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01 décembre 2023

Parution en janvier :

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Un roman qui mêle humour, fantastique et un clin d'œil à P.G. Wodehouse.

Dépôt, bon à tirer. Parution en janvier.

02 février 2022

Carnet / Sous le noisetier (petit rituel)

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Les chatons du noisetier, chez moi.

 
J’ai la chance de vivre si près de la nature, autant dire dans la nature, qu’à peine levé, je peux sortir et marcher jusqu’au bout de la propriété, à cet endroit sous le crêt où un noisetier si vigoureux a profité de la faiblesse des vieux frênes pour s’imposer entre leurs troncs et franchir le muret en poussant quelques grosses pierres. Il lui a fallu quelques décennies pour arriver à ce résultat, ce qui lui donne cet air penché qu’ont souvent les gens têtus. Il a tellement grandi et grossi pour un noisetier qui ne monte jamais très haut que je peux aisément passer dessous sans me courber.
 
Avant la neige et la pluie de ces deux derniers jours, j’ai profité des fins de matinées sèches et lumineuses de la fin janvier pour me livrer à un de mes petits rituels.
 
Le noisetier est le premier arbre en fleur dont les fleurs mâles envoient d’immenses quantités de grains de pollen dès le mois de janvier dans ma campagne. Mon rituel se résume à donner une chiquenaude à ces fleurs minuscules agrégées en chatons allongés et verticaux, ce qui libère un petit nuage jaune comme le soufre. Ce geste me fortifie le moral parce qu’il me rapproche de ce qu’on appelle ici le premier printemps, celui qui verra ensuite éclore les autres chatons précoces, eux aussi poudrés comme des marquis, ceux du saule marsault à la mi-février ou début mars entre deux giboulées.
 
Dans mon enfance, ce rituel m’était interdit sous peine de me déclencher une de ces crises d’eczéma qui me transformait en une plaie ambulante. C’est la raison pour laquelle, sur le conseil de plusieurs médecins qui appliquaient à l’époque (les années soixante) le principe de précaution à titre individuel, je n’ai reçu aucun vaccin. En ces années, personne n’aurait songé à discuter, encore moins à contester leur décision dûment inscrite de leur pattes de mouches sur les certificats qu’ils établissaient.
 
Je les entendais à mon égard parler à mes parents d’hyper-immunité, de stimulation excessive de mon système immunitaire, de risque de choc mais je ne retenais de ces considérations que l’information la plus importante à mes yeux : pas de piqûre ! Chouette ! J’y gagnais aussi accessoirement de fréquentes dispenses de sport à l’école pour moi providentielles, quitte à prolonger moi-même, lorsque l’écriture à peine lisible des docteurs le permettait, les durées inscrites sur les précieux et incontestables certificats.
 
Comme ces médecins de famille l’avaient prévu, mon eczéma a complètement disparu lors de ma pré-adolescence pour ne jamais revenir, ce qui m’a en plus permis de faire peau neuve à l’âge où celle-ci, avant même la fin de la jeunesse, commence déjà à s’endurcir !
 

06 janvier 2015

Carnet / Du chant des possibles

Une rareté désormais : la carte de vœux fabrication maison en exemplaire unique reçue l’autre jour au courrier. Au verso d’une belle photo, l’amie de trente ans a recopié un instantané de François Xavier Maigre, un poète que je ne connaissais pas, publié aux éditions Bruno Doucey : 

« Janvier. Son parfum hivernal, sa fraîcheur drue sur nos visages. le vent qui souffle... L’entendez-vous ? C’est le chant des possibles qui érafle les fenêtres de nos vies. »

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Chez moi après les récentes chutes de neige

Chaque année le lendemain de l’Épiphanie, je regarde avec un petit pincement au cœur mon épicéa de Noël qui a perdu sa couleur et ses aiguilles mais dont le parfum rappelle encore ces fêtes de fin d’année pour moi toujours éclairées d’une certaine magie malgré tout ce qu’on leur reproche en ces temps de cynisme nanti et d’affectation blasée. C’est ma culture, avec ses imperfections, mais je m’y sens à l’aise et sans souhaiter la brandir comme un drapeau, je ne voudrais pas la voir remplacée par une autre

Je suis bien conscient de la nécessité de ne pas tomber dans certains pièges politiques sordides mais je pense aussi que refuser de hurler avec les loups ne signifie pas pour autant accepter de bêler avec les agneaux.


