Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05 mars 2022

Carnet / Avez-vous votre « Passe bonne morale » ?

carnet,note,journal,chronique,humeur,actualité,politique,christian cottet-emard,france,europe,blog littéraire de christian cottet-emard,moraline,morale,pensée unique,réseau social,pandémie,guerre,élisabeth lévy,Valery Gergiev, Anna Netrebko,wagner,strauss,prokofiev,chostakovitch,Dostoïevski,céline,vodka,blinis,radiofrance.fr,réfugiés,victime de guerre,occident

Je n'ai évidemment rien contre les initiatives humanitaires en faveur des victimes de guerre et des réfugiés.
 
Ceci dit, je ne vois de la part du gouvernement actuel dans l'affaire de l'Ukraine que posture de diversion pour éviter d'avoir à rendre compte de son bilan et pour escamoter la campagne électorale, posture alarmiste pour créer la stupeur dans l'opinion et continuer de gouverner par la peur de la guerre après la peur du virus et enfin posture belliciste irresponsable (notamment avec les déclarations hallucinantes et scandaleuses de Bruno Le Maire qui a dit vouloir « livrer une guerre économique et financière totale à la Russie » , même s'il a fini par revenir sur ses propos déments mais qui montrent bien que ce gouvernement est en train de péter un câble).
 
Tous ceux qui ont écouté ou lu l’intégralité du délire guerrier de Bruno Le Maire dans sa première version ont pu constater que le ministre de l’économie s’est vautré avec une visible complaisance sur les conséquences pour le peuple, les petites gens, des gens comme vous et moi, d’un effondrement de l’économie qu’il appelle de ses vœux à l’encontre d’une nation avec laquelle nous ne sommes pas en guerre. Il en a décrit avec la précision de quelqu’un qui sait de quoi il parle, qui en a la compétence, les effets dévastateurs. C’est tellement irresponsable que le Sénat a été obligé de lui secouer les puces. Cet épisode n’est qu’un parmi tant d’autres des couacs et de l’absence de maîtrise de la parole gouvernementale qui doit être mesurée en toutes circonstances, en particulier dans les manœuvres diplomatiques de rigueur lors de crises internationales aussi sérieuses.
 
Dans le même temps, les habituels indignés sélectifs du camp du bien se collent des petits drapeaux sur les pommettes et sur leurs photos de profil Facebook. Ils feraient bien de s'informer plus en détail et en croisant les sources avant de relayer avec naïveté ou cynisme la propagande officielle (je parle de la propagande du gouvernement Macron qui est aussi celle des pouvoirs issus du même moule européen, celui de ces gouvernements post-démocratiques révélés par la crise Covid, tous donneurs de leçons et qui se croient fondés à imposer leur pensée unique sans craindre le ridicule d’initiatives discriminatoires décrétées dans l’arbitraire le plus total contre des personnes qui font leur métier. J’en veux pour preuve les ennuis qu’on fait à des artistes tels que Valery Gergiev, Anna Netrebko et d’autres dont la liste s’allonge de jour en jour en une pure et simple chasse aux sorcières.
 
Une de mes connaissances qui m’accuse fort imprudemment sur Facebook, donc en public, de « soutenir Poutine » ce qu’aucune de mes publications ne suggère, n’hésite pas à affirmer : « Je ne vois pas en quoi il serait néfaste de demander fermement à certains artistes pro Poutine de prendre leurs distances avec un dictateur. » (On appréciera au passage le « demander fermement »). C’est donc cela la liberté de penser et la liberté d’expression à la nouvelle sauce européenne ? On ordonne (pardon, on demande fermement (!) à des artistes et des sportifs russes et biélorusses de décliner leurs idées et leurs opinions politiques sans même leur laisser le choix d’être silencieux puisqu’il leur est explicitement commandé de se positionner sur la guerre en Ukraine sous peine de perdre leurs engagements. C’est du chantage et rien d’autre. À quand les concerts et spectacles édifiants comme au bon vieux temps ? Comment peut-on admettre ces pressions dignes des anciennes chaisières des ligues de vertu ? Nous voilà donc revenus au temps de la stigmatisation de Wagner, de Richard Strauss, de Prokofiev, de Chostakovitch, de Céline, de Dostoïevski ? Qu’est-ce que ce sera la prochaine fois ? Le boycott de la vodka et des blinis ?
 
La même personne que j’évoquais précédemment revient à la charge après notre engueulade au cours de laquelle je lui expliquais qu’il n’était pas conseillé de m’accuser devant témoins de soutenir qui que ce soit si je ne l’avais pas exprimé moi-même. J’ai donc droit à l’interrogatoire :
« Donc, tu ne soutiens pas Poutine ? » Me voici donc sommé, moi, minuscule blogueur, de présenter moi aussi mon « passe anti-Poutine » pour accéder au camp du bien !
 
