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04 octobre 2012

Concert orgue et chant dimanche 7 octobre 2012 en l'abbatiale St Michel de Nantua

Communiqué

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Lorsqu’on présente un concert, il est de coutume de rajouter le vocable « exceptionnel », et ce sera bien effectivement le cas pour le concert du Dimanche 7 Octobre 2012 à 17h00 donné en l’Abbatiale Saint-Michel de Nantua.

Nous aurons en effet le plaisir de recevoir des artistes d’origine russe en la personne de l’organiste Slava CHEVLIAKOV et de la basse Valera DROUGOVSKOÏ qui se produiront dans un répertoire entièrement issu de leur pays d’origine. Nous entendrons tour à tour chants traditionnels orthodoxes, mélodies et airs d’opéra russes accompagnés ou non à l’orgue et signés Tchaikowsky, Glinka, Rimsky-Korsakov et Borodine. Par ailleurs l’organiste interprétera deux pièces extraites également du répertoire russe et qui devraient sonner admirablement sur l’orgue Lété-1845 de l’Abbatiale Saint-Michel dont l’acoustique généreuse devrait bien mettre en valeur la voix de basse.

Les deux artistes viennent tous deux des Conservatoires Supérieurs de Musique de Moscou ou de Kiev. L’organiste Slava Chevliakov a ensuite poursuivi sa formation en Europe et notamment en France en se perfectionnant auprès d’organistes comme Michel Chapuis. Il enseigne l’orgue au Conservatoire de Moscou et également en région parisienne et il est titulaire de l’orgue de l’église Saint Léon à Paris. La  basse Valéra Drougovskoy est actuellement soliste à l’Opéra National de Minsk tout en étant invité à différents festivals en France, en Europe, en Amérique du Sud. .

Nul doute que ce programme de concert inhabituel devrait attirer beaucoup d’auditeurs séduits par cette musique si envoûtante venue du plus grand pays du monde qu’est la Russie. Ce concert est proposé à l’initiative des Amis de l’Orgue conjointement avec la paroisse de Nantua.

Tarif normal : 12 € . Adhérents Amis de l’orgue : 10 €. Moins de 16 ans : gratuit.

Photos : l'organiste Slava Chevliakov (à gauche) et la basse Valéra Drougovskoî (à droite).

20 octobre 2009

« Et qui est mort et qui ne l’est pas ? » (Ezra Pound)

800px-Halloween.JPGCet été, je n’ai pas été entièrement satisfait de mes lectures et ce n’est pas le marronnier de la rentrée littéraire qui risquait de me combler de ses fruits. En plusieurs décennies, je n’ai pas le souvenir d’avoir lu un seul livre des différentes rentrées littéraires en édition brochée. Mes lectures ont pour gisement le poche et l’occasion et je ne m’aventure du côté des nouveautés que dans la petite ou microédition voire par le canal du service de presse. Seule exception, la volonté mûrement réfléchie de me procurer ce que j’appelle un livre par moi élu ou attendu. Cela ne m’empêche évidemment pas d’abuser de la presse péri ou paralittéraire, même si je ne suis presque jamais ses avis.

Ne pas tomber sur les bons livres au moment où j’en ai besoin ne serait pas grave si cela ne réveillait pas tout de suite en moi la très désagréable sensation de ne pas être vivant, sensation que j’éprouve encore plus profondément dès que me parviennent les bribes du radotage permanent qu’on appelle les informations à la radio et à la télé, ces chroniques de la non-vie censées refléter nos préoccupations quotidiennes débitées dans un vocabulaire dont tous les mots sont truqués ou vides de sens. Dans ces informations qui n’en sont pas et dans lesquelles j’inclus la publicité, je trouve encarté dans un hebdo culturel un dépliant où le mot « joie » est répété à satiété à seule fin de fourguer de la bagnole et encore de la bagnole. On a la « joie » qu’on peut...

Heureusement, dans le courrier des lecteurs du même hebdo, cette apostrophe d’un correspondant, Rémy Aune : « Esclaves... qui vont faire leurs courses le dimanche dans un supermarché désormais ouvert, qui dorment avec leur portable et sont incapables de l’éteindre, qui se battent lors des soldes pour un objet ou des vêtements superfétatoires, qui marchent dans la rue la bouche ouverte, le regard vide, l’œil bovin et les oreilles explosées de bruit, qui campent trois jours devant une salle de concert, qui achètent mille fois son prix le maillot d’une équipe de football, qui s’endettent pour un écran plat, à tous ces esclaves qui se croient libres, je suggérerais la lecture du texte d’Etienne de la Boétie : Discours de la servitude volontaire. »

J’ai toujours aimé aborder les œuvres littéraires par le biais des musiques qu’elles inspirent parce que la musique a autant d’importance pour moi, parfois plus, que la littérature. Je n’ai pas procédé autrement lorsque j’ai découvert, voici bien des années, Le Lieutenant Kijé de Serge Prokofiev, œuvre composée d’après la nouvelle de Iouri Tynianov, et Le Coq d’or, l’opéra de Nikolaï Rimsky-Korsakov, d’après le conte de Pouchkine. Dès que mes explorations littéraires marquent le pas, je retourne à la mise en perspective de ces chefs-d’œuvre dont le sens n’en finit plus de ricocher. Je ne peux évoquer les auteurs russes qui me parlent le plus sans évoquer Nikolaï Gogol, notamment ses Âmes mortes.  Malgré leur part d’engagement politique contestataire, Le Lieutenant Kijé, Le Coq d’or et Les Âmes mortes restent avant tout des créations artistiques d’une portée bien supérieure et sont des œuvres ironiques à propos desquelles on pourrait citer Ezra Pound  : « Et qui est mort et qui ne l’est pas ? » . Question que posait Pier Paolo Pasolini en pleine société de consommation  au vingtième siècle : «  Ce nivellement culturel auquel le fascisme n’avait pu parvenir en vingt ans, la civilisation du bien-être l’a obtenu en quelques années seulement. Nous sommes tous morts et nous ne le savons pas encore... » Question d’une lancinante actualité dans nos pays riches en ce début du vingt-et-unième siècle.

Note : Le Lieutenant Kijé est un officier inexistant (au sens propre) né d’une ligne fautive dans un registre de la bureaucratie tsariste. Personne n’osant avouer la coquille à l’origine de l’erreur, l’officier inexistant va poursuivre toute sa carrière militaire.
Dans l’épilogue du Coq d’or, il apparaît que la plupart des personnages n’existaient pas.
Dans Les Âmes mortes, le mot « âmes » désigne des serfs décédés mais considérés comme vivants d’un point de vue administratif.

Photo de citrouille Halloween prise sur Wikipédia