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15 janvier 2018

Polémique/ Oyo maso (suite) : presque toujours le même scénario

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Aujourd’hui, lorsqu’une actualité, une situation, un événement nous paraissent absurdes, illogiques, incompréhensibles, il nous faut chercher du côté de l’argent, de la raison économique. Je fais ici allusion aux dispositifs qui permettent à la ville de percevoir des subventions en faveur de sa politique sociale, le problème étant qu’à Oyonnax comme ailleurs, on confond l’action sociale et l’action culturelle.

 

L’analyse sous cet angle nous permet aussi de comprendre bien des aspects de ce à quoi ressemble depuis quelques années la programmation culturelle de la ville d’Oyonnax, même pas digne de celle d’une MJC (Maison des Jeunes et de la Culture) du début des années soixante-dix, notamment sur la scène du grand théâtre du centre culturel Aragon.

 

L'adjointe à la culture minimise

 

En ce qui concerne les réactions officielles que la presse locale a pu obtenir à propos du couac de la cérémonie des vœux, on notera celle, aussi désinvolte qu’inappropriée de l’adjointe à la culture, toujours prête à minimiser comme elle s’y était déjà employée lors de la précédente affaire du même type survenue il y a deux ans à la médiathèque : « Les artistes sont imprévisibles ! » a-t-elle déclaré au journaliste du Progrès!

 

La dame devrait savoir qu’un artiste n’est imprévisible que dans les moments exceptionnels de sa pratique, lorsqu’il lui arrive d’être réellement créatif. Le reste du temps, l’artiste cherche, explore et réfléchit dans l’ombre. Rien à voir avec la sordide prestation à la cérémonie des vœux mais aussi en décembre dernier au centre Aragon, d’un saltimbanque de bas étage dont le nom ne mérite même pas d’être prononcé.

 

Ce genre d’opportunistes, comme celui qui fit tourner au fiasco la résidence d’auteur de 2016, ne peuvent être qualifiés d’artistes que par des gens qui ont perdu la mesure.

 

Contrairement à ce que déclare l’adjointe à la culture, ces deux individus étaient parfaitement prévisibles. Leur donner la parole ne pouvait aboutir qu’au clash. Si l’on peut aisément constater que ce soit l’objectif de ces pantins instrumentalisés, on a en revanche du mal à comprendre qu’une mairie, même tenue de donner des gages au profit des usines à gaz de la politique de la ville, puisse consentir une fois de plus à se ridiculiser d’aussi sinistre manière dans le choix de tels personnages pour ses saisons de spectacles.

 

Cela n'arrive pas qu'à Oyonnax :     

 

La récurrence des provocations auxquelles se livrent des intervenants ayant tous le même profil « professionnel » , promus, financés et soutenus par les pouvoirs publics s’inscrit dans une tendance nationale. Quelques exemples récents pour mémoire :

Février 2015.  Un rappeur accuse de racisme les lecteurs de Télérama. Il déclare que « les caricatures de Charlie ont contribué à l'islamophobie ».  

 

Mars 2016. Un rappeur invité en résidence d’écrivain à Oyonnax tient des propos scandaleux et inappropriés devant un public d’adultes et de jeunes mineurs à la médiathèque municipale. Le maire décide logiquement de son renvoi mais le mal est fait.

 

Mai 2016. L’invitation aux commémorations de Verdun d’un rappeur connu pour les paroles insultantes de ses chansons à l’égard de la France provoque un tollé légitime. Heureusement, le concert est annulé.

 

Février 2017. L’affaire des milliers de tweets violents, antisémites et homophobes d’un rappeur promu au niveau national par Télérama, les Inrockupibles et l’émission littéraire La Grande librairie (entre autres) agite les milieux de la culture. L’avantage est que la duplicité et la réelle nature de l’individu est enfin dévoilée au point qu'il disparaît (un peu tard) de la scène médiatique.

 

12 janvier 2018

Oyo maso

polémique,oyonnax,ain,haut-bugey,france,rhône-alpes auvergne,cérémonie des vœux d'oyonnax,politique,scandale,provocation,politique de la ville,humoristeAprès le rappeur en résidence et ses propos scandaleux tenus au centre Aragon, voici « l'humoriste » pas drôle au sketch cracra à la cérémonie des vœux. Décidément, c'est une manie à Oyonnax de payer pour se faire provoquer à domicile ! Il serait temps de remettre un peu d'ordre dans tout cela ! À moins que la politique de la ville n’autorise plus aucune réaction ?

 

La mécanique est bien rodée. Un comédien, un chanteur, un auteur, un artiste ou du moins quelqu’un qui se présente ainsi, se fait embaucher pour fournir une prestation d’animation, d’éducation ou de divertissement rétribuée par recours à des fonds publics. Une fois sur scène, notre « artiste » se livre à ce qu’on appelle aujourd’hui un dérapage verbal plus ou moins contrôlé dans le but de déclencher une polémique, un scandale et surtout une de ces bonnes grosses publicités médiatiques gratuites qu’on désigne désormais sous le nom de buzz.

 

La plupart du temps, il s’agit de provocations grossières et frontales visant des institutions qui hésitent à réagir fermement par crainte d’être accusées d’intolérance ou de manque d’humour, les nouveaux péchés capitaux du catéchisme bobo. Quand personne ne bronche, « l’artiste » empoche son cachet en rigolant à la perspective d’aller raconter dans les dîners en ville comment il a réussi à se faire payer pour mordre la main qui l’a nourri.

 

Lorsque les réactions (hélas de plus en plus en rares) se font trop véhémentes, « l’artiste » se répand dans la presse en protestant de son étonnement et de son incompréhension devant tant de violence à son égard, lui qui ne fait rien d’autre que d’exercer gentiment son métier (pardon, son « art »). Si le brave « artiste » ainsi incompris a eu dans une autre vie quelques soucis avec la justice (oh, quelques broutilles débouchant juste sur un petit séjour en prison, rien de bien grave vous voyez), il dénoncera les entraves à son exemplaire réinsertion. S’il est issu de la diversité, il déplorera le racisme dont il est évidemment victime.

 

S’il existe encore des rêveurs dupes de ce scénario parfaitement au point et qui ne comprennent pas pourquoi nous nous énervons vous et moi en constatant la récurrence de tels épisodes, il faut leur concéder qu’il est difficile de trouver la réponse appropriée à ce genre d’attaques (car c’est bien d’attaques qu’il s’agit, contre nos institutions donc contre nous, par des individus qui, soyons-en conscient, ne viennent pas en amis sur la scène publique où ils ont des comptes à régler ; le laxisme affiché les y encourage, alors pourquoi se priver si, en plus, ça rapporte ?).

 

Il est vrai que l’aspect financier de la politique de la ville peut expliquer le sang froid obligatoire des représentants des institutions ciblées de façon ordurière par les humoristes pas drôles ainsi que le flegme en apparence étonnant affiché par les élus lorsqu’on leur demande comment un insignifiant saltimbanque peut être rémunéré sur les deniers publics pour le seul plaisir narcissique de régler ses comptes personnels avec les forces de l’ordre en leur faisant injure en pleine cérémonie officielle.

 

Alors que faire ? Comment réagir ? Ne rien dire ? Ne pas relever ? Ne pas jeter de l’huile sur le feu ? Ne pas tomber dans le piège de la provocation ainsi que beaucoup le préconisent ? Cela sera interprété par ceux qui croient qu’ils n’auront bientôt que des droits comme un aveu de faiblesse, pour du consentement, de la soumission suscitant toujours plus de nouveaux dérapages, de nouvelles transgressions.

 

Dénoncer ? Protester ? Demander des comptes à ceux qui rendent possibles de telles situations ? Exiger des sanctions ? Ce sera s’assurer d’être taxé au pire de facho, au mieux de réac ou de fin de race, vous savez, celle du vieux monde où le recours à l’irrévérence humoristique spirituelle était admis mais certes pas la complaisance de se vautrer dans l’injure publique scatologique masquant ses sinistres relents de haine et de mépris sous le voile d’un humour fallacieux.

 

Si l’on ne veut pas que la silencieuse majorité des citoyens attachés à leurs institutions traînées dans la boue (pour ne pas dire plus) par des opportunistes hostiles et sans talents choisissent d’autres voies que celles de la démocratie pour en finir avec la répétition de spectacles aussi navrants que celui qui fut donné à la cérémonie des vœux à Oyonnax, il faut sommer les élus de reprendre le contrôle sur les intervenants extérieurs qu’ils emploient, notamment dans les secteurs du social et de la culture considérés par nos ennemis comme le ventre mou de nos sociétés chaque jour un peu plus en ligne de mire.

Illustration : détail de la Une du Progrès d'Oyonnax

 

08 juillet 2017

Carnet

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La grande glissade dans l’insignifiance des saisons de spectacles à Oyonnax n’en finit pas ces dernières années, ce qui se confirme encore dans la nouvelle édition. Amateurs de culture classique, il vous faudra prendre la route, le train ou l’avion vers des contrées plus clémentes. En ce qui concerne la variété, on nous annonce une chanteuse qui se présente comme héritière de Véronique Sanson. C’est dire le niveau...

Cette vertigineuse dégringolade suscite des questions concernant les choix des spectacles et le fonctionnement du centre Aragon, notamment lorsqu’on constate qu’un intervenant, directeur d’une compagnie et associé à la programmation de la scène (on se demande bien pourquoi), produira deux spectacles. C’est ce qui s’appelle être juge et partie, une pratique digne des républiques bananières qui n’est peut-être pas interdite mais peu élégante, disons limite, et qui en dit long sur la dérive générale des usages en matière de programmation culturelle. C’était déjà le cas lors de la saison précédente. À cet égard, on a l’impression que le centre culturel Aragon, livré à la récurrente indifférence des décideurs locaux, navigue à vue, au gré des courants, ballotté entre les modes futiles, les nouveaux conformismes idéologiques et l'animation sociale, ce qui le rend évidemment vulnérable à l’entrisme d’intervenants parfois douteux ainsi qu’on l’a vu ces quatre dernières années et encore tout récemment à travers des conférences aux contenus ambigus et une résidence d’auteur qui s’est soldée par un fiasco retentissant.

On ne peut que s’attrister de cette situation quand on a connu l’espoir suscité en ses débuts par le centre culturel Aragon.

Lancer de Cochonou : ne circulez plus même s’il n’y a rien à voir

Si la culture redevient la cinquième roue de la charrette, tout roule pour le sport de masse. On refait même des routes spécialement pour le confort des cyclistes du Lancer de Cochonou. Moi qui avais choisi de me protéger de cette affligeante vision, je subis pour la troisième fois ce barnum depuis mon installation dans un petit village jurassien qu’il me sera interdit de quitter aujourd’hui samedi entre midi et 17h30.

Tout le monde hurle à la prise d’otage lorsque la légitime exaspération sociale se traduit par des grèves mais personne ne moufte lorsque la liberté de circulation et l’espace public sont confisqués au profit d’un sport dénaturé (pardon pour le pléonasme) dont la seule justification est le passage crapoteux d’une caravane publicitaire grotesque.

Burkini vs bikini : pas de trêve à la plage
En attendant de retrouver ma liberté de circuler, je peux toujours patienter en feuilletant la presse. Dans Télérama, le magazine que je ne continue de lire que pour savoir comment pense l’ennemi, je tombe sur la prose très politiquement correcte d’un de ces quadras que la rédaction a l’art de convoquer comme des experts en analyse de notre merveilleuse époque, un certain Christophe Granger, historien qui affirme doctement : Si le burkini a tant choqué, c’est qu’il contrevient à la norme estivale de la dénudation et de la visibilité du corps. Rien de plus ? Vraiment ? Ainsi ne devrions-nous pas nous en soucier plus que cela ?

Cette conclusion aussi courte qu’expéditive est heureusement nuancée en termes forts diplomatiques quand même par le philosophe Roger-Pol Droit dans sa chronique du journal Le Monde : Que « l’indifférence » envers le burkini soit la meilleure attitude me semble une profonde erreur. L’historien minimise l’affichage religieux produit par cette tenue, et le réduit presque à néant, sous le prétexte que des femmes qui la porte peuvent très bien penser à autre chose... Que le burkini ne puisse ni ne doive être interdit est une évidence. Mais il doit être critiqué, dénoncé, et donc combattu par le texte, l’image, la parole. À la différence du bikini, il me semble bien constituer un élément d’un puzzle idéologique, politique et religieux structuré.

Voilà qui a le mérite d’être dit, même avec une prudence un peu appuyée à mon goût, face au déni de réalité qu’on rencontre si souvent aujourd’hui chez cette génération d’intellectuels dont Christophe Granger est un parfait exemple.

Il importe à mon sens de considérer le port du voile et du burkini pour ce qu'il est : un message d’hostilité et de sécession qui nous est adressé à titre délibéré et permanent dans le cadre d'une stratégie de tension et de test de notre volonté de résistance.