Ainsi que l’a très bien dit Elisabeth Lévy à la télévision, on ne peut plus évoquer le sujet de cette guerre, exposer une analyse ou une opinion sans préalablement l’assortir de la mention politiquement correcte je ne soutiens pas Poutine. J’ai encore un peu le droit de dire ce que je pense mais attention : sans oublier la mention légale comme sur les bouteilles d’alcool et les paquets de cigarettes ! Ces mises en demeure visent à empêcher toute contradiction, toute remise en cause de cette déferlante de pensée unique et de moraline sur nos consciences d’européens surveillées par Bruxelles. Si je « soutenais Poutine » (ça lui ferait une belle jambe !), je le dirais haut et fort et seulement si je décidais d’en faire état en public. Ce consentement généralisé à l’assignation de montrer patte blanche en permanence, très peu pour moi. La période Covid a semé de bien mauvaises habitudes dans les esprits ; à ceux qui n’ont pas perdu le leur de veiller à ce que cela ne devienne pas des réflexes.
 
Au moment où je finis de mettre à peu près en ordre ces notes que j’ai précédemment publiées sur le réseau social, j’apprends sur radiofrance.fr que la Fédération des concours de musique alerte contre l’exclusion des jeunes candidats russes !
 
Il y a vraiment quelque chose qui ne tourne plus rond en Occident. La musique n’a pas de frontières, Que les fanatiques de la pensée unique qui fait rage en ce moment en Europe se le disent !
 

#musique #music

06 janvier 2015

Carnet / Du chant des possibles

Une rareté désormais : la carte de vœux fabrication maison en exemplaire unique reçue l’autre jour au courrier. Au verso d’une belle photo, l’amie de trente ans a recopié un instantané de François Xavier Maigre, un poète que je ne connaissais pas, publié aux éditions Bruno Doucey : 

« Janvier. Son parfum hivernal, sa fraîcheur drue sur nos visages. le vent qui souffle... L’entendez-vous ? C’est le chant des possibles qui érafle les fenêtres de nos vies. »

carnet,note,journal,autobiographie,écriture de soi,blog littéraire de christian cottet-emard,voeux,meilleurs vœux,cartes de voeux,janvier,poésie,françois xavier maigre,éditions bruno doucey,messe de minuit,saint pierre de Rome,italie,concert du nouvel an,vienne, autriche,musique,strauss,offenbach,howard hanson,jean gilles,Haendel,motets,gaston litaize,orgue,épiphanie,épicéa,chauve-souris,barcarolle,contes d'hoffmann,marche de radetsky,facebook,amis,christian cottet-emard,occident,culture occidentale,art occidental,pompe écclésiastique,agnostique,agnosticisme,pape françois,culture chrétienne,france musique,radio,te deum dettingen,hystérie sportive,vulgarité,chagrin,humeur

Chez moi après les récentes chutes de neige

Chaque année le lendemain de l’Épiphanie, je regarde avec un petit pincement au cœur mon épicéa de Noël qui a perdu sa couleur et ses aiguilles mais dont le parfum rappelle encore ces fêtes de fin d’année pour moi toujours éclairées d’une certaine magie malgré tout ce qu’on leur reproche en ces temps de cynisme nanti et d’affectation blasée. C’est ma culture, avec ses imperfections, mais je m’y sens à l’aise et sans souhaiter la brandir comme un drapeau, je ne voudrais pas la voir remplacée par une autre

Je suis bien conscient de la nécessité de ne pas tomber dans certains pièges politiques sordides mais je pense aussi que refuser de hurler avec les loups ne signifie pas pour autant accepter de bêler avec les agneaux.


J’ai rythmé les fêtes avec les somptueux motets de Jean Gilles (Cantate Jordanis incolæ, Diligam te Domine), le fracassant Te Deum Dettingen de Haendel et des pièces pour orgue de Gaston Litaize, notamment sa Sonate à deux pour grand orgue, à quatre mains, et son étonnant Cortège pour trois trompettes, trois trombones et orgue

J’avais besoin de ces musiques pleines d’élan vital et de beauté pour tenter d’éloigner les vulgarités (hystérie sportive locale variée, passage à ma porte du lancer de Cochonou, autrement dit le Tour de France) et les chagrins de cette année 2014 qui s’est très bien terminée sur le plan matériel mais qui fut désastreuse sur le plan relationnel. Au milieu de ces chefs-d’œuvre musicaux, ma brève incursion dans l’univers symphonique du compositeur Howard Hanson ne m’a pas convaincu. Ce n’était peut-être pas le bon moment pour cette découverte. 

On ne peut pas me soupçonner de me défier de la musique dite contemporaine, ma discothèque peut en témoigner, mais encore moins de renoncer à mes goûts personnels. 

