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02 janvier 2023

Carnet / Musique amie

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Un beau nuage lenticulaire capturé par mon Lumix, derrière chez moi.

 

Dans la préface de son livre Requiem (une de mes lectures de chevet) Antonio Tabucchi déclare « j’ai toujours aimé la musique à bon marché » et de citer en l’approuvant le poète brésilien Carlos Drummond de Andrade : « Je ne veux pas de Haendel pour ami, et je n’entends pas les aubades des archanges. »
J’ignore quant à moi si Haendel avait des amis. Le mot ami avait-il d’ailleurs à l’époque de Haendel le même sens qu’aujourd’hui ? Ce n’est pas certain.

En ce qui me concerne, la musique de Haendel m’accompagne en véritable amie depuis mon enfance (grâce aux disques familiaux) et c’est avec cet extrait de L'Allegro, il Penseroso ed il Moderato écouté en songeant aux nuages lenticulaires que je commence la nouvelle année. Qu'elle soit heureuse à qui passe par ici et me fait l'amitié de me lire.

 

20 mai 2022

Lectures du moment :

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26 août 2017

Carnet / De l’inconvénient de mourir pour un écrivain

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Antonio Tabucchi, hélas décédé en 2012 à soixante-neuf ans, est un intellectuel de gauche très représentatif des années soixante-dix et quatre-vingt du vingtième siècle. Je ne partage pas beaucoup de ses opinions politiques, surtout dans les temps que nous connaissons, mais cela ne m’empêche pas de le considérer comme un très grand écrivain d’un point de vue strictement littéraire et cela suffit à mon bonheur de le lire.

Je crois que c’est Borges qui disait que les opinions politiques individuelles d’un écrivain n’avaient guère d’intérêt, ce que je pense moi aussi. Par exemple, s’il m’est arrivé de citer Tabucchi à propos des Lusiades de Camões, ce n’est pas du tout pour étayer ma lecture personnelle de l’épopée nationale portugaise, ce à quoi je me garderais bien de me hasarder.

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Quant au personnage principal, ce Pereira qui prétend, ce n’est pas son évolution politique qui m’a le plus intéressé mais sa nature, ses habitudes, son cadre de vie, ses sentiments, sa mélancolie, sa manière d’être au monde, de se déplacer, de bouger, de se nourrir, de vivoter.

Comment un écrivain est-il compris ou espère-t-il l’être par le lecteur ? Vaste question. Peut-être Antonio Tabucchi serait-il très mécontent de ma lecture apolitique de son Pereira prétend, c’est même fort probable...