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16 décembre 2019

Interlude musical du temps de Noël

Sir William Walton (1902-1983) : What cheer ?

 

15 décembre 2019

Mon poème du troisième dimanche de l'Avent

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La patience et les rêves passent sous la lanterne

 

L’hellébore noir attend l’hiver près des futaies pour devenir la rose de Noël

 

Près de l’autel le cierge attend la nuit pour ouvrir l’ombre comme un livre

 

Nées l’une et l’autre de lointains obscurs la flamme et la fleur regardent très haut vers les voûtes où se dissipent les parfums de la forêt et de l’encens

 

Et c’est à l’heure la plus sombre où elles vacillent que le vieux monde va s’éclairer et rajeunir

 

© Éditions Orage-Lagune-Express, tous droits réservés.

Photo : la crèche de l'artiste Jean-Jacques Dalmais sur le parvis de l'église Saint-Léger d'Oyonnax (Ain)

 

14 décembre 2019

Au bar de l'hôtel

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Photo © MCC, 2018

Un cognac en fin d’après-midi n’était pas une bonne idée. Mhorn en prit deux au bar de l’hôtel après le départ du Bernois mais n’obtint pas l’effet escompté. L’observation furtive de la jeune fille chez Andrade avait réveillé une vieille amertume à laquelle il était furieux de céder. La jeune fille ressemblait-elle seulement à Mariana ? Malgré une différence d’âge d’une bonne quinzaine d’années avec lui et le Bernois, Mariana était peut-être méconnaissable aujourd’hui. Si Mhorn avait trouvé une ressemblance, c’était tout simplement parce qu’il cherchait le visage de Mariana dans celui de toutes les autres femmes qui pouvaient le troubler. Était-ce la commissure des lèvres, un froncement de sourcils, un clignement de paupières ou bien ce léger sourire de pure civilité que les hommes sont souvent un peu trop prompts à interpréter comme un indice de douceur, de bienveillance ou d’empathie ?

Mhorn s’en voulait de ressasser ainsi. Encore une journée fichue, pensa-t-il en trempant un sucre dans le fond de son verre. Le Bernois avait quitté la bibliothèque d’Andrade muni de vieux dictionnaires destinés aux étagères de son magasin à Berne et Mhorn n’avait pas pu convaincre Andrade de baisser le prix d’une marine de la fin du dix-neuvième siècle qui intéressait un de ses clients. Tout ce qui lui restait de cette entrevue se limitait à cette histoire fumeuse de diamant à retrouver Dieu sait où et à négocier avec Dieu sait qui pour en partager de bien illusoires profits. Si je n’avais pas quitté la marine marchande pour trafiquer des vieilleries, je n’aurais plus que quelques années à tirer avant la retraite, se reprocha-t-il, mais j’aurais peut-être fait naufrage ! plaisanta-t-il en lui-même ainsi qu’il en avait l’habitude pour lutter contre ce qu’il considérait avec mépris comme des états d’âme. Le naufrage s’était pourtant produit, non pas dans l’océan mais dans la vie. La glace derrière le comptoir mal éclairé renvoyait de Preben Mhorn le reflet d’un homme dont les yeux ne pouvaient désormais briller que dans une colère froide ou, parfois, à la vue d’une liasse de billets de banque.

 

(Chantier en cours)

© Club L A C, éditions Orage-Lagune-Express 2019 et l'auteur. Manuscrit déposé en étude notariale comme tous les extraits de fictions inédites publiés sur ce blog.