Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26 décembre 2022

Carnet / Supermarchés, poètes et patates

supermarché,grande distribution,poète,patate,commerce,blog littéraire de christian cottet-emard,carnet,note,journal,humeur,chronique,billet,christian cottet-emardSur les pages internet d’un poète à la mode (je veux dire à la mode dans le microscopique écosystème de la poésie contemporaine bien-pensante) j’ai lu tout le mal que celui-ci (comme tant d’autres) pensait des supermarchés, ce qui est tout à fait son droit. 

Ah, l’enfer du consumérisme, de l’abondance obscène ! Et tous ces gens (ces gens comme vous et moi) qui vont faire leurs courses et se payer une petite fantaisie de temps en temps, pour Noël, par exemple, au lieu de faire pousser des topinambours sur le rebord de leur fenêtre ! Ah non, vraiment ! Pouah !

Bon, d’accord, les supermarchés, la grande distribution, on peut discuter des défauts sans pour autant oublier les avantages et même les progrès. Je vous le donne en mille mais j’espère, pour moi et ma descendance, ne jamais connaître cette situation, la disparition de cette forme de commerce, car le jour où les hyper et supermarchés disparaîtront, cher poète, vous pleurerez très vite toutes les larmes, jusqu’aux dernières, que vous avez en stock. Vous vous précipiterez vers la dernière supérette encore ouverte où vous ne trouverez qu’une interminable file d’attente remplie de militants bio, colibris, vegans et autres alternatifs décroissants prêts à s’étriper pour un quignon de brignole ou un rogaton de frombec. 

Il ne vous restera plus alors qu’à faire un détour vers l’armurerie ou la cave de « quartier sensible » la plus proche pour vous procurer une kalache destinée à défendre les trois patates que vous aurez peut-être extirpées à grand peine de votre lopin (si vous en avez un) à l’aide de votre vieux manuel de culture bio acheté chez Amazon à la rubrique jardinage écoresponsable au bon vieux temps où vous pouviez vous faire livrer. 

Il vous restera certes la poésie mais, comme chacun sait, elle ne nourrit pas le corps du poète ni même, je me prends de plus en plus souvent à le penser à la lecture de nombre d’entre eux, son esprit.

 

09 mars 2017

Zidane, pauvre gosse...

zidane,foot,supermarché,courses,blog littéraire de christian cottet-emard,morose,pré-ado,ticHier, je termine une journée morose par des courses au supermarché. À la caisse devant moi, une famille et la mère qui appelle bruyamment un de ses enfants, un pré-ado boutonneux peu gâté par la nature et affecté d'un tic qui lui donne un air désolé et fataliste :

« Zidane ! Viens m'aider ! »

La caissière ne peut dissimuler son étonnement :

« C'est son surnom ? »

La mère fièrement : « Non, c'est son prénom. Comme le joueur de foot, vous savez. »

Une rafale de tics ravage le visage du pré-ado. Et la mère d'ajouter, navrée :

« Il l'aime pas son prénom, le gamin... »

Quand vient mon tour et que la famille est partie, la caissière me dit :

« Ça doit pas être évident... »

Quant à moi, je pense à cette journée morose et je me dis que finalement, j'ai de la chance. Pauvre gosse...

 

Image prise ici.

01 novembre 2008

Pouvons-nous continuer ainsi ?

En raison d’une concentration de banales corvées supérieure à la moyenne ces temps-ci, j’ai dû céder sur un de mes rares principes, le boycott des supermarchés qui ouvrent les dimanches et jours fériés.
Enfreindre ma propre loi m’était d’autant plus cuisant ce jour de Toussaint qui voyait jadis la morne frénésie du monde marchand s’interrompre pour une journée pouvant cultiver l’espoir d’une parenthèse de vie intérieure, qu’on soit croyant ou non.
Dans cet univers de la grande distribution qui s’acharne à nier le cours naturel des saisons avec sa trompeuse opulence de primeurs mondialisés, — toute cette logistique pour des fruits et légumes sans goût ni grâce — le télescopage des chrysanthèmes et des guirlandes de Noël reléguant deux fêtes riches de sens au rayon « bonnes affaires » avait au moins le mérite d’envoyer un signe de plus : pouvons-nous continuer ainsi ?