À cet égard, certaines « œuvres » me paraissent relever de la plus éhontée culture des poires, notamment celle d’un « compositeur » d’aujourd’hui dont j’ai oublié le nom et les sons (les trous de mémoire ont parfois du bon) mais pas le comique involontaire de son entretien avec une journaliste, laquelle, manifestement bien intentionnée, lui déclarait après avoir diffusé un salmigondis d’indigents borborygmes carnet,note,journal,autobiographie,écriture de soi,blog littéraire de christian cottet-emard,voeux,meilleurs vœux,cartes de voeux,janvier,poésie,françois xavier maigre,éditions bruno doucey,messe de minuit,saint pierre de Rome,italie,concert du nouvel an,vienne, autriche,musique,strauss,offenbach,howard hanson,jean gilles,Haendel,motets,gaston litaize,orgue,épiphanie,épicéa,chauve-souris,barcarolle,contes d'hoffmann,marche de radetsky,facebook,amis,christian cottet-emard,occident,culture occidentale,art occidental,pompe écclésiastique,agnostique,agnosticisme,pape françois,culture chrétienne,france musique,radio,te deum dettingen,hystérie sportive,vulgarité,chagrin,humeur« je crois discerner dans cette pièce de subtils effets de miroirs, une composition en strates » (!) Et notre compositeur de lui répondre sur le ton matois caractéristique des adeptes et profiteurs de la culture des poires, tout heureux qu’on puisse trouver à leurs productions un intérêt, une beauté ou un sens qu’ils s’étaient abstenus d’y inclure : « Euh... Eh bien oui, on peut l’entendre ainsi, pourquoi pas ? » Ma foi oui, pourquoi pas ! Quant à moi, auditeur tombé par hasard sur cette séquence, j’aurais pu croire qu’un voisin bricolait mais comme je n’ai pas de voisin... Forcément, c’était France Musique !

Moins sonné psychologiquement qu’en fin 2013, j’ai réussi à me remettre un peu dans l’ambiance que j’agrémente chaque année de deux petits rituels : je regarde à la télé les retransmissions en direct de la messe de minuit à Saint-Pierre de Rome et du concert du nouvel an à Vienne. 

Cette année, je craignais une perte d’éclat de cette grande messe en raison du style du Pape François enclin à plus de simplicité. Ce ne fut heureusement pas le cas, voire tout le contraire, avec en prime d’accompagnement musical, en plus de l’orgue et des chants, le concours d’un orchestre de chambre avec des solistes ! Une ambiance de concert

Bien qu’étant agnostique, j’ai toujours aimé la pompe ecclésiastique sans laquelle des pans entiers de l’art occidental n’existeraient pas. Quant au concert du nouvel an, j’en aime depuis l’enfance ses morceaux de bravoure. J’ai toujours la larme à l’œil en écoutant la barcarolle des contes d’Hoffmann, je vibre à l’ouverture de la Chauve-Souris et la Marche de Radetsky m’électrise !

Après ces propos scandaleux, il ne me reste plus qu’à m’amuser à compter le nombre d’amis facebook qui m’auront viré... Les autres, en chair et en os, après avoir entendu bien pire, sont encore là, et c’est l’essentiel.

03 janvier 2009

Ils sont fous ces viennois !

Où que je me trouve le premier janvier, je me débrouille toujours pour écouter le concert du Nouvel An à la radio et pour en attraper quelques images à la télévision puisqu’il est diffusé en simultané. Cependant, l’image ne rend pas forcément service à la musique.

L’année du passage à la monnaie unique, j’avais déjà été choqué par la vulgarité qui s’exprimait avec la suspension du sigle euro en majesté au-dessus de la fosse d’orchestre. Effet « Kolossal » garanti ! Quelle « déliKate » attention, vraiment ! Au moins, la fausse note ne venait pas des musiciens.

Heureusement, il en faut plus pour me gâcher le plaisir du concert du Nouvel An.

Tant que la caméra se promène dans la fastueuse « Salle Dorée » du Musikverein et parmi les musiciens, tout va bien, mais, tradition viennoise oblige — « tradition = désordre » , disait Gustav Mahler — lorsqu’elle s’échappe dans les demeures aristocratiques pour suivre les kitschissimes évolutions chorégraphiques bêtement plaquées sur la merveilleuse musique de la famille Strauss, quel désastre !

Cette année 2009, la palme du kitsch revenait à de filasses jeunes femmes aux sourires carnassiers et aux muscles enrubannés de bleu, couratées dans des dédales de marbre par des lutins dont les paires d’ailes froufroutant laissaient supposer qu’il s’agissait d’angelots... Des angelots certes, mais en pleine puberté si l’on considérait leurs longs bras et leurs grands pieds en lieu et place des coussins d’amour et des plis et replis de leurs petits frères baroques. Fallait-il convoquer, en même tant que ces blondinets ailés, les grandes sœurs de la schtroumpfette sous prétexte de Beau Danube bleu ?