J’ai rythmé les fêtes avec les somptueux motets de Jean Gilles (Cantate Jordanis incolæ, Diligam te Domine), le fracassant Te Deum Dettingen de Haendel et des pièces pour orgue de Gaston Litaize, notamment sa Sonate à deux pour grand orgue, à quatre mains, et son étonnant Cortège pour trois trompettes, trois trombones et orgue

J’avais besoin de ces musiques pleines d’élan vital et de beauté pour tenter d’éloigner les vulgarités (hystérie sportive locale variée, passage à ma porte du lancer de Cochonou, autrement dit le Tour de France) et les chagrins de cette année 2014 qui s’est très bien terminée sur le plan matériel mais qui fut désastreuse sur le plan relationnel. Au milieu de ces chefs-d’œuvre musicaux, ma brève incursion dans l’univers symphonique du compositeur Howard Hanson ne m’a pas convaincu. Ce n’était peut-être pas le bon moment pour cette découverte. 

On ne peut pas me soupçonner de me défier de la musique dite contemporaine, ma discothèque peut en témoigner, mais encore moins de renoncer à mes goûts personnels. 

À cet égard, certaines « œuvres » me paraissent relever de la plus éhontée culture des poires, notamment celle d’un « compositeur » d’aujourd’hui dont j’ai oublié le nom et les sons (les trous de mémoire ont parfois du bon) mais pas le comique involontaire de son entretien avec une journaliste, laquelle, manifestement bien intentionnée, lui déclarait après avoir diffusé un salmigondis d’indigents borborygmes carnet,note,journal,autobiographie,écriture de soi,blog littéraire de christian cottet-emard,voeux,meilleurs vœux,cartes de voeux,janvier,poésie,françois xavier maigre,éditions bruno doucey,messe de minuit,saint pierre de Rome,italie,concert du nouvel an,vienne, autriche,musique,strauss,offenbach,howard hanson,jean gilles,Haendel,motets,gaston litaize,orgue,épiphanie,épicéa,chauve-souris,barcarolle,contes d'hoffmann,marche de radetsky,facebook,amis,christian cottet-emard,occident,culture occidentale,art occidental,pompe écclésiastique,agnostique,agnosticisme,pape françois,culture chrétienne,france musique,radio,te deum dettingen,hystérie sportive,vulgarité,chagrin,humeur« je crois discerner dans cette pièce de subtils effets de miroirs, une composition en strates » (!) Et notre compositeur de lui répondre sur le ton matois caractéristique des adeptes et profiteurs de la culture des poires, tout heureux qu’on puisse trouver à leurs productions un intérêt, une beauté ou un sens qu’ils s’étaient abstenus d’y inclure : « Euh... Eh bien oui, on peut l’entendre ainsi, pourquoi pas ? » Ma foi oui, pourquoi pas ! Quant à moi, auditeur tombé par hasard sur cette séquence, j’aurais pu croire qu’un voisin bricolait mais comme je n’ai pas de voisin... Forcément, c’était France Musique !

Moins sonné psychologiquement qu’en fin 2013, j’ai réussi à me remettre un peu dans l’ambiance que j’agrémente chaque année de deux petits rituels : je regarde à la télé les retransmissions en direct de la messe de minuit à Saint-Pierre de Rome et du concert du nouvel an à Vienne. 

Cette année, je craignais une perte d’éclat de cette grande messe en raison du style du Pape François enclin à plus de simplicité. Ce ne fut heureusement pas le cas, voire tout le contraire, avec en prime d’accompagnement musical, en plus de l’orgue et des chants, le concours d’un orchestre de chambre avec des solistes ! Une ambiance de concert

Bien qu’étant agnostique, j’ai toujours aimé la pompe ecclésiastique sans laquelle des pans entiers de l’art occidental n’existeraient pas. Quant au concert du nouvel an, j’en aime depuis l’enfance ses morceaux de bravoure. J’ai toujours la larme à l’œil en écoutant la barcarolle des contes d’Hoffmann, je vibre à l’ouverture de la Chauve-Souris et la Marche de Radetsky m’électrise !

Après ces propos scandaleux, il ne me reste plus qu’à m’amuser à compter le nombre d’amis facebook qui m’auront viré... Les autres, en chair et en os, après avoir entendu bien pire, sont encore là, et c’est l’essentiel.