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10 avril 2016

Fiasco de la résidence d'auteur d'Insa Sané à Oyonnax (suite)

Pourquoi le comédien slameur Insa Sané continue-t-il d'être logé à Oyonnax alors que la mairie l'a congédié ? D'habitude, un contrat de travail rompu entraîne la perte du logement de fonction. Cette situation gagnerait à être éclaircie au plus vite car ce manque de transparence est préjudiciable à l'image de l'action culturelle dans le public et au concept des résidences d'auteurs.

Le résumé de la situation ici.

 

 

04 avril 2016

Oyonnax / Culture : le fiasco de la résidence d'auteur dégénère en situation ubuesque

Le comédien auteur slameur en résidence viré par la mairie mais toujours logé en ville et en activité dans les collèges.

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On aurait pu croire close l’affaire de l'auteur comédien slameur en résidence pour trois mois à Oyonnax dont les propos scandaleux tenus au centre culturel Aragon le 9 mars dernier ont suscité des protestations vives et justifiées. Il n’en est rien.

Bonne réaction de la mairie. Mais...

Certes, la mairie d’Oyonnax a-t-elle été bien inspirée de reprendre la main sur ce ce fâcheux épisode en mettant fin à cette résidence d’auteur ainsi qu’on l’apprend dans les colonnes du Progrès du 4 avril dans un article plus professionnel que le compte-rendu publié dans le même journal et qui avait fait l’impasse totale sur la désapprobation exprimée par des personnes présentes à l’animation en médiathèque. Mais des questions dérangeantes demeurent.

Sur ce blog, je n’ai pas l’habitude d’être tendre avec l’actuelle politique culturelle de la ville d’Oyonnax mais la décision responsable qui vient d’être prise est louable. Même si elle s'avère un brin symbolique, elle a au moins le mérite de la clarté et montre qu’il y a tout de même un pilote dans l’avion.

Imbroglio

Revenons aux questions. L’auteur résident est donc « renvoyé » a déclaré le maire d’Oyonnax. Hélas, les choses n’en restent pas là, ainsi qu’on pouvait le prévoir.

S’il n’est plus à même d’intervenir officiellement au centre culturel Aragon, pourquoi l’intéressé est-il toujours hébergé dans un appartement prêté par la mairie ? La directrice du centre culturel rappelle que les 9313 euros consacrés à sa résidence d’auteur sont financés par la Direction régionale des affaires culturelles et que l’opération ne coûte rien à la Ville d’Oyonnax. Il n’en demeure pas moins vrai qu’il s’agit d’argent public. À l’heure où l’on taille à coup de serpe dans les subventions aux associations culturelles et sociales, on peut constater que tout le monde n’est pas au régime !

Encore présent dans les classes de collège

Pire, l’ex-auteur résident continuera ses interventions dans les collèges publics d’Oyonnax. Les associations de parents d’élèves sauront-elles se montrer attentives en cas de nouvelles polémiques ? La presse est-elle invitée à ces interventions dans les classes ? La hiérarchie des collèges concernés n’a-t-elle pas à s’inquiéter qu’un intervenant extérieur évincé par une municipalité en raison de propos jugés tendancieux vienne parler dans les classes ?

À mission réduite, paye réduite ? Peu probable !

Dans ces conditions, étant donné que l’auteur slameur comédien voit ce qu’il appelle pompeusement sa « mission » réduite puisque ses prestations relevant de la compétence municipale sont annulées, la Direction régionale des affaires culturelles va-t-elle réduire aussi sa rémunération ? Rien n’est moins sûr ! Évidemment, la faute n’en revient à personne et chaque collectivité se renverra la balle. Finalement, voilà une façon assez douce de se faire « renvoyer » . Tous les gens qui se font virer à tour de bras dans des secteurs moins feutrés que ceux de l’action culturelle apprécieront.

Plus de discernement serait souhaitable dans le choix des intervenants extérieurs

Cette affaire où l’on voit mijoter un bouillon de culture mêlant gaffes, bévues et boulettes, assaisonné de petits arrangements et de gros embarras, le tout agrémenté de patates chaudes que se refilent tous les protagonistes, a au moins le mérite de lever un coin du tapis qui recouvre les couches d’aveuglement, d’hypocrisie, d’irresponsabilité, de naïveté bobo et de faillite intellectuelle sur lesquelles repose depuis des décennies ce qu’on ose encore appeler aujourd’hui l’action culturelle locale, régionale et nationale, théâtres d’ombres à l’abandon de tous les accommodements et de toutes les démissions.

À Oyonnax, peut-être ce mauvais feuilleton aura-t-il au moins l’avantage, à l’avenir, de pousser le ou les responsables d’un choix aussi malencontreux d’auteur en résidence à plus de discernement, un minimum de la part de professionnels de la culture, surtout lorsqu’il s’agit de s’adresser en priorité à un public d’enfants et de collégiens.

En effet, la loi contrôle et encadre les messages qui peuvent être véhiculés à ces publics, que cela plaise ou non à ce type d’intervenants qu’on rencontre désormais trop souvent et qui ne sont que des rebelles subventionnés, toujours prompts à mordre la main qui les nourrit.

 

22 mars 2016

Rap et culture à Oyonnax : y a-t-il un pilote dans l’avion ?

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Ma récente petite dispute à propos du rap me semblait close mais un hasard assez piquant vient hélas apporter de l’eau à mon moulin.

Alerté mardi par un ancien collègue, j’ai lu un article de l’hebdomadaire Voix de l’Ain qui m’a atterré. Il s’agit d’un article remarquable et courageux de Monika Borowitch qui relate l’intervention d’un auteur, rappeur et slameur au centre culturel Aragon d’Oyonnax le 9 mars dernier.

Préalablement informé de sa venue par une note assez laconique dans le programme du centre culturel, je me suis renseigné sur ses livres. Indifférent à leur thématique, j’ai choisi de ne pas me déplacer pour assister à sa rencontre avec son public, conforté dans ma décision par un détour sur YouTube où j’ai trouvé un exemple de plus de l’indigence que je dénonçais dans un précédent article consacré au rap et à tout ce qui gravite autour de la « culture hip-hop » .

Tout aurait pu en rester là si la lecture du compte-rendu de Voix de l’Ain ne soulevait pas d’épineuses questions sur les choix culturels énigmatiques de la mairie d’Oyonnax.

Première question : y a-t-il un pilote dans l’avion pour qu’un individu officiellement rémunéré pour s’adresser à un très jeune public puisse impunément faire l’apologie du chaos dans un contexte local et national tendu à l’extrême ?

D’autres questions découlent de la première : qui et selon quel critère et quelle procédure a proposé le choix de ce personnage pour intervenir dans des établissements scolaires et des centre sociaux ? (!)

Si l’article relate bien le contenu de la rencontre au centre culturel (ce que semble indiquer la réponse officielle et manifestement gênée des services culturels dans ces mêmes colonnes) le public est en droit de savoir de quoi il retourne exactement face à la gravité des faits. Lorsque je parle du public, je précise que le contribuable est concerné. L’intéressé est en effet un auteur en résidence à Oyonnax pour plusieurs mois. Je suppose donc qu’il ne vient pas bénévolement.

Mais le plus préoccupant dans cette affaire est plutôt de savoir quel degré d'inconscience ont atteint un ou des décideurs pour offrir une tribune à un représentant typique de ces pseudo-artistes qui n'ont pour but que de régler des comptes avec le pays où ils prospèrent sur les ruines de la misère culturelle et sur les plaies à vif de la société.

À cet égard, la réponse des services culturels est édifiante : « Ça va complètement à l'encontre de ce qu'on a cru accueillir » . Une naïveté pour le moins étonnante ! Les responsables culturels locaux vivent-ils sur une exoplanète pour méconnaître à ce point le registre habituel des « auteurs rappeurs slameurs » ? Et cette remarque réjouissante : « Quant on dialogue avec lui (l'auteur résident), il n'est pas dans l'appel à la violence » (!) Nous voilà rassurés !

En apprenant l’existence de cette résidence d’auteur, j’avais été étonné de constater que la mairie, d’habitude si férue de communication, n’était guère loquace à propos d’une initiative d’envergure puisqu’elle s’étale sur plusieurs mois.

Avant le 9 mars, j’avais vainement cherché dans la presse et sur les sites internet municipaux la réponse à ma question : que vient faire cette personne à Oyonnax ? En quoi consiste le projet qui préside à cette initiative ? Pourquoi une telle discrétion ?

J’attends toujours la réponse bien qu’une partie de celle-ci soit mise en lumière au fur et à mesure du développement des réactions à ce qui prend progressivement la tournure d’un scandale.

P.S. : compte tenu de la réaction molle et embarrassée des responsables culturels à cette affaire alors que cet « auteur » persiste et signe, il serait judicieux que les parents d’élèves des établissements scolaires concernés et les usagers des centres sociaux se montrent particulièrement attentifs et réactifs en cas d’autres éventuels dérapages dont certains, répétons-le, peuvent relever des tribunaux.

Pour de plus amples informations concernant le contenu inadmissible des propos tenus par l’auteur en résidence officielle à Oyonnax, le mieux est de se procurer en kiosques l’hebdomadaire Voix de l’Ain daté du vendredi 18 mars 2016. Pour qui ne le trouverait pas, on le consulte, si ma mémoire est bonne, à la médiathèque municipale d’Oyonnax.