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12 août 2005

De la meilleure et de la pire façon d'être un touriste

Aujourd'hui, plus personne ne veut être touriste et ceci, bien-sûr, à l'époque du tourisme de masse le plus frénétique. Écoutons les récits de voyages de nos collègues et connaissances. Ce sont tout d'abord des récits de vacances et donc de tourisme... Eh bien non. Touriste moi ? Vous plaisantez, je vaux mieux que cela.
Ce refus d'une condition qui est pourtant celle d'une bonne partie de la population nantie des pays les plus développés s'exprime jusque sur les plateaux de télévision à l'heure des programmes documentaires. Soucieux de se démarquer de toute préoccupation bassement touristique, leurs présentateurs oublient à l'évidence qu'ils se livrent en réalité à la promotion du plus banal des tourismes, celui qu'on pratique au fond de son canapé en mangeant des pommes chips devant le petit écran où défile tout le pittoresque du monde.
En fait, cette obsession et cette illusion de se soustraire à la masse des touristes n'est qu'une expression supplémentaire du désarroi de l'individu noyé dans la multitude et de son désir désespéré de se singulariser. Comment celui qui cherche ainsi à s'exclure peut-il ignorer qu'à travers cette orgueilleuse et dérisoire tentative, il ne fait que se disperser dans une foule encore plus compacte que celle des cohortes de touristes, celle de tous ceux qui se croient meilleurs et plus malins que les autres ?
(Extrait de mon prochain recueil de carnets de voyage)

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