme, de l’obscurantisme, de l’ignorance, de la réaction, du conservatisme stérile et du refus de la modernité qu’il prête à cette frange de la France profonde qu’il méconnaît et méprise au point de renoncer à s’adresser directement à elle pendant que les autres candidats se fatiguent à mener campagne.
Les électeurs qui ont compris cette stratégie sont évidemment nombreux et une grande part d’entre eux sont si dégoûtés qu’ils se dirigent vers l’abstention. À mon petit niveau, je le constate tous les jours dans mon entourage, sur les réseaux sociaux, auprès de mes amis et connaissances. Moi-même abstentionniste pendant longtemps, je me garderais bien de leur faire la morale. Je comprends et je respecte leur lassitude.
En certaines périodes moins troublées et moins dangereuses, lors de contextes plus apaisés, l’abstention était une forme de contestation qui pouvait troubler le personnel politique de l’ancienne école mais désormais, ainsi que la crise sanitaire l’a puissamment révélé, nous avons changé de monde. Profitant des rouages certes brinquebalants et grippés du vieux moteur démocratique qui tourne encore cahin-caha avec de plus en plus de ratés, aucun président n’aura désormais de complexes à se faire élire au minimum de suffrages pourvu que cela suffise, ainsi qu’il en fut lors de l’élection de Macron. Nous touchons là aux limites de l’abstention comme forme d’expression d’opposition. Cela signifie que tous les électeurs emmerdés (victimes du chantage vaccinal, professionnels suspendus, citoyens de seconde zone, soignants malmenés encore sous passe et muselière, personnes âgées et jeunes frappés de plein fouet par l’isolement et les interdictions) qui n’iront pas voter parce qu’ils ne veulent pas se compromettre avec des candidats de l’opposition qui leur déplaisent ouvriront un boulevard à Macron 2. Ce n’est ni un reproche ni une leçon à leur adresse, juste un fait.
Dès que Macron reviendra (en même temps que le virus qui a eu la bonne idée de poser ses congés annuels à la veille des élections), il rétablira le passe vaccinal et la muselière (peut-être même en été ou en automne) et bien sûr au moindre prétexte, sans oublier de travailler à la vaccination obligatoire. Pour nous les emmerdés (à qui ce billet est spécialement adressé) vu ce qu’il nous a fait, la priorité n’est pas de savoir si un ou une autre que Macron sera meilleur mais de se débarrasser de lui par le vote. Après, chacun pourra retourner à ses querelles et à ses familles politiques respectives.
Oui, je sais, cela ressemble à des représailles mais quand on prend des coups, il faut les rendre si on en a la possibilité et l’occasion, sinon on n’est rien, on ne compte pas. Se dire que finalement, tout se termine bien ou mieux que prévu et qu’il n’y a plus lieu d’opposer un vote sanction serait une lourde erreur. Pour se garder de cette tentation, chers amis emmerdés de tous bords, pensons à l’état dans lequel nous étions, aux sentiments d’humiliation, d’impuissance, de colère et de révolte qui nous submergeaient à chaque nouvelle mesure scélérate annoncée sans que les pseudo-contrepouvoirs bougent un cil. Ni oubli, ni pardon.
12:33 Publié dans carnet, NOUVELLES DU FRONT | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : carnet, note, journal, chronique, humeur, actualité, politique, christian cottet-emard, france, europe, blog littéraire de christian cottet-emard, moraline, morale, pensée unique, réseau social, pandémie, guerre, campagne électorale, présidentielle 2022, vote castor, front républicain, vote barrage
05 mars 2022
Carnet / Avez-vous votre « Passe bonne morale » ?
21:20 Publié dans carnet, NOUVELLES DU FRONT | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : carnet, note, journal, chronique, humeur, actualité, politique, christian cottet-emard, france, europe, blog littéraire de christian cottet-emard, moraline, morale, pensée unique, réseau social, pandémie, guerre, élisabeth lévy, valery gergiev, anna netrebko, wagner, strauss, prokofiev, chostakovitch, dostoïevski, céline, vodka, blinis, radiofrance.fr, réfugiés, victime de guerre, occident