Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01 novembre 2008

Pouvons-nous continuer ainsi ?

En raison d’une concentration de banales corvées supérieure à la moyenne ces temps-ci, j’ai dû céder sur un de mes rares principes, le boycott des supermarchés qui ouvrent les dimanches et jours fériés.
Enfreindre ma propre loi m’était d’autant plus cuisant ce jour de Toussaint qui voyait jadis la morne frénésie du monde marchand s’interrompre pour une journée pouvant cultiver l’espoir d’une parenthèse de vie intérieure, qu’on soit croyant ou non.
Dans cet univers de la grande distribution qui s’acharne à nier le cours naturel des saisons avec sa trompeuse opulence de primeurs mondialisés, — toute cette logistique pour des fruits et légumes sans goût ni grâce — le télescopage des chrysanthèmes et des guirlandes de Noël reléguant deux fêtes riches de sens au rayon « bonnes affaires » avait au moins le mérite d’envoyer un signe de plus : pouvons-nous continuer ainsi ?

Commentaires

Oui, j'ai souvent l'impression que l'organisation de notre société est englouti dans un vortex de cupidité, de cynisme, d'individualisme forcené et de négation des richesses simples de la vie au nom de la croissance... Mais j'ai, dans le même temps conscience, que les grandes utopies du XXème siècle ont été bien pire question cynisme... Au travers de ce chaos l'humain fera des progrès matériels régulièrement, voir même peut-être des progrès sociaux, mais les progrès à propos de sagesse fondamentale en sont au même point depuis des millénaires, seul quelques humains parviennent à tourner leur esprit vers autre chose que la peur et la réactivité, pour l'ensemble de l'humanité, il n'y a rien à faire "Lupus est homo homini"

Écrit par : Jacki Maréchal | 04 novembre 2008

Pour ne parler que de la peur, je ne suis pas sûr qu'elle soit si mauvaise conseillère que cela. On peut avoir peur des gens qui n'ont pas peur. À l'époque où je m'intéressais plus aux idées générales que maintenant et où il m'arrivait de me prendre parfois un peu au sérieux (péché de jeunesse) j'avais commencé à écrire des notes pour un essai que je voulais intituler « Morale de la peur » . Mais notre passage sur Terre est si court et si absurde que j'ai préféré en rester aux plaisirs de la littérature.

Écrit par : Christian Cottet-Emard | 06 novembre 2008

C'est vrai qu'on peut beaucoup élargir le propos sur la peur.
Ici je ne voulais parler que d'un aspect qui concerne l'imaginaire (propre à l'homme et propre à ses peurs). Cet imaginaire le conduit souvent à se faire des schémas terribles sur l'avenir, il vient polluer la part saine de la peur (celle du réflexe normal et de la réflexion salutaire) et conduit à se replier sur soi-même dans le cocooning malsain de l'indifférence et dans le même temps à développer des réflexes réactifs à tout changement. Cela s'appelle plus simplement avoir un esprit réactionnaire.
Par contre, trop d'enthousiasme dans le sens de l'optimisme mène à des catastrophes bien pire (De l'utopie forcenée découle Big Brother).

Écrit par : Jacki Maréchal | 06 novembre 2008

Non, on ne peut pas (continuer ainsi).
En cas de besoin en jours fériés, j'ai pour seule règle de me tourner vers mes voisins. Oser quémander un dépannage pour ne pas accréditer le fait qu'on puisse ouvrir un magasin n'importe quand, voilà ce qui me reconnecte avec le vrai monde, celui qui vit tout près de nous. Et l'effort sur soi (cette honte dans la poche) se voit si souvent récompensé qu'on en devient confiant dans quelque chose, peut-être un avenir commun.

Écrit par : Don Lo | 10 novembre 2008

Les commentaires sont fermés.