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03 janvier 2009

Ils sont fous ces viennois !

Où que je me trouve le premier janvier, je me débrouille toujours pour écouter le concert du Nouvel An à la radio et pour en attraper quelques images à la télévision puisqu’il est diffusé en simultané. Cependant, l’image ne rend pas forcément service à la musique.

L’année du passage à la monnaie unique, j’avais déjà été choqué par la vulgarité qui s’exprimait avec la suspension du sigle euro en majesté au-dessus de la fosse d’orchestre. Effet « Kolossal » garanti ! Quelle « déliKate » attention, vraiment ! Au moins, la fausse note ne venait pas des musiciens.

Heureusement, il en faut plus pour me gâcher le plaisir du concert du Nouvel An.

Tant que la caméra se promène dans la fastueuse « Salle Dorée » du Musikverein et parmi les musiciens, tout va bien, mais, tradition viennoise oblige — « tradition = désordre » , disait Gustav Mahler — lorsqu’elle s’échappe dans les demeures aristocratiques pour suivre les kitschissimes évolutions chorégraphiques bêtement plaquées sur la merveilleuse musique de la famille Strauss, quel désastre !

Cette année 2009, la palme du kitsch revenait à de filasses jeunes femmes aux sourires carnassiers et aux muscles enrubannés de bleu, couratées dans des dédales de marbre par des lutins dont les paires d’ailes froufroutant laissaient supposer qu’il s’agissait d’angelots... Des angelots certes, mais en pleine puberté si l’on considérait leurs longs bras et leurs grands pieds en lieu et place des coussins d’amour et des plis et replis de leurs petits frères baroques. Fallait-il convoquer, en même tant que ces blondinets ailés, les grandes sœurs de la schtroumpfette sous prétexte de Beau Danube bleu ?