08 novembre 2012
Le bruit et ma fureur
Ici on apprend qu’une coquette subvention a été accordée par de très officielles instances à un festival de « musique amplifiée » en pleine nature (espérons que le chant des oiseaux et la brise dans les feuillages ne viendra pas déranger les « musiciens »).
Là on s’étonne que les décibels d’une « rave party » aient pu faire entrer en vibration trois vallons de petite montagne sans qu’un képi apparaisse à l’horizon sous prétexte que le propriétaire des champs concernés a donné son autorisation.
Aux journal télévisé, un présentateur qui, faut-il le rappeler, est détenteur d’une carte de presse, nous aboie sa séquence nostalgie sur le thème de la vieille Alpine Renault dont le constructeur sort une version actualisée mais qui — réjouissons-nous — conservera le charme désuet du « son d’enfer » d’origine.
Sur une autre chaîne, son clone nous explique doctement que le fabricant du fameux outil de lavage à haute pression dont un ancien président de la République préconisait l’usage dans les banlieues étudie des modèles encore plus bruyants attestant de « l’image de marque virile du produit » . Je suppose que l'image de marque virile est celle du dynamique retraité à casquette et salopette si désespéré de se retrouver en liberté face à lui-même qu’il en est réduit à se sentir utile en décapant ses nains de jardin chaque fois qu’un matou leur pisse dessus (rien que pour cela, j’aimerais me réincarner en chat).
Sur un chantier, trois types maniant des outils bruyants ne jugent pas utile de protéger leurs oreilles au moyen du casque prévu à cet effet car cela les empêcherait sans doute d’entendre le volume poussé à fond de Radio Nostalgie s’échappant de leur camionnette aux portes grandes ouvertes.
L’autre jour en ville, contrôle de police pour un pépé en Ami 6. Le pot d’échappement de l’Ami 6 pétouille un peu en quatrième à trente à l’heure mais vraiment pas de quoi faire vibrer les vitrines et couper court à toutes les conversations ainsi que cela vient de se produire au passage d’une Harley. Elle avait bien raison Brigitte Bardot de chanter « Moi je ne crains plus personne (même pas la police, ajouterais-je) en Harley Davidson » !
Ce matin, je me lève tôt et je décide de prendre le petit déjeuner en compagnie de France Musique... Pour écouter de la musique pardi ! Louis XIV le faisait bien, pourquoi pas moi ? 7h : zut, les infos. 7h30 : zut, le rappel des titres (au cas où on aurait oublié que c’est si passionnant et varié l’économie). 7h40 : zut, la revue de presse (au cas où on aurait l’outrecuidance de ne pas lire les journaux). 8h : zut, encore les infos (TVA, pouvoir d’achat, compétitivité de nos entreprises. Nos entreprises ? Ah bon. Une chose est sûre, sur France Musique, l'info ne change pas de disque). Coincée entre le vacarme du monde, la musique ! La musique sur France Musique c’est comme la pomme et la betterave dans le tord-boyaux des Tontons flingueurs : « y en a. »
Photo : puisqu'on vous le dit, ne vous gênez pas !
11:50 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : bruit, boucan, vacarme, radio, information, musique, rave party, musique amplifiée, subvention, alpine renault, nettoyeur haute pression, bagnole, voiture, automobile, auto, nain de jardin, casquette, bleu de travail, retraité, salopette, chat, police, ami 6, harley davidson, brigitte bardot, blog cottet-emard, fureur, france musique, tontons flingueurs, pomme, betterave
05 octobre 2012
Olivier Leguay (clavecin) aux Samedis de la discothèque d’Oyonnax
Les samedis de la discothèque sont un nouveau rendez-vous tout public proposé dans le cadre des animations de la médiathèque municipale du centre culturel Aragon d’Oyonnax. Il s’agit de découvrir un instrument de musique, un genre ou un courant musical, une époque ou un compositeur, avec des extraits musicaux joués par des professionnels.
L’organiste et claveciniste Olivier Leguay (photo) professeur au conservatoire d’Oyonnax, animera la première séance consacrée au clavecin. Il présentera les principales danses de la musique instrumentale du dix-septième au dix-huitième siècles et les illustrera d’exemples musicaux.
—> Samedi 6 octobre 2012 de 11h à 12h à la section adulte de la médiathèque municipale d’Oyonnax (salle d'étude), centre culturel Aragon.
Séances suivantes : 1er décembre 2012, la clarinette d’hier à aujourd’hui par Séverine Bonnard. 16 février 2013, A capella dans tous ses états par Dominique Bonnetain. 25 mai 2013, Orgue autour de Bach par Véronique Rougier.
00:26 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : olivier leguay, clavecin, médiathèque oyonnax, discothèque oyonnax, samedis de la discothèque, centre culturel aragon, oyonnax, ain, rhône-alpes, animation, musique, danses dix-deptième et dix-huitième, blog littéraire de christian cottet-emard
14 août 2012
Carnet des concerts : quand Euterpe s'en fout...
En ce moment, c’est la saison des concerts et je ne boude pas mon plaisir malgré les fausses notes qui ne viennent pas des musiciens mais du public.
D’abord, cette manie des ovations debout qui devient systématique et qui prive les personnes forcées ou simplement désireuses de rester assises de toute vision sur le salut des artistes. Applaudir à la fin du concert suffit amplement à remercier les interprètes, on n’est pas au Proms que diable ! Pendant le concert, rien de pire que l’applaudisseur fou toujours prêt à faire claquer ses grosses paluches et à déclencher une réaction en chaîne dès qu’il n’entend plus de notes. Sans doute ignore-t-il que la musique est aussi faite de pauses et de silence. Toujours à propos des applaudissements, ils gênent les musiciens et les mélomanes s’ils crépitent entre les différents mouvements d’une sonate. Si l’on ne connaît pas l’œuvre, ce qui n’a rien de honteux, on applaudit à la fin, voire à la fin du concert, ce n’est pourtant pas compliqué.
Autre calamité du concert, le bambin pleureur ou plutôt ses parents qui devraient pourtant savoir qu’il est stupide et cruel d’imposer deux heures de musique à un enfant en bas âge ou à un nourrisson qui n’a pas fait son rot et qui aura largement le temps de devenir un mélomane quelques années plus tard s’il n’en a pas été irrémédiablement dégoûté par ses géniteurs.
Dernièrement, arrivé une heure à l’avance pour être bien placé, j’ai vécu le pire avec un papa poule flanqué de sa marmaille qui a installé un véritable campement scout juste devant moi pendant que le concert débutait : dépose du matériel Gogosports, goûter tiré des sacs, habillage et déshabillage produisant un concerto pour fermetures éclair et froissements caractéristiques des habits en bouteilles de plastique recyclé. Vous allez me dire que j’ai oublié un autre fâcheux, le tousseur, frère de l’applaudisseur fou. Impossible de l’oublier. Il est venu spécialement au concert pour tousser. À l’entracte, il ne tousse plus, c’est magique ! Peut-être est-il allergique à la musique ? Sans doute pas autant que les deux mamies que le destin a choisi de me catapulter le même jour que celui du papa poule avec son campement. Avaient-elles toutes les deux la cataracte au point d’avoir confondu un concert classique avec un thé dansant ? En tous cas, pendant une de mes sonates préférées de Debussy, elles n’ont pas arrêté de faire des risettes et des goulis-goulis aux bambins qui croquaient leurs Pépitos. Du coup, elles ont sorti les petits beurres en sachets individuels et ont fait elles aussi leur goûter.
Il y a des jours où Euterpe s'en fout...
Vignette représentant Euterpe prise ici.
01:39 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : carnet, concert, musique, fâcheux, blog littéraire, christian cottet-emard, debussy, euterpe