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Le Puits des pénitents ou la disparue de Cluny de Jean-Jacques Nuel. Éditions Héraclite, collection Terres de Bourgogne. 2022. 198 p. 17 €.
Quand on aime, on ne compte pas. Cet adage s’applique autant aux livres que Jean-Jacques Nuel écrit dans des genres aussi différents que le récit, la poésie, la nouvelle, l’aphorisme et le roman qu’au détective privé Brice Noval, l’inlassable enquêteur qui aime son métier et ne compte pas son temps pour faire triompher la vérité.
Comme son créateur, Brice Noval le lyonnais s’est retiré dans un petit village de Bourgogne près de Cluny, l’ancien centre rayonnant de la chrétienté. Il n’arpente pas sa nouvelle région de résidence pour le seul plaisir de la promenade même si comme il plaisante, « Je ne cherche pas le travail. Cela dit, si le travail me cherche, il me trouve. » C’est bien sûr précisément ce qui arrive à ce privé qui procède à l’ancienne c’est-à-dire comme Hercule Poirot et Columbo, à l’intuition, au flair, à la chance.
Une jeune fille disparue, sa mère qui appelle Brice Noval à la rescousse pour mener des recherches parallèlement à l’enquête officielle de la gendarmerie, voilà la mécanique infernale qui entraîne un retraité flegmatique sur les chemins sinueux du détective revigoré. La retraite, ce sera une fois de plus pour plus tard. En effet, le personnage de privé en apparence perclus de routine et d’habitudes mais en réalité à l’œil toujours vif inventé par Jean-Jacques Nuel n’en est pas à son coup d’essai en Bourgogne ainsi que s’en souviennent les lecteurs d’Avril à Cluny également publié avec un grand succès aux éditions Héraclite en 2021 après deux autres polars lyonnais.
Ainsi se suivent les chemins de Brice Noval et de son créateur, de Lyon à Cluny, pour le plus grand plaisir des passionnés d’enquêtes méticuleuses comme pour celui des amateurs de lourdes ambiances provinciales que Jean-Jacques Nuel excelle à suggérer, un brin d’humour british en sus, d’un style qu’on pourrait apparenter à la ligne claire s’il s’agissait d’une bande dessinée. Petit clin d'œil : lors de son enquête, Brice Noval se rend dans un immeuble pour interroger un certain monsieur Nuel « qui ne semblait pas antipathique » !
Et ce fameux puits des pénitents dans tout cela ? Pour le découvrir, ouvrez le livre et imprégnez-vous de l’étrange atmosphère clunisienne agrémentée par l’auteur de quelques repères historiques qui vous donneront envie d’en savoir